L'Université resserre ses liens avec son homologue
bolonaise.
Trois professeurs invités
en même temps dans nos murs, cinq étudiants italiens
répartis dans quatre programmes, une étudiante de
l'U de M de l'autre côté de l'Atlantique: les échanges
sont multiples cet automne entre l'Université de Montréal
et l'Université de Bologne.
Il faut dire que les deux établissements possèdent
une entente privilégiée favorisant échanges
et rencontres et que l'Université de Bologne, la plus vieille
d'Europe (elle fut fondée en 1119), a son centre d'études
québécoises.
Chez nous, ces projets d'entente sont élaborés ou
appuyés par le Bureau de la coopération internationale
(BCI), qui a pour mandat d'apporter à la communauté
universitaire le soutien au développement et à la
réalisation de toutes les activités d'échanges
avec l'étranger.
Actuellement, l'Université de Montréal et ses composantes
ont des ententes de diverses natures avec 150 établissements
et organismes dans le monde. «Ce type de lien apporte un
prestige à l'Université et aide les professeurs
à obtenir des subventions», indique Carole Paquin,
attachée de coopération au BCI.
L'accord avec l'Université de Bologne est particulièrement
intéressant puisque l'ensemble de l'U de M est concerné.
À l'origine des ponts ont été jetés
entre le Département d'études françaises
et le Dipartimanto di Italianistica de l'établissement
bolonais. La Faculté de droit, le Département de
géologie et plusieurs autres départements se sont
placés dans le sillon de cette première collaboration.
Au printemps dernier, l'Université décernait un
doctorat honoris causa au recteur de l'Université de Bologne,
Fabio Roversi-Monaco.
Musique, cinéma, littérature
L'U de M accueille cet automne les professeurs Mario Baroni à
la Faculté de musique, Antonio Costa en études cinématographiques
et Cristina Bragaglia en études italiennes et en littérature
comparée.
Chacun d'eux est venu dans le cadre d'un échange qui a
permis à trois professeurs de l'U de M de se rendre à
Bologne l'an dernier.
Le séjour des professeurs italiens est marqué par
des participations à des séminaires aux cycles supérieurs
et à des cours au premier cycle ainsi que par diverses
conférences et activités connexes.
«Ce genre d'échange est tout à fait capital»,
lance Jean-Jacques Nattiez, professeur à la Faculté
de musique, qui accueille M. Baroni; il a lui-même séjourné
une semaine à Bologne. «Les échanges sont
très forts avec les étudiants, qui sont bien préparés.
Il en résulte un progrès du point de vue du perfectionnement
scientifique.»
Mario Baroni communique une vision similaire. «En faisant
état de nos travaux, on recueille des points de vue différents
en raison des différences entre la culture musicale d'ici
et celle d'Italie», dit-il.
Fait intéressant, M. Baroni, un pilier de la musicologie
italienne, a noté qu'au Québec pratique et théorie
sont deux aspects associés de l'enseignement. «C'est
un modèle fort que nous n'avons pas.»
Antonio Costa qualifie les rencontres qu'il a eues de «très
positives», entre autres le fait de «mettre en confrontation
nos méthodes».
Par ailleurs, cinq étudiants de l'Université de
Bologne étudient cet automne à l'U de M en traduction,
études françaises, administration de la santé
et sciences politiques. Une étudiante de l'Université,
Julie Carreau, réside de son côté à
Bologne, où elle poursuit ses études en mathématiques.
André Duchesne