Deux employés de l'U de M remportent un cédérom
d'or au Marché international du multimédia.
Lorsqu'en 1895 les frères
Louis et Auguste Lumière firent la première démonstration
de leur invention - le cinématographe -, ils considéraient
eux-mêmes le procédé comme étant sans
grand avenir!
L'anecdote est tirée du récent cédérom
Ces boîtes à images (Focus, dans sa version anglaise),
produit par Andrée Lemieux et Pierre Véronneau,
respectivement responsable de la Galerie du Service des activités
culturelles et professeur associé au Département
d'histoire de l'art.
Présentant l'histoire de la projection cinématographique
depuis la lanterne magique jusqu'au cinéma à trois
dimensions et Imax, le cédérom a été
produit dans le cadre de l'exposition Projections lumineuses,
qui devait marquer l'inauguration des nouveaux locaux de la Cinémathèque
québécoise où Pierre Véronneau occupe
également un poste de conservateur. Les travaux d'agrandissement
et de rénovation ayant tardé, l'exposition a été
présentée en première au Musée des
sciences et de la technologie à Ottawa le printemps dernier.
Conserver l'information
«Lorsque l'on monte une exposition, on doit laisser tomber
une foule d'éléments d'information qui ne peuvent
être présentés par les moyens traditionnels,
explique Andrée Lemieux. Dans le cas de l'exposition Projections
lumineuses, toute l'information sur la technique était
perdue. C'est ce qui m'a donné l'idée de produire
ce cédérom, qui devient un complément important
de l'exposition.»
Andrée Lemieux avait déjà une expérience
de production de ce genre puisqu'on lui doit le multimédia
sur l'herbier Marie-Victorin. Ces boîtes à images
a pour sa part été conçu pour être
complet en soi et ne renvoie pas à l'exposition. Andrée
Lemieux a assuré la scénarisation et la rédaction
alors que Pierre Véronneau a effectué la recherche
sur les éléments techniques du contenu.
En 200 pages de texte dont l'essentiel est aussi présenté
de façon orale, en 140 écrans et 26 films d'animation,
on relate la chronologie du développement technologique
incluant les grands inventeurs, les principes de base de la projection,
la pellicule, le son, les salles et même des données
physiologiques nécessaires pour comprendre l'effet d'animation,
comme la persistance rétinienne.
«Le cédérom est à la fois un manuel
technique et un livre d'histoire, souligne la conceptrice. Il
n'y a aucun autre document du genre sur le marché. C'est
également un outil de travail permettant de créer
des banques d'images, des fichiers de textes que l'on veut consulter
rapidement et d'enregistrer des signets.»
Cédérom d'or
Le disque vise un large
public composé des étudiants et des professionnels
du cinéma, techniciens comme réalisateurs, des membres
d'associations de projectionnistes et de tous ceux qui s'intéressent
au septième art. Produit par Micro-Intel en français
et en anglais, en versions Macintosh et Windows, le disque est
distribué non seulement au Québec et au Canada mais
également en France et aux États-Unis.
Le milieu lui a réservé un très bon accueil
puisque Ces boîtes à images a remporté en
juin dernier le Cédérom d'or, catégorie science
et technique, au Marché international du multimédia
de Montréal (MIM), une importante foire internationale
du multimédia tenue chaque année. Le projet avait
auparavant reçu une subvention dans le cadre du programme
Étalez votre science du ministère de l'Industrie,
du Commerce, de la Science et de la Technologie du Québec.
Même si avec le développement d'Internet le cédérom
ne constitue plus le seul outil multimédia, Andrée
Lemieux demeure convaincue de l'avenir de ce média. «Il
y a les cédéroms et Internet comme il y a Nature
et Clin d'oeil, déclare-t-elle. Le cédérom
offre beaucoup plus qu'Internet et surtout son contenu est plus
fiable.»
La responsable de la Galerie du SAC espère donc qu'une
bonne place sera faite à cet outil dans la future galerie
d'art que l'Université entend ouvrir à la Faculté
de l'aménagement, dans l'aile actuellement en construction
du Pavillon 5620 Darlington.
L'exposition Projections lumineuses sera pour sa part reprise
pour l'inauguration de la Cinémathèque québécoise
en février 1997.
Daniel Baril