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Un centre autonome de gestion pour le CEPSUM

Un groupe de travail étudie les moyens de le rentabiliser.

Le Centre d'éducation physique et des sports de l'Université de Montréal (CEPSUM) n'échappe pas à la restructuration administrative et académique en cours à l'U de M.

Un groupe de travail, dirigé par Lise Fecteau, adjointe au vice-recteur à l'administration, étudie présentement les façons de donner suite à un rapport d'experts commandé en janvier dernier par le vice-rectorat aux études et le vice-rectorat à l'administration.

La commande a été confiée à la firme Hermès, une société de partenariat en services publics, qui a remis son rapport en août dernier. L'ensemble des orientations proposées vise à rentabiliser l'utilisation du CEPSUM tout en maintenant sa priorité de desservir le Département d'éducation physique.

L'une des principales recommandations de la firme Hermès est de faire du CEPSUM, et de façon immédiate, un "centre autonome de gestion". Ce centre continuerait d'être rattaché aux Services aux étudiants, mais sa comptabilité en serait séparée tant sur le plan du fonctionnement que sur celui des immobilisations.

Cette orientation, lit-on dans le rapport d'Hermès, permettrait de mieux gérer les dépenses, d'améliorer la gestion, de trouver des moyens d'augmenter les revenus et de cibler les campagnes de marketing. Un tel centre fonctionnerait à l'image des entreprises auxiliaires comme les résidences et la cafétéria, qui doivent s'autofinancer.

Dans un deuxième temps, et toujours selon les recommandations d'Hermès, la gestion devrait être confiée à une société autonome sans but lucratif, "maître et imputable de sa gestion devant ses membres". Cette option ne ferme pas la porte à la possibilité d'impartition au profit d'une société spécialisée dans la gestion, du moins en ce qui concerne la gestion des activités quotidiennes.

 

Une situation complexe

"La situation du CEPSUM n'est pas simple", ont constaté les responsables d'Hermès. Un paragraphe du rapport en résume toute la complexité:

"En voulant trop de revenus extérieurs, on paraît rogner sur le cadre d'action traditionnel. En exigeant la rationalisation des dépenses, on met davantage à nu le statut du CEPSUM et le sens de la cogestion étudiante. En insistant sur le caractère quasi sacré de la priorité [des activités] du Département d'éducation physique, on ajoute une rigidité pratique à la recherche de clientèles d'appoint. En misant sur le plus grand nombre possible d'activités, on étire au maximum l'expertise et les ressources, sans en obtenir toujours le rendement maximum. En minimisant l'importance de l'élite, on met l'Université dans une position curieuse, c'est-à-dire celle de tendre partout et de toutes ses forces vers l'excellence sans en tirer la conséquence dans le cas de l'activité physique."

S'ajoutent à ces problèmes d'orientation des problèmes financiers. En 1996-1997, l'Université a dû contribuer pour près de 1,4 million de dollars au financement du CEPSUM (dont les dépenses incluent celles du Département d'éducation physique). L'immeuble aura besoin quant à lui d'un investissement majeur à moyen terme de quelque trois millions de dollars. La pente à remonter semble donc raide.

La firme Hermès a même pris en considération des contraintes physiques comme le manque de places de stationnement ou l'aspect rébarbatif de certaines publications du CEPSUM pour lesquelles il faut, "en caricaturant à peine, un diplôme de premier cycle pour se retrouver".

Parmi les recommandations susceptibles d'éclaircir la situation, Hermès propose entre autres de rechercher les moyens pouvant permettre de maximiser l'utilisation des plateaux sportifs. Les plateaux de racquetball et de squash, par exemple, ne sont respectivement utilisés qu'à 20% et 33% en matinée.

Il y a donc place à une plus grande utilisation et le CEPSUM devrait viser une augmentation de 20% de sa clientèle en misant, entre autres, sur des ententes avec les établissements du voisinage comme les hôpitaux et les collèges. Une augmentation de cette envergure entraînerait des revenus additionnels de 120,000$ par année.

Il ne paraît pas opportun, par ailleurs, de maintenir l'impressionnant éventail d'activités actuel sans égard à la rentabilité. Des 314 activités offertes dans 11 catégories - allant de l'aquaforme aux arts martiaux -, seulement 80 font l'objet d'une préoccupation de rentabilité.

Le sport d'élite, actuellement l'enfant pauvre du domaine des sports à l'U de M, devrait quant à lui recevoir plus d'attention compte tenu des retombées qu'il peut susciter (voir l'encadré).

Le rapport Hermès nous apprend par ailleurs que les écoles affiliées sont en dette avec le CEPSUM; la quote-part de 150,000$ n'a été versée qu'au tiers par les HEC alors que Poly n'a fait qu'une promesse de paiement.

"Le rapport d'Hermès n'est qu'un rapport préliminaire et tout ce qu'il contient, ce ne sont que des propositions d'orientation", insiste Mme Fecteau. Elle confirme toutefois que la mise en place d'une gestion autonome, qui pourra mieux départager les revenus et les dépenses, est un objectif visé par son groupe de travail.

Le groupe devrait remettre un premier rapport en décembre et l'échéancier pour l'établissement du centre autonome est le 31 mai 1998.

Daniel Baril


Le sport d'élite

Le sport d'excellence fait l'objet d'un développement important dans le rapport Hermès, qui recommande de lui faire une plus grande place.

Parmi les motifs évoqués, le rapport fait état d'un sondage Léger et Léger réalisé en 1993 et indiquant que 78,6% des étudiants sont favorables à l'existence d'équipes universitaires d'élite.

Le rapport souligne également que le sport d'élite développe le sentiment d'appartenance à la fois des étudiants, du personnel et des diplômés. L'ajout de nouvelles équipes d'excellence à celles de natation et de volley-ball déjà existantes pourrait permettre de recruter de bons étudiants qui choisiraient l'U de M de préférence à une autre université. Le financement qu'engendrerait l'arrivée de ces nouveaux étudiants compenserait l'ajout de nouvelles équipes.

De telles équipes permettraient d'ouvrir les gradins actuellement inutilisés à des spectateurs payants et d'aller chercher des commandites, comme l'expérience des autres universités l'a démontré. Le sport d'élite peut en outre servir d'outil de promotion lors de campagnes de souscription auprès des diplômés.

Enfin, l'Université pourrait tirer des revenus de la vente de son expertise dans ce domaine auprès de groupes extérieurs, notamment le Centre multisport, dont la création a été annoncée récemment par le ministre des Affaires municipales.


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