Vient de paraître

Projet de société et lectures chrétiennes

L'emprise de l'économie de marché sur la vie collective au profit de forces sans visage rend les sociétés de plus en plus incapables d'une maîtrise de leur devenir selon leurs aspirations propres.

Comment peut-on alors parler encore de "projet de société" quand les États modernes dérivent au gré de contraintes imprévisibles et incontrôlables? Ne devrions-nous pas parler plutôt de "sociétés sans projets", devenues "insignifiantes" parce que sans direction?

Notre propre société peut-elle se donner des raisons communes susceptibles d'inspirer le projet d'une société démocratique (Fernand Dumont)?

Plutôt que de sombrer dans le pessimisme et le cynisme, des théologiens et théologiennes ont tenté de se situer dans le mouvement de notre histoire afin d'en analyser les forces, d'en pointer les défis et de comprendre comment la foi chrétienne est appelée à s'y inscrire.

La théologie s'appuie tant sur l'expérience nouvelle d'habiter le monde que sur les expériences actuelles de terrain: principe prophétique de solidarité, radicalité évangélique de l'éthique sociale, émergence de mouvements communautaires, développement de "l'économie sociale", revalorisation démocratique de l'espace public et du pluralisme politique...

Le fondement même de la citoyenneté est en cause, de même que la capacité de gens de foi d'être une force sociale instituante dans la prise en charge du destin commun.

Projet de société et lectures chrétiennes est une réflexion sur la démocratie au nom de la foi.

Sous la direction de Camil Ménard et Florent Villeneuve, Projet de société et lectures chrétiennes, Montréal, Éditions Fides, 1997, 412 pages, 39,95$.

Religion et environnement

Jean-Guy Vaillancourt, professeur de sociologie des religions et de sociologie de l'environnement au Département de sociologie, a publié, en collaboration avec la sociologue franco-américaine Madeleine Cousineau, de Boston, un numéro spécial de la revue internationale de sociologie de la religion, Social Compass (vol. 44, no 3, septembre 1997), sur le thème "Religion et environnement".

Une dizaine d'articles y abordent la question de l'impact ambivalent de la religion sur la crise environnementale actuelle; celui de M. Vaillancourt porte sur les prises de position du Vatican sur les questions d'environnement, celui de Mme Cousineau, sur les luttes pour la terre et les communautés de base en Amazonie et celui de Robert Tessier, sur le choc des éthiques autour du projet Grande-Baleine.

Mais tous ces articles posent les deux questions suivantes: est-ce que la religion encourage les gens à dominer la terre et à l'exploiter jusqu'à ce qu'elle soit détruite? Ou ne nous enseigne-t-elle pas plutôt un respect pour la nature et pour ses ressources, et la nécessité d'une éthique environnementale?

Ce numéro de Social Compass pourra alimenter le dialogue entre tous ceux qui se préoccupent de relation entre les croyances religieuses et le souci de protéger notre planète et ceux qui l'habitent.

On peut se procurer la revue en s'adressant à l'éditeur Sage Publications, 6 Bonhill Street, GB-Londres, EC2A4PU, Grande-Bretagne, ou à Jean-Guy Vaillancourt (343-5959). Prix du numéro: 20$.

Habitat et environnement urbain au Viêt-nam

Avec un revenu annuel d'environ 200$US par habitant, la République socialiste du Viêt-nam est l'un des pays les plus pauvres. Il est vrai que le pays a souffert de plus d'un demi-siècle de conflits armés et qu'il subit régulièrement d'importants désastres naturels. La population du Viêt-nam est estimée à environ 70 millions d'habitants, dont près de 80% habitent en milieu rural. Cependant, les deux plus grandes villes du pays, Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, comptent ensemble près de 7 millions d'habitants. Ces deux villes connaissent des densités de population, dans leurs quartiers centraux, qui dépassent 20 000 habitants au kilomètre carré. Les conditions d'hygiène et de logement y sont difficiles.

Cet ouvrage présente les résultats des travaux de quatre établissements vietnamiens qui ont élaboré un programme de recherche commun, dès 1992, sur la pauvreté urbaine avec un financement du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada. L'enquête a d'abord tenté de définir et de qualifier la pauvreté urbaine à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville. Elle est plus diffuse et moins reconnue à Hanoi; elle est concentrée sur les canaux à Hô Chi Minh-Ville, où existe depuis longtemps une "culture de la pauvreté". L'apport le plus important des recherches a été la mise en évidence du phénomène et du processus d'appauvrissement rapide de catégories sociales déclassées dans la rapide transition sociale, économique et politique que vit aujourd'hui le Viêt-nam.

Décrivant les conditions de vie urbaine des ménages pauvres, les chercheurs en évaluent l'amélioration et la détérioration après les opérations de restauration et de réhabilitation menées par le gouvernement dans les quartiers centraux de Hanoi ou le relogement des populations résidant sur les canaux à Hô Chi Minh-Ville.

Cet ouvrage examine enfin les politiques et les programmes de logement urbain au Viêt-nam et propose des solutions pour limiter les effets de la pauvreté sur les conditions de vie urbaine.

René Parenteau est professeur à l'École d'urbanisme et spécialiste de l'habitat urbain. Depuis 1980, il a orienté ses recherches sur l'habitat des villes d'Afrique de l'Ouest et en Asie du Sud-Est.

Sous la direction de René Parenteau, Habitat et environnement urbain au Viêt-nam, Paris et Ottawa, Éditions Karthala et CRDI, 1997.