Chute de 23% des inscriptions
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Mais certaines facultés ont pris des mesures qui commencent
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Fracis Marin |
L'Université de Montréal et ses écoles affiliées continuent de recevoir le plus grand nombre d'étudiants pour le secteur universitaire au Québec, mais on observe une baisse des nouvelles inscriptions pour une quatrième année d'affilée. C'est le nombre d'étudiants à temps partiel au premier cycle qui connaît la baisse la plus marquée: 23% en un an.
"Nous chutons sur plusieurs fronts, a commenté le directeur du Bureau du recrutement, Francis Marin, devant les membres de la Commission des études le 9 décembre dernier. Au bout du compte, notre importance relative décroît continuellement. Si nous n'y prenons pas garde, nous pourrions perdre notre place historique dans le paysage universitaire québécois."
Une baisse des nouveaux venus a un effet négatif à long terme, a expliqué M. Marin. Comme les universités reçoivent un financement en fonction du nombre d'étudiants inscrits, cette baisse a des conséquences financières. La capacité de soutenir des projets prioritaires - comme les programmes de bourses - s'en trouve aussi affaiblie.
Le taux décroissant des inscriptions à partir de 1992 a touché significativement cette année les effectifs de la maîtrise et du doctorat. Au deuxième cycle, la contre-performance de l'Université de Montréal est particulièrement inquiétante, compte tenu du fait que l'Université de Sherbrooke, l'UQAM, l'UQTR et l'Université Concordia ont connu des hausses de leurs inscriptions. Situation similaire pour le troisième cycle.
Mince consolation, la baisse des effectifs constatée à l'Université de Montréal est observée dans l'ensemble du réseau. Mais alors que l'UQAM et l'Université Concordia connaissent des baisses moins importantes que l'Université de Montréal, les universités Laval et de Sherbrooke ont réussi à augmenter leur contingent en 1997. Le Bureau du recrutement a été mis sur pied l'an dernier pour concentrer les efforts sur le redressement de cette situation.
Même s'il avait prévenu son auditoire qu'il laissait de côté les points positifs de la performance de l'Université de Montréal afin de présenter franchement l'état de la situation, M. Marin a jeté une douche froide sur les membres de la Commission des études. À son avis, certains moyens doivent être mis en oeuvre le plus vite possible pour remédier à la situation. Notamment, la lourdeur de certains processus administratifs constitue une entrave qu'on pourrait corriger.
Selon lui, tous doivent mettre l'épaule à la roue. Certaines initiatives méritent d'être soulignées. La Faculté des arts et des sciences (FAS) a augmenté la capacité d'accueil de certains programmes et retiré le caractère contingenté de quelques autres. Au cours des cinq dernières années, la Faculté des sciences infirmières et la Faculté de l'aménagement ont adopté des mesures de recrutement soutenues qui portent leurs fruits. La Faculté de théologie a axé ses efforts sur la recherche de nouvelles clientèles et a réaménagé ses programmes en conséquence. Cela a eu pour effet de diminuer l'impact des baisses des demandes d'admission.
D'ailleurs, les demandes d'admission seraient en légère augmentation pour le trimestre d'hiver sur l'ensemble du campus. Cela n'assure pas une hausse proportionnelle de la clientèle (un candidat "admis" ne s'"inscrit" pas automatiquement), mais pourrait constituer le signe d'une reprise.
Après avoir pris connaissance de deux autres documents au point "Information et questions" (la dernière partie du document Prendre le virage du succès et le rapport synthèse de la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial), les membres ont adopté la création de deux nouveaux programmes d'études et la modification de trois autres.
La Faculté des sciences de l'éducation offrira bientôt un programme de bacccalauréat en enseignement du français langue seconde bâti sur mesure pour les besoins des classes d'accueil du Québec. Ce programme, créé avec la collaboration de la Faculté des arts et des sciences, vise à favoriser l'insertion des élèves allophones dans le système scolaire régulier et à répondre aux besoins de francisation des élèves issus des communautés culturelles.
Le Département de communication de la FAS crée le baccalauréat spécialisé ès sciences de la communication afin de répondre à une demande répétée. Ce nouveau programme a été construit autour des besoins exprimés par les étudiants et employeurs du secteur.
Depuis que la formation des professeurs d'éducation physique revient aux facultés des sciences de l'éducation, le Département d'éducation physique doit repenser son approche auprès des étudiants. Plus de 70% des étudiants préféraient, en effet, cette voie aux deux autres orientations offertes dans le programme de baccalauréat spécialisé en éducation physique (extrascolaire et sciences de l'activité physique). Une refonte du programme s'imposait. Le nouveau programme offrira désormais trois orientations spécialisées: activité physique et sport, activité physique et santé et sciences de l'activité physique. À la suite d'un tronc commun, les étudiants chemineront dans un profil plus adapté à leur orientation, où la multidisciplinarité sera à l'honneur.
À la Faculté des études supérieures, des changements ont été approuvés. Les programmes de M. Sc. et Ph. D. en biopathologie cellulaire et de M. Sc. et Ph. D. en pathologie et biologie cellulaire, offerts par la Faculté de médecine, sont modifiés alors qu'on abolit les programmes de M. Sc. et Ph. D. en anatomie.
Quant à la Faculté de l'aménagement, elle crée une option conception, modélisation et fabrication assistées par ordinateur dans le cadre de la M. Sc. en aménagement.
Mathieu-Robert Sauvé