Le discours du budget,
présenté la semaine dernière par le ministre
des Finances Paul Martin, contenait plusieurs bonnes nouvelles
pour les universités, de l'avis du recteur René
Simard.
La pièce de résistance est la création de
la Fondation canadienne pour l'innovation, qui injectera 800 millions
de dollars pour développer ou rénover les installations
de recherche dans les universités et les hôpitaux.
«Il y a longtemps qu'on réclamait un tel programme
et on ne peut que se réjouir que le gouvernement ait abondé
dans ce sens», a souligné le recteur.
Contrairement à ce que rapportait Radio-Canada, cet investissement
initial de 800 millions constituerait de l'argent neuf, selon
le recteur. Cette mise de base ainsi que les intérêts
produits permettraient de consacrer environ 180 millions de dollars
par année, pendant cinq ans, à la modernisation
de laboratoires ou à la construction de nouvelles infrastructures.
La Fondation opérera en partenariat, c'est-à-dire
qu'elle subventionnera les projets liés aux infrastructures
de recherche à raison de 40 % ou 50 % des coûts admissibles
du projet. L'autre part du financement devra provenir soit du
secteur privé, de collectes de fonds, du gouvernement provincial
ou d'autres fondations.
Le rôle de ce nouvel organisme se veut complémentaire
à celui des conseils subventionnaires et des Réseaux
des centres d'excellence. La Fondation ne financera donc pas les
dépenses de recherche comme la rémunération
des chercheurs ou les frais d'utilisation et d'entretien des installations.
La Fondation ne fera pas partie du secteur public, ce qui plaît
également au recteur. La majorité des administrateurs
proviendront du secteur privé et du milieu universitaire,
les autres, dont le président, déjà désigné,
seront nommés par le gouvernement fédéral.
RCE, étudiants et dons de charité
M. Simard se réjouit aussi du maintien des Réseaux
des centres d'excellence (RCE), qui regroupent des chercheurs
de pointe de 14 disciplines, dont la santé, les neurosciences,
l'informatique, la génétique et le génie.
Le budget maintient donc l'aide de 47 millions de dollars consacrés
annuellement à ces réseaux. «Il n'y a pas
eu d'augmentation de ce financement, mais comme on pouvait craindre
une diminution ou même son abolition, il s'agit d'une bonne
nouvelle», observe-t-il.
Certaines mesures s'adressant aux étudiants reçoivent
également une bonne note de la part du recteur. Ainsi,
le montant servant au calcul du crédit d'impôt pour
études passera de 150 $ à 200 $ mensuellement, ce
qui entraînera une diminution des impôts que doivent
payer les étudiants ou leurs parents.
De plus, le plafond de cotisation aux régimes enregistrés
d'épargne-études (REEE), auxquels souscrivent certains
parents pour financer les études de leurs enfants, sera
doublé pour passer à 4000 $. Les fonds accumulés
dans un REEE pourront par ailleurs être transférés
dans un REER s'ils n'ont pas été complètement
utilisés pour payer les études.
Finalement, le recteur applaudit aux modifications apportées
au traitement fiscal des dons de charité. Pour encourager
les particuliers à soutenir des établissements comme
les hôpitaux ou les universités, les dons de charité
admissibles pour un crédit d'impôt pourront aller
jusqu'à 75 % du revenu net (le maximum admissible était
jusqu'à maintenant de 50 %). Le crédit d'impôt
pour tout don de plus de 200 $ est de 29 %.
«Ceci pourra permettre aux grandes fondations de récolter
plus de dons et de contribuer de façon plus importante
au soutien de nos activités», espère M. Simard.
Dans l'ensemble, le recteur estime donc que le dernier budget
Martin «constitue un pas dans la bonne direction et que
les universités ont été très bien
traitées. La seule ombre au tableau, ajoute-t-il, c'est
que les fonds attribués aux conseils subventionnaires n'ont
pas été augmentés. De ce côté,
il faut continuer à faire pression.»
Daniel Baril