Vient de paraître

Homo violens: ça cogne dur!

Ce calcul de l'essayiste Raymonde Vasil dans le dernier numéro de Possibles fait sursauter. Pas étonnant que les pacifistes aient autant de difficulter à trouver une audience quand ils dénoncent la violence à la télévision... D'ailleurs, à l'ère de l'"homo violens", thème de ce numéro, même les défenseurs de la vie et de la nature utilisent la violence pour faire valoir leurs points de vue. "Notre désarroi est total devant le spectacle de ces "born-again" pro-Vie qui tirent sur les clientes des cliniques d'avortement, ou encore celui des militants de Greenpeace aux méthodes qui n'ont rien de paisible", écrit le responsable du numéro, Amine Tehami.

On a choisi d'illustrer la couverture de la revue du Département de sociologie par le détail d'un tableau du Caravage, Le sacrifice d'Isaac. Tant que le lecteur n'a pas compris qu'il s'agit d'une peinture du 17e siècle, il trouve le procédé un peu choquant. La scène fait frémir. Mais ce choix prend tout son sens à la lecture du texte de la critique d'art Jennifer Couëlle. À son avis, les oeuvres d'art qui tentent de dénoncer la violence doivent utiliser un langage subtil et non mettre de l'hémoglobine plein la vue d'une façon allégorique. "Les oeuvres d'art que j'estime répondre le mieux à la représentation sensible et éprouvée de la violence ont en commun un langage formel du presque rien, minimal. Bien que profondément ressentie, la violence n'y fait pas l'objet d'un exposé explicite", écrit-elle.

Autre texte intéressant, celui du criminologue Daniel Élie, de l'Université de Montréal. Peu de gens qui vont et viennent sur le confortable campus savent que le quartier Côte-des-Neiges est l'un des plus violents du Québec. Les citoyens qui habitent le quadrilatère compris entre les rues Barclay, Bedford, Goyer et le chemin de la Côte-des-Neiges ressentent particulièrement la peur du crime.

Le criminologue a voulu vérifier si cette peur était justifiée ou si elle avait tendance à changer au fil des ans. Il a donc repris une recherche sur le quartier effectuée 20 ans plus tôt. Utilisant la même méthode et un questionnaire semblable, les deux recherches pouvaient être facilement comparées. Résultat: les zones de peur ne se sont pas déplacées en 20 ans. Elles ne se sont même pas élargies pour englober des points chauds où plusieurs incidents très graves se sont produits.

Le pire, c'est que les zones où l'on a le plus peur du crime ne sont pas celles où il s'en produit le plus grand nombre "La région redoutée, explique Daniel Élie, stigmatisée, est peuplée d'immigrants relativement pauvres, d'étrangers de diverses ethnies, surtout noires et asiatiques. Il s'agit du très vieil amalgame qui réunit altérité et criminalité. Nous espérons avoir un peu contribué à le défaire."

Le numéro d'automne réunit des textes d'une quinzaine d'auteurs.

M.-R.S.

Amine Tehami et col., Possibles, vol. 21, no 4, Homo violens, 1997, 175 pages, 8$.

La didactique des sciences de la nature au primaire

Dans La didactique des sciences de la nature au primaire, on propose de renouveler l'enseignement et l'apprentissage dans le sens des orientations actuelles de la didactique. Les différents aspects de la didactique sont abordés ici selon une approche centrée sur l'évolution des conceptions fréquentes des élèves.

Facilement accessible et ne nécessitant pas de connaissances préalables en sciences de la nature ou en didactique, cet ouvrage s'adresse à toute personne intéressée par l'enseignement des sciences aux enfants et plus particulièrement aux étudiants des programmes de formation des maîtres au primaire et aux enseignants en exercice.

L'auteur présente les principaux concepts de physique, chimie, astronomie, géologie, météorologie et biologie ainsi que les principales habiletés et attitudes que les programmes visent à développer. Il expose deux théories fondamentales et des situations problèmes et propose plusieurs activités favorisant l'évolution des concepts ainsi qu'un modèle d'évaluation. Il évoque également la réalité concrète en salle, fournit une description minutieuse de chaque expérience et donne des consignes pour que l'apprentissage se déroule en toute sécurité.

Marcel Thouin, qui est professeur à la Faculté des sciences de l'éducation, est l'auteur de plusieurs articles et volumes dans les domaines du loisir scientifique, de la vulgarisation scientifique et de la didactique des sciences.

Marcel Thouin, La didactique des sciences de la nature au primaire, Sainte-Foy, Éditions MultiMondes, 1997, 458 pages, 34,95$.

Guide pratique de médecine clinique

"La médecine change très vite et peu de notions restent des vérités pendant plus de cinq ans", selon Jean-François Letendre, professeur agrégé à la Faculté de médecine et interniste au CHUM (pavillon Hôtel-Dieu). Son expérience de 25 ans en médecine clinique lui a aussi appris que "les symptômes sont le signe d'une réalité anatomique et physiologique beaucoup plus profonde". C'est pourquoi, avec Hélène Lavigne, infirmière, il a rédigé ce guide.

Écrit initialement sous une forme plus condensée, ce document était destiné aux étudiants en médecine pour les aider à comprendre la relation étroite entre les sciences fondamentales et la médecine clinique. L'auteur voulait également, par cet ouvrage, leur faire prendre conscience que le cours d'initiation à la médecine va au-delà de la mémorisation d'une série de recettes à appliquer. Aujourd'hui plus étoffé, il sert aussi bien de guide aux stagiaires que d'aide-mémoire aux médecins; quant aux infirmières travaillant en milieu clinique et en pratique ambulatoire, elles trouveront ce document de travail bientôt indispensable!

Le Guide pratique de médecine clinique part du symptôme présenté par le malade plutôt que d'une liste de pathologies divisées par systèmes. En effet, même si les connaissances, l'organisation des soins de santé et des méthodes d'enseignement ont varié considérablement au cours des siècles, les symptômes des malades sont toujours restés les mêmes. Il fournit également une foule de renseignements pratiques: données de base en physiologie nécessaires pour comprendre les principaux symptômes, histoires de cas, liste des principaux symptômes relevant de chaque organe, etc.

Jean-François Letendre, Guide pratique de médecine clinique, Mont-Royal, Décarie éditeur, 1997, 39,50$.

Utilisation des antimicrobiens

Les antimicrobiens demeurent des agents thérapeutiques parmi les plus utilisés en pratique médicale. Un nouveau guide, mis à la disposition des résidents, médecins et pharmaciens du CHUM, tente de promouvoir l'usage optimal des antimicrobiens auprès du corps médical. Une trentaine de spécialistes, dont des microbiologistes-infectiologues, hémato-oncologues, pharmacologues et pharmaciens ont colloboré étroitement à la conception de cet outil de référence.

Outre les aspects pharmacologiques des agents antimicrobiens comme l'ajustement posologique en insuffisance rénale, le guide couvre des sujets nécessaires comme les recommandations thérapeutiques aidant au choix d'une antibiothérapie. L'aide-mémoire est un condensé adapté au contexte hospitalier de renseignements contenus dans plusieurs documents de ce genre.

Nathalie Demers (réd.), Guide thérapeutique, Utilisation des antimicrobiens, Montréal, CHUM, 1997.

Soins pour les victimes d'ACV

Les victimes d'accident vasculaire cérébral présentent des problèmes de rééducation complexes à cause de l'atteinte cérébrale. Des infirmières de l'Institut de réadaptation travaillant auprès de ces personnes font la présentation de leur démarche pour répondre aux besoins de cette clientèle dans Le bénéficiaire victime d'un accident vasculaire cérébral.

L'ouvrage s'adresse aussi bien aux victimes d'ACV qu'aux infirmières qui exercent leur profession auprès d'eux. Il a été conçu dans le but d'aider les patients à atteindre un plus haut niveau d'harmonie dans les trois dimensions de leur personne, soit le corps, l'âme et l'esprit.

On peut se procurer Le bénéficiaire victime d'un accident vasculaire cérébral pour la somme de 50$ en s'adressant à la direction des Soins infirmiers de l'Institut de réadaptation, 340-2068.

Servitudes et grandeurs du cynisme

Il y a le cynisme de ceux qui, du haut des institutions, piétinent les espérances des peuples en violant les principes dont ils s'auréolent pour séduire. Il y a aussi le cynisme joyeux des amuseurs qui font rire de cette duplicité ceux-là mêmes qui en sont victimes. Quels rapports entre ces deux attitudes apparemment étrangères?

La question est actuelle: ces deux formes de cynisme règnent partout, au coeur de ce qui oppose d'un côté les puissances de l'argent et de l'autre la diversité nombreuse des humains qui aspirent à plus de bonheur commun, de communauté fraternelle, bref, de communisme. Le mot est ici employé en un sens précis, qui a peu de rapports avec les dénaturations tragiques qu'en a développées notre siècle: le communisme désigne pour les auteurs l'ensemble des actions que les femmes et les hommes accomplissent, depuis des millénaires, pour dépasser tout ce qui les opprime, les exploite, entrave le développement de leurs capacités.

Les auteurs de ce livre proposent de comprendre le face-à-face de cette aspiration universelle et du cynisme en faisant un détour par l'Antiquité. Leur réflexion sur la longue histoire du cynisme apporte un éclairage étonnant sur bien des enjeux de notre époque.

Jean-Paul Jouary et Arnaud Spire, Servitudes et grandeurs du cynisme. De l'impossibilité des principes et de l'impossibilité de s'en passer, Montréal, Éditions Fides, 1997.

Méta

Méta, le journal des traducteurs, présente un second numéro spécial double. La première partie, intitulée Lexicologie et terminologie II, a été réalisée sous la direction d'André Class.

La deuxième partie, préparée sous la direction de Paul St-Pierre, présente une dizaine d'articles qui traitent de Traduction et post-colonialisme en Inde.

Méta, Journal des traducteurs, vol. 42, no 2, Lexicologie et terminologie II et Traduction et post-colonialisme en Inde (numéro spécial double), 1997, 258 pages, 24$.