Les dons de sang sont à la baisse à l'UdeM

Yanuchka Labrousse donnait de son sang pour la première fois et ne s'est pas laissé décourager par le temps d'attente.

On sait que les universitaires se dévouent corps et âme à la science, mais certains font encore plus; ils vont jusqu'à donner leur sang.

Chaque année, la Croix-Rouge tient en effet pas moins de six collectes de sang sur le campus de l'Université de Montréal, plus précisément au Pavillon principal, au Pavillon 3200 Jean-Brillant et au Pavillon Marie-Victorin. D'autres collectes ont également lieu à Polytechnique et aux HEC.

En 1994, les objectifs étaient de 350 donneurs par collecte de deux jours, soit un total annuel de 2100 donneurs pour l'Université de Montréal. Cette année, en raison de la diminution du nombre de donneurs au fil des ans, les objectifs ne sont plus que de 200 donneurs par collecte de deux jours.

Tout en appréciant le geste de ceux qui font un tel don, Nicole Brian, conseillère à la Croix-Rouge, s'est montrée plutôt déçue de cette baisse de donneurs et a déploré le manque d'engagement des associations étudiantes. "C'est souvent à l'université qu'on a l'occasion de donner pour la première fois, souligne-t-elle. Malheureusement, il y a une démobilisation du milieu."

Parmi les donneurs que nous avons rencontrés à la collecte tenue au Pavillon principal la semaine dernière, où l'objectif a été légèrement dépassé, certains étaient des habitués alors que d'autres venaient pour la première fois.

Marie-Andrée Laniel, directrice de la division des animaleries au Bureau de la recherche, en était autour de son 30e don. "Je donne du sang deux fois par année depuis une quinzaine d'années, a-t-elle affirmé. J'ai connu, à 18 ans, quelqu'un qui a craint de manquer de sang et c'est ce qui m'a convaincue de la nécessité d'en donner régulièrement."

Au service de l'Université de Montréal depuis cinq ans, elle apprécie de pouvoir faire ce geste humanitaire sur place. Par contre, elle estime que l'Université devrait encourager davantage les dons de sang en faisant plus de publicité autour des collectes et même en libérant le personnel au besoin.

Jean-François Dermine, étudiant à la maîtrise en pathologie et biologie moléculaire, a fait le don d'une partie de lui-même "parce que mon sang est bon", dit-il à la blague. Lui aussi un habitué des collectes de sang, il se dit conscient du besoin et du fait que ce pourrait être lui qui, un jour, en aura besoin. Il était venu avec cinq de ses camarades du Département.

Yanuchka Labrousse, étudiante en médecine, en était pour sa part à sa première visite. L'attente de plus de deux heures, découlant de l'affluence du midi, ne l'a aucunement découragée. "L'importance de donner son sang vaut bien qu'on attende un peu", dit-elle. Un compagnon, Jean-Marc Raymond, lui aussi étudiant en médecine, est venu lui tenir compagnie et l'encourager. Membre du conseil de l'Association des étudiants en médecine, il envisage de faire un peu de publicité pour ces collectes dans le bulletin de l'Association. Il avait pour sa part déjà donné à une collecte au Stade olympique.

Pour Mme Brian, les causes de la diminution des donneurs sont multiples. "Il y a la procédure qui est plus longue et les craintes que certains entretiennent. Mais le public doit savoir que le questionnaire et l'entrevue auxquels il doit se soumettre servent à assurer à la fois sa sécurité et celle du receveur. Il faut savoir si les gens sont en état de donner du sang."

Il faut en fait compter au moins une heure et demie pour passer toutes les étapes d'un don de sang, soit les tests de santé, le questionnaire, le prélèvement et le repos.

La prochaine collecte a lieu cette semaine, jeudi 30 octobre, au Pavillon Marie-Victorin, de 10h à 16h. La Croix-Rouge reviendra sur le campus cet hiver; surveillez le calendrier de Forum pour en connaître les dates. Chaque jour, la Croix-Rouge donne également les endroits où se tiennent des cliniques pour chaque région du Québec (527-1501, poste 824).

Daniel Baril