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Pour bien s'entendre sur la définition du harcèlement sexuel

Le nouveau dépliant du Bureau d'intervention en matière de harcèlement sexuel (BIMHS) de l'Université est orienté sur la définition, exemples à l'appui, des types de comportements constituant une forme de harcèlement.

«Cette fois, on ne s'adresse pas seulement aux victimes potentielles de harcèlement sexuel mais aux personnes qui ont des comportements étranges ou qui ne se rendent pas compte de la nature de ces gestes», indique Solange Cantin, responsable du Bureau.

Depuis la création du BIMHS, l'information a été d'abord orientée sur la politique de l'établissement en matière de harcèlement sexuel et sur les mesures à prendre lorsqu'on en est victime.

Ces aspects ne sont pas écartés, mais le thème retenu cette année, «Est-ce qu'on s'entend?», indique sans équivoque la direction empruntée. Une section est réservée à la question «Est-ce que je fais du harcèlement sexuel?», une autre donne des exemples de conduites qui représentent une forme de harcèlement.

Selon Mme Cantin, l'adoption de cette politique découle «un peu» des résultats du sondage mené à l'automne 1994 auprès de 5217 personnes de la communauté universitaire. On relevait alors que 51,4 % des femmes et 33,7 % des hommes interrogés disaient avoir été l'objet au moins une fois de comportements inopportuns à caractère sexuel depuis le début de leur séjour sur le campus.

Un élément qui a eu plus de poids pour expliquer le changement d'orientation sur le plan de l'information est le fait que très peu de situations de harcèlement sexuel ont été portées à l'attention du Bureau. Dans le rapport annuel 1993-1994 (le plus récent disponible), on recensait 16 présumées victimes, soient 15 femmes et 1 homme, et 15 présumés harceleurs, dont une seule femme; une personne a été mise en cause par deux victimes. La plupart de ces incidents n'ont pratiquement pas mené au dépôt de plaintes formelles, ce qui veut dire qu'il n'y a pas eu d'enquête.

L'écart est énorme avec les données émanant du sondage, quoique certains éléments distinctifs doivent être considérés. Entre autres, le rapport couvre 12 mois alors que le sondage englobe toute la période de fréquentation sur le campus.

Il reste que le fossé est grand, reconnaît Mme Cantin. Si les présumées victimes sont peu portées à faire part de ces situations, il devient important de se tourner vers les harceleurs, de réveiller ceux ayant des comportements incorrects mais qui n'y voient rien de mal.

Mme Cantin ne croit pas que la situation ait beaucoup changé depuis la tenue du sondage, mais elle note que, depuis un an ou deux, il y a une augmentation des gens «qui voudraient nous parler de harcèlement tout court», ce qui déborde le cadre du mandat du service.

Dans les prochains mois, le BIMHS entend resserrer ses liens avec les cadres de l'Université, question de les informer de ce qu'ils peuvent faire lorsqu'ils sont avisés d'un cas de harcèlement sexuel. Un document particulier et des sessions de formation pourraient leur être offerts d'ici la fin de l'année universitaire.

A.D.


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