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Trois quarts de siècle
de sciences biologiques

Petite devinette: quel étudiant a obtenu le tout premier doctorat décerné par l'U de M en sciences biologiques en 1923? Si vous avez répondu le frère Marie-Victorin, vous gagnez. Sinon, vous gagnez... à mieux connaître l'histoire de ce département, qui fête ses 75 ans.

L'administration ne pouvait laisser passer une telle occasion de célébrer. Des activités ont été orchestrées pour le mois de novembre comme on le verra plus loin. Mais avant, un peu d'histoire.

La fondation de ce que l'on désignait à l'époque le Département de biologie se situe dans la foulée de celle de la Faculté des sciences, en 1920. Créé officiellement en 1921, il logeait rue Saint-Denis.

Au fil des décennies, la section a connu plusieurs transformations. D'abord tournées vers la biologie végétale en raison de l'influence du frère Marie-Victorin, les sciences biologiques ont été, dans les années 1950, un lieu de transit pour plusieurs étudiants se destinant aux sciences de la santé, dont la médecine.

Des spécialités telles zoologie et physiologie ont également occupé une place importante au cours de la première partie de l'histoire du Département

«Depuis les années 1960, d'autres spécialisations se sont ajoutées comme la physiologie animale, la microbiologie et immunologie et les sciences biomédicales», indique Raymond McNeil, directeur du Département. Cette diversification a amené les diplômés à prendre une place toujours plus active dans différents secteurs de la société.

À ce propos, les diplômés issus des sciences biologiques de l'U de M ont été appelés à jouer un rôle dans les grands projets qui ont marqué l'histoire du Québec des années 1960, 1970 et 1980. À titre d'exemple, l'expertise en écologie des eaux douces s'est développée dans le sillon des projets du développement de la baie James.

Depuis sa fondation, le Département a occupé le Pavillon principal en 1941, puis le Pavillon Marie-Victorin de 1968 à 1972.

Au cours des dernières années, les Sciences biologiques ont défini leurs forces dans trois domaines de recherche: la biologie végétale, l'écologie des eaux douces et la neurobiologie. À noter que la biologie végétale est étudiée à l'Institut de recherche en biologie végétale, situé au Jardin botanique. D'ailleurs, des botanistes de la Ville de Montréal sont partenaires dans ce secteur de recherche.

Sur le plan institutionnel, le Département se distingue par sa participation à d'importants groupes de recherche tel le Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie, ses collections particulières dont le célèbre herbier Marie-Victorin et la collection entomologique Ouellet-Robert, ainsi que par sa station de biologie des Laurentides, à Saint-Hippolyte, où les étudiants vont faire des stages.

«Depuis les débuts, nous comptons plus de 3500 diplômés, dont 130 docteurs», indique le directeur McNeil. Selon ce dernier, les dernières statistiques de demandes d'inscription démontrent un intérêt soutenu des étudiants et les perspectives d'emploi ne sont pas négligeables.

Aux cycles supérieurs, le Département a d'excellents étudiants. Seule ombre au tableau, les problèmes de financement pour la recherche. La compétition est féroce entre universités pour attirer les meilleurs candidats et la course aux fonds de recherche est effrénée.

Symposium, conférences, lancement

Les célébrations de ce 75e anniversaire sont marquées par la tenue du huitième symposium du Département, des conférences thématiques et le lancement d'un ouvrage à la mémoire du professeur Paul Pirlot.

Le symposium a eu lieu les 8 et 9 novembre à l'Institut de recherche en biologie végétale et au Pavillon Marie-Victorin. Y ont été présentés les travaux des professeurs et des étudiants chercheurs.

C'est également au cours de cet événement qu'a été lancé l'ouvrage Animals in their Environment, dédié à la mémoire de Paul Pirlot. Ce professeur émérite, décédé en 1990, a fait sa carrière au Département de sciences biologiques. Il est mondialement connu pour ses travaux sur le développement de l'encéphale en relation avec le comportement chez les animaux.

«C'était un homme enthousiaste en tout. Il a été une source d'inspiration et fut à l'origine de plusieurs carrières chez ses étudiants», indique Thérèse Cabana, professeure au Département et directrice scientifique de l'ouvrage. Elle-même fut dirigée par Paul Pirlot à la maîtrise.

Le livre comprend des articles scientifiques dont plusieurs sont rédigés par des professeurs du Département, quelques-uns des derniers écrits de Paul Pirlot ainsi que la liste de ses publications.

Toujours dans le cadre de cet anniversaire, une conférence thématique intitulée «Gestion durable de la forêt boréale: conservation des sols et des eaux et viabilité socio-économique» a lieu aujourd'hui, le 11 novembre, à 16 heures au local E-240 du Pavillon Marie-Victorin.

Deux autres conférences restent à venir, dont une portera sur le rôle des propodines convertases en biologie (mémoire, sida, arthérosclérose et cancer). Elle sera prononcée par le Dr Michel Chrétien, de l'Institut de recherches cliniques, le mardi 26 novembre à 16 heures à la salle M-415 du Pavillon principal.

André Duchesne


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