PROMIS, je donne à Centraide

Stéphanie Vidal

Dans les quartiers Côte-des-Neiges et Snowdon, au voisinage de l'Université de Montréal, 33% des familles et près de 50% des personnes seules vivent sous le seuil de la pauvreté. Près des trois quarts des résidants de ces quartiers sont d'origine autre que française ou britannique.

Les organismes d'entraide qui agissent dans ce milieu ont donc énormément de travail à abattre, à défaut de pain sur la planche. Parmi ces groupes communautaires, l'organisme PROMIS, où plusieurs étudiants de l'U de M sont engagés à titre de bénévoles, joue un rôle unique et exemplaire pour venir en aide à la population défavorisée.

Lorsqu'on se demande où va l'argent que l'on donne lors de campagnes comme celle de Centraide actuellement en cours sur le campus, il est rassurant de savoir qu'il va en partie à de tels organismes. Grâce à ses multiples activités de soutien, PROMIS aide chaque année pas moins de 10 000 personnes dans le besoin et originaires d'une centaine de pays différents.

Service d'accueil

"PROMIS signifie 'promotion, intégration, société nouvelle'", explique la responsable des communications et du développement Stéphanie Vidal, diplômée de l'Université de Montréal en communications et en relations publiques. "Sa mission principale est de répondre aux besoins de la collectivité en poursuivant le rêve qu'un jour tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants se sentiront acceptés, aimés et respectés dans leurs droits."

Plus précisément, PROMIS offre une gamme impressionnante d'activités dont des services de première ligne comme la traduction, l'accompagnement, l'information sur les services publics et les lois, la recherche de logements; des services d'aide à l'intégration comme des cours de français, des ateliers de formation sur la santé et le marché du travail; des services communautaires comme une halte-garderie, le soutien scolaire pour enfants en difficulté, l'aide alimentaire pour les femmes enceintes, des séances d'information sur l'impôt et bien d'autres choses.

On y parle 16 langues, qui vont du macédonien jusqu'au serbo-croate en passant par le japonais et le bengali!

Relever un défi

Une armée de 230 bénévoles vient prêter main-forte aux 20 membres du personnel, dont 12 à plein temps. Bon an mal an, de 10 à 20 de ces bénévoles sont des étudiants de l'U de M provenant surtout des sciences de l'éducation, du travail social et de psychologie.

Fani Guérin, présentement étudiante au doctorat au Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie, est l'une de ces bénévoles. Même si elle doit se consacrer à plein temps à ses études, elle a donné de son temps et de ses connaissances pendant toute la durée de son baccalauréat et de sa maîtrise à la clientèle de PROMIS.

"À la fin du cégep, j'avais besoin de nouveaux défis, de rencontrer des gens, de faire quelque chose d'autre, nous confiait-elle. Le projet PROMIS débutait et les responsables avaient besoin d'aide en soutien scolaire. J'y suis allée et cela a duré six ans."

Chaque samedi matin, pendant toute l'année scolaire, Fani Guérin encadrait des enfants du primaire aux prises avec des difficultés d'apprentissage en français et en mathématiques et intervenait auprès de jeunes du secondaire pour contrer le décrochage.

"La principale satisfaction d'un tel engagement est de voir les résultats positifs de notre action", déclarait-elle en espérant reprendre son engagement bientôt.

C'est d'ailleurs du côté du soutien scolaire que PROMIS a un grand besoin de bénévoles, de matériel et de financement, souligne Stéphanie Vidal. Des besoins du même genre sont ressentis à la halte-garderie, ouverte cinq jours par semaine et gratuite pour les immigrantes inscrites aux cours de français.

"Ce qui est bien avec Centraide, c'est que son soutien financier permet d'assurer l'infrastructure de base contrairement à d'autres subventions réservées à des activités précises. Si l'on ne pouvait pas chauffer le bâtiment, il n'y aurait pas d'activités..."

Daniel Baril