Orlando Arriagada lance sa carrière avec une série
de courts documentaires.
L'identité culturelle
est une valeur importante pour Orlando Arriagada, jeune cinéaste
de l'Université, qui est en train de tourner une série
de 26 courts métrages sur des métiers traditionnels
québécois. Heureuse initiative pour ce Chilien d'origine
qui fait ainsi ses premiers pas comme producteur de documentaires.
Après avoir remporté en avril le prix du concours
Profession producteur organisé par l'Association des producteurs
de films et de télévision du Québec (APFTQ),
Orlando Arriagada a fondé avec Richard Jean-Baptiste, diplômé
de l'U de M, la maison Productions Al Dente. L'entreprise vient
de conclure sa première vente à TV5, La télévision
internationale.
C'est la production des quatre premiers films de la série,
regroupés sous le titre Traditions d'aujourd'hui, qui a
tout déclenché. M. Arriagada a d'abord remporté
le grand prix du concours, doté d'une bourse de 35 000
$. Par effet de dominos, cette somme lui a permis de cofonder
sa maison de production et de vendre les quatre courts métrages
déjà réalisés à TV5.
Une relieuse, un verrier, un souffleur de verre et un typographe
sont les sujets de ces quatre films. «Les 22 autres scénarios
sont prêts. Il reste à les tourner, dit l'étudiant
de 26 ans. Ils porteront sur des métiers comme la cordonnerie,
la sculpture sur bois et la restauration d'églises.»
Orlando Arriagada a découvert le Québec et sa culture
par le biais de productions de l'École de l'Office national
du film du Canada qu'il visionnait alors qu'il était étudiant
en communication à Santiago, au Chili.
En 1992, pris d'affection pour le Québec, il immigre. «Le
documentaire québécois, avec ses artisans comme
ses producteurs, m'intéressait», explique-t-il.
Ce n'est pas la barrière linguistique qui allait l'arrêter.
Il évoque en riant son arrivée en terre québécoise
alors qu'il ne parlait pas un mot de français. Inscrit
à l'Université de Montréal, il est en voie
de terminer un majeur en études cinématographiques
et un mineur en études hispaniques.
C'est d'ailleurs à l'Université, après avoir
travaillé sur plusieurs projets de courts métrages,
qu'il décide d'orienter sa carrière vers la production
de documentaires.
L'intérêt d'Orlando Arriagada pour les métiers
traditionnels québécois ne s'est pas altéré
depuis son arrivée. Au contraire, il montre une affection
débordante pour un groupe comme La bottine souriante. D'un
autre côté, il cons-tate avec curiosité qu'il
en sait souvent autant sur nos métiers traditionnels que
les Québécois pure laine de son âge.
«Mon but, c'est de montrer aux gens qu'il existe dans la
société d'autres métiers, qui ne correspondent
pas aux tendances actuelles du marché», dit-il.
Selon M. Arriagada, les peuples chiliens et québécois
présentent des similitudes par leur quête d'une identité
culturelle et la préservation de leur culture. Ayant tous
les deux hérité du caractère latin, ils comptent
des individus passionnés. Sans ces artisans, certains métiers
porteraient sans doute l'étiquette «en voie de disparition».
Les quatre films d'Orlando Arriagada seront bientôt diffusés
sur les ondes de TV5 Québec Canada et seront mis à
la disposition des télévisions de TV5 en Afrique,
en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Asie et
en Europe.
André Duchesne