Coopération en gestion urbaine avec le Vietnam

Un passage à niveau en plein centre d'Hanoi.

La Faculté de l'aménagement a décroché une importante subvention de l'Agence canadienne de développement international de près de cinq millions de dollars pour développer son programme coopératif de gestion urbaine au Vietnam.

L'annonce officielle en était faite lundi dernier par la ministre canadienne de la Coopération internationale et ministre responsable de la Francophonie, Diane Marleau, de passage à l'Université de Montréal pour l'occasion, et en présence de l'ambassadrice du Vietnam au Canada, Huyen Dinh.

"La gestion urbaine a une dimension humaine, sociale et économique et joue un rôle préventif à l'égard des problèmes de développement", a souligné la ministre en ajoutant qu'en l'an 2020 la moitié de la population mondiale vivra dans les villes. Elle-même ex-conseillère municipale à Sudbury, Mme Marleau s'est montrée sensible aux problèmes de développement urbain et a dit espérer que le projet lancé par les deux universités contribue à supprimer les divisions entre les pays, les communautés et les sexes.

Après avoir fait le tour des nombreux programmes de coopération avec l'Asie, le recteur René Simard a pour sa part souligné que la coopération internationale à l'Université de Montréal n'était pas un ajout mais faisait partie intégrante des activités d'enseignement et de recherche.

Un beau défi

Sous la direction de René Parenteau, professeur à l'Institut d'urbanisme, le programme de coopération avec l'Université d'architecture de Hanoi s'étendra sur une période de cinq ans et couvre quatre ensembles d'activité: la formation d'experts en gestion urbaine, la formation du personnel des administrations municipales locales, le transfert d'expertises et de technologie et l'établissement de partenariats régionaux.

Les objectifs sont d'introduire au Vietnam les concepts de la gestion urbaine pratiquée dans les pays développés et d'effectuer des recherches afin d'adapter la technologie canadienne aux besoins du pays.

"C'est un beau et grand défi", déclarait René Parenteau en précisant que ce programme était l'aboutissement de sept à huit années de collaboration fructueuse entre professeurs d'ici et du Vietnam. "Pendant les cinq années du projet, cinq millions de personnes s'ajouteront à la population des villes vietnamiennes. Plutôt que d'aller réparer les rues, le meilleur service que nous puissions leur rendre est de former de jeunes professionnels qui pourront s'approprier puis adapter notre technologie."

Les responsables souhaitent également que l'expertise ainsi instaurée au Vietnam puisse servir le Cambodge et le Laos grâce aux liens de coopération qu'entretiennent ces trois pays. Le programme vise de plus à soutenir le Vietnam dans ses efforts pour favoriser la formation et la participation des femmes à la gestion urbaine. Ces efforts sont jugés "exemplaires à l'échelle asiatique", selon M. Parenteau.

Dans l'ordre habituel, la ministre Diane Marleau, le recteur René Simard, l'ambassadrice Huyen Dinh et le professeur René Parenteau.

De 10 à 15 professeurs de l'Université de Montréal participeront au programme, qui se déroulera presque entièrement au Vietnam. L'U de M recevra par ailleurs des professeurs et des étudiants vietnamiens qui viendront effectuer des stages dans des entreprises urbaines.

L'importante subvention aura également des retombées pour l'Université, notamment en ce qui concerne la formation de la relève, puisque la Faculté de l'aménagement sera alors en mesure de prévoir le remplacement des professeurs affectés à ce projet.

Afin de réunir les ressources nécessaires à la bonne réussite du projet, deux importants consortiums d'établissements universitaires, municipaux et industriels du Canada et du Vietnam ont été créés, incluant l'École Polytechnique, l'Université de Calgary et la firme Tecsult. Les associations de municipalités assureront la formation courte destinée au personnel administratif et accueilleront les stagiaires. Les entreprises assureront quant à elles les études liées au transfert technologique, fourniront des occasions de recherches appliquées pour les étudiants diplômés et concevront une banque de données sur l'expertise canadienne.

Daniel Baril