Il y a aussi des étudiants dans le besoin.
Les millions de dollars
récoltés annuellement par Centraide servent à
aider les gens les plus démunis au Québec. Parmi
ces bénéficiaires, il y a aussi des... étudiants
dans le besoin.
«À la Maison blanche, où nous organisons des
activités de pastorale, nous avons un petit fonds de dépannage
pour les étudiants nécessiteux. Or, le nombre de
cas adressés par les Services socio-économiques
de l'Université va en s'accroissant», indique Jean
Porret, directeur de la pastorale et membre du comité Centraide
à l'U de M.
Voilà une bonne raison, parmi bien d'autres, pour inviter
les membres de la communauté à contribuer de nouveau
à la campagne de souscription de Centraide, qui débute
officiellement sur le campus de l'Université de Montréal
le mercredi 23 octobre.
Ce n'est pas la première fois que l'on aborde le phénomène
de la pauvreté chez les étudiants. Pour Jean-Marc
Létourneau, responsable du Bureau de l'aide financière,
leur situation économique est le reflet de ce qui se passe
dans la société.
«Le maximum d'aide financière pour un étudiant
célibataire, sans enfants et qui n'a pas d'autres sources
de revenus est de 8 000 $ pour trois semestres», rappelle-t-il.
Chaque année, le Bureau de l'aide financière dépanne
des centaines d'étudiants en attente de leurs prêts
et bourses. Et même si le traitement des demandes n'a jamais
été aussi rapide que cette année, plusieurs
éprouvent encore des difficultés, ajoute M. Létourneau.
Les problèmes financiers sont de plusieurs ordres, en commençant
par le souci de manger. «Il m'arrive de signer des lettres
dirigeant des étudiants pour qu'ils puissent recevoir une
aide alimentaire d'organismes de bienfaisance», indique
Jean Porret.
Certaines de ces personnes en difficulté sont des étudiants
étrangers. D'autres, originaires d'ici, ne peuvent recevoir
l'aide financière de leurs parents, n'ont pas d'emploi,
etc. Selon Jean Porret, plusieurs n'osent pas cogner à
la porte des organismes de dépannage.
«Dans la situation actuelle, avec la fragilisation des milieux
de vie, les organismes communautaires constituent un relais très
important pour les personnes moins nanties. L'apport de Centraide
peut aider ces groupes à tisser des liens de solidarité
plus étroits», dit-il.
Dans la région du Montréal métropolitain,
c'est par dizaines, voire par quelques centaines que sont dénombrés
ces organismes bénéficiaires. Parmi eux, citons
Moisson Montréal, le Centre des femmes de Montréal,
le Carrefour familial Hochelaga, l'Ancre des jeunes, la Maison
des enfants de l'île de Montréal, Suicide-Action,
etc.
Tous ces organismes ne font pas d'autres sollicitations publiques
durant le reste de l'année. «Si Centraide n'était
pas là pour les appuyer, plusieurs auraient sans doute
mis la clé sous le paillasson», dit Jean Porret.
Objectif: 230 000 $
À l'Université de Montréal, l'objectif de
la campagne de 1996 est de 230 000 $. L'an dernier, 225 831 $
ont été amassés, dont 5 484 $ chez les étudiants.
«Ils sont sollicités depuis peu d'années et
l'U de M est parmi les établissements universitaires qui
possèdent un des plus hauts taux de dons», indique
M. Porret.
Comme il est mentionné ci-contre, la campagne sera officiellement
lancée mercredi. Chaque employé recevra une lettre
de sollicitation. Des collectes seront organisées dans
les associations, les départements et même dans les
corridors. Aucune activité nouvelle ou spéciale
n'a cependant été prévue.
Rappelons que l'Université se trouve dans un quartier,
Côte-des-Neiges, qui compte plusieurs organismes bénéficiaires
de Centraide.
L'objectif de la campagne pour tout le Québec est de 28
millions de dollars. Le slogan cette année est «Je
donne, je change».
André Duchesne