L'École d'architecture de paysage participe à
l'organisation des activités.
Les amoureux,
promeneurs solitaires, joggeurs, amants de la nature multicolore
et écureuils en quête de dernières provisions
avant l'hiver verront le parc du Mont- Royal envahi par de nouvelles
créatures cet automne: des amateurs et des professionnels
en architecture de paysage.
D'octobre à février, l'École d'architecture
de paysage de l'Université, le Centre de la montagne, le
Centre canadien d'architecture et l'Association des architectes
paysagistes du Québec rendront hommage à Frederick
Law Olmsted, cet architecte américain qui a coordonné
l'aménagement du parc de 1870 à 1876.
Au programme: expositions, conférences, visites guidées,
«charrette» pour les universitaires. Ces activités
coïncident avec le 15e anniversaire de fondation du Centre
de la montagne et le 120e anniversaire de l'ouverture officielle
du parc. Toutes n'auront pas lieu sur la montagne, mais elles
créeront un achalandage d'adeptes souhaitant redécouvrir
cet endroit unique.
«Olmsted était un grand architecte paysagiste. On
peut dire qu'il a "inventé" la profession et
qu'il lui a donné une orientation», dit Ron Williams,
directeur de l'École d'architecture de paysage. Il allait
de soi que celle-ci participe aux activités, ne serait-ce
que parce que l'U de M et le parc sont voisins et en raison du
travail d'Olmsted évoqué dans plusieurs cours de
l'École.
Concepteur du projet d'aménagement de Central Park, au
coeur de Manhattan, Olmsted était à la fois un artiste,
un réformateur social et un écologiste avant son
temps.
La dimension sociale était particulièrement importante
dans son travail. Pour lui, un parc était comme un baume
sur les problèmes liés à l'urbanité
telles la criminalité, l'hygiène publique, etc.
De plus, il représentait dans son esprit un lieu sans stratification
sociale.
«Il accordait une valeur esthétique à un parc
et en faisait un endroit où les individus allaient se ressourcer.
Chez lui, l'esthétique était une éthique»,
explique Danièle Routaboule, professeure à l'École
d'architecture de paysage.
Au parc du Mont-Royal
«Olmsted a conçu la plupart de ses parcs tandis que
son intervention au parc du Mont-Royal a été une
action de préservation», constate Ron Williams. Ici,
il a divisé le territoire en 12 zones écologiques,
a défini leurs caractéristiques et a créé
une stratégie de design en fonction de leur préservation.
Olmsted a voulu rendre le mont Royal accessible à la population,
en faire une zone de transition avec la ville toute proche.
Les activités présentées au cours des prochains
mois abordent toutes ces questions. En voici quelques exemples.
En parallèle avec l'exposition de photographies Frederick
Law Olmsted en perspective, qui se tient du 16 octobre au 2 février,
le Centre canadien d'architecture (CCA) organise une série
de conférences sous le thème «Nature et cité».
Ron Williams est le premier conférencier invité;
il parlera de la «naissance du mouvement des parcs: réponse
visionnaire aux problèmes du XIXe siècle»
le jeudi 10 octobre, à 19 heures, au théâtre
Paul-Desmarais du CCA.
Les 16 et 30 janvier ainsi que le 13 février 1997, l'École
organise, toujours au CCA, une série de conférences
sous le thème «Olmsted: trois idées d'architecture
du paysage» qui aborderont l'idée du visuel, de la
nature et d'un espace social dans le travail de cet architecte.
L'École participera également à la tenue
d'activités pour des groupes scolaires et à une
charrette (projet de design rapide) réunissant des étudiants
de cinq universités. Les travaux seront exposés
du 5 au 10 novembre à la Galerie du Centre de design de
l'UQAM, 1440, rue Sanguinet.
Enfin, le Centre de la montagne, fondé il y a 15 ans par
des finissants en sciences biologiques de l'U de M, organisera
de nombreuses visites du parc où il sera question du travail
d'Olmsted.
Plusieurs autres activités, trop longues à énumérer,
sont aussi au programme. Pour en savoir plus, communiquez avec
le CCA au 939-7000 ou avec le Centre de la montagne au 844-4928.
André Duchesne