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Colette Dufresne-Tassé |
Le recteur de l'Université de Montréal, René Simard, a signé une entente de coopération entre son établissement et l'École du Louvre, à Paris, le 10 juin dernier. La cérémonie s'est déroulée dans les somptueux locaux de la plus ancienne et la plus connue des écoles de muséologie au monde en présence de l'ambassadeur du Canada, Jacques Roy, du délégué général du Québec, Michel Lucier, et d'une poignée de dignitaires.
Cette entente vient officialiser une collaboration déjà fertile entre les deux maisons d'enseignement, particulièrement en ce qui concerne les travaux de Colette Dufresne-Tassé, responsable du programme de maîtrise en muséologie à l'Université de Montréal, et de Marie-Clarté O'Neill, directrice du second cycle à l'École du Louvre. Auteures conjointes de plusieurs publications scientifiques, dont certaines primées, Mmes Dufresne-Tassé et O'Neill n'ont pas attendu cette entente pour organiser des échanges de part et d'autre de l'Atlantique.
«Ce que cette entente apporte de plus à notre collaboration, c'est une dimension institutionnelle, commente la muséologue canadienne. Par exemple, elle permettra à nos étudiants d'obtenir des crédits d'une grande école française et aux étudiants français d'acquérir une expérience nord-américaine sans cesser d'être liés à leur programme d'études.»
Déjà, grâce à cette entente, sept étudiants français mènent des projets d'études au Canada (aux musées Pointe-à-Callière, Stewart et McCord de Montréal, notamment) et apprécient grandement leur expérience. Par ailleurs, deux étudiants de l'Université de Montréal ont pris le chemin de la France. Des séminaires, conférences et cours sont aussi au programme pour les professeurs et chercheurs. L'entente franco-québécoise est d'une durée de trois ans et pourra être renouvelée à terme.
Mais quel intérêt un Français peut-il trouver dans les musées du Nouveau Monde où les plus anciens ont un siècle d'histoire? «La muséologie canadienne a une excellente réputation internationale, défend Colette Dufresne-Tassé. L'Université de Montréal elle-même est considérée comme un leader mondial en matière d'enseignement et de recherche en muséologie.»
Les raisons de ce succès sont multiples, mais la spécialiste signale que le volume des collections conservées sous nos voûtes y est pour beaucoup. «En Europe, les collections sont gigantesques alors qu'ici elles sont relativement petites. Elles se prêtent donc bien aux recherches visant à trouver les meilleures façons de les présenter.»
Autre facteur de réussite: la collaboration étroite entre l'UQAM et l'Université de Montréal. Plutôt que de se faire concurrence, les deux universités montréalaises occupent des terrains complémentaires. Même le programme de maîtrise est commun.
Mathieu-Robert Sauvé