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Vient de paraître


La personne âgée et ses besoins

La personne âgée et ses besoins, Interventions infirmières montre une image très positive du vieillissement et témoigne d'un profond respect pour les aînés. Quiconque veille au bien-être d'une personne âgée (en centre d'hébergement, à l'hôpital ou à domicile) y trouvera, concernant la satisfaction de tous les besoins fondamentaux, une mine de renseignements: des connaissances théoriques solidement documentées aussi bien que des interventions infirmières très concrètes et minutieusement détaillées.

Cet ouvrage, qui est le fruit de la collaboration de toute une équipe, est fondé sur les recherches en gérontologie les plus récentes et propose plusieurs stratégies novatrices, comme l'utilisation de l'humour ou les exercices de taï chi. On s'y penche sur des problèmes nouveaux, comme les soins aux sidéens âgés, et l'on y aborde des sujets connexes, tels la famille, l'interdisciplinarité, les problèmes éthiques et le vieillissement démographique, qui sont susceptibles de donner une perspective encore plus complète des sciences infirmières appliquées aux personnes âgées.

Qu'elle soit étudiante, enseignante, chercheuse ou clinicienne, qu'elle s'appuie sur une base conceptuelle ou sur une autre, l'infirmière qui accepte le mandat de préserver ou de restaurer la globalité de son client âgé a besoin de le connaître dans toute sa complexité psycho-socioculturelle et biophysiologique. À cet égard, ce livre représente un guide précieux.

Sous la direction de Sylvie Lauzon et Evelyn Adam, La personne âgée et ses besoins, Interventions infirmières, Montréal, Éditions du Renouveau pédagogique, 867 pages.


Tradition et innovation en Chine et au Japon

Lointaines et mystérieuses dans l'imaginaire occidental, les diverses cultures de la Chine et du Japon vivent plusieurs temporalités, rythmées par leurs mutations. Qui pourrait croire que leur succès provient de leur prodigieuse capacité à gérer la diversité et de leur faculté interne de renouvellement?

C'est ce qu'entendent démontrer les auteurs, qui font chavirer préjugés et stéréotypes en examinant les transformations qui ont modifié ces sociétés au cours des derniers siècles. En s'appuyant sur des textes chinois et japonais, ils jettent un éclairage nouveau sur des thèmes comme les mythes, la philosophie, l'histoire et l'organisation socioéconomique.

Charles Le Blanc est professeur au Département de philosophie et directeur du Centre d'études de l'Asie de l'Est. Il s'intéresse en particulier aux courants intellectuels et religieux des Han occidentaux.

Les recherches d'Alain Rocher portent sur la mythologie japonaise et sur la pensée traditionnelle japonaise.

Sous la direction de Charles Le Blanc et Alain Rocher, Tradition et innovation en Chine et au Japon, Regards sur l'histoire intellectuelle, Les Presses de l'Université de Montréal, 1996, 360 pages, 38 $.


Le discours de la retraite au XVIIe siècle

L'imaginaire poétique et romanesque, la méditation des moralistes et des mémorialistes, la dévotion à laquelle convient les auteurs spirituels, gravures et tableaux, autant de lieux où se réfracte et se diffracte au XVIIe siècle un discours de la retraite. Loin pourtant de n'être qu'un lieu textuel et figuratif, il prend corps dans les existences autour de la figure emblématique d'un Guez de Balzac, «l'ermite de la Charente», autour des solitaires de Port-Royal, de l'entrée solennelle de la maîtresse du roi, Françoise Laure de La Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière, chez les Carmélites ou de l'abbaye de La Trappe, réformée par Armand-Jean Le Bouthillier de Rancé.

Peu étudié et pourtant décisif, cet aspect de l'histoire sociale, de la pensée et de la sensibilité invite à ouvrir des perspectives sur tout ce siècle de «crise». Nourri en effet d'une riche culture antique et chrétienne qu'il mobilise et actualise, le discours de la retraite apporte, dans la gamme étendue de ses registres, des réponses diversifiées aux évolutions et aux mutations sociales, politiques, mentales.

Carrefour des signes, ce discours polyvalent ne trouve-t-il pas une actualité inattendue en notre fin de millénaire où le loisir collectif chasse l'intériorité, où les contraintes et les usages de la vie sociale abandonnent l'être au spectacle de sa solitude essentielle, où se perd dans les langages mécanistes le sens du dialogue et de la communication?

Bernard Beugnot est professeur au Département d'études françaises.

Bernard Beugnot, Le discours de la retraite au XVIIe siècle, coll. Perspectives littéraires, Paris, PUF, 1996.


L'art de la mesure

En marge de la fiction, le récit de voyage devient, au XIXe siècle, un véritable atelier d'écriture où romanciers et essayistes vont confronter le texte au visible, la description à ce que l'image ne saurait montrer. C'est le rôle joué notamment par le cliché oriental, dont les paysages et les configurations, les reliefs et les tracés font l'objet d'une expérimentation textuelle.

Attaché aux récits d'Orient - de Flaubert et de Fromentin, de Loti et de Nerval -, ce livre d'Isabelle Daunais étudie les formes singulières qui relient l'invention scripturale de l'espace, entre mesure et abstraction, à une esthétique de la création.

Isabelle Daunais, L'Art de la mesure ou l'invention de l'espace dans les récits d'Orient (XIXe siècle), Les Presses de l'Université de Montréal, 1996, 218 pages, 28 $.



Lettres des années trente

Que dit la lettre, qui ne soit pas que l'écho trivial de ce qui s'écrit ailleurs en littérature, dans l'espace public? Plutôt que de chercher à répondre à cette question de façon globale ou théorique, sept universitaires québécois et ontariens ont choisi de l'aborder à travers des lectures sociales de correspondances particulières. Ils l'ont fait en se fixant une seule restriction, d'ordre chronologique: les années trente. Il fallait en effet, pour garantir une cohérence à l'ensemble des études, que chaque correspondance puisse être rapportée à un horizon de sens commun. Même s'il va de soi que l'activité épistolaire des écrivains retenus ne se limite pas à la période imposée, bordée en amont par la crise de 1929 et en aval par la Seconde Guerre mondiale, ce découpage se justifie du fait que les années trente constituent un tournant dans l'histoire sociale et littéraire du XXe siècle. Les lettres de Michel de Ghelderode, des collaborateurs de La Nouvelle Revue française, des amis et disciples de Camille Roy, de Simone Routier, de Louis Dantin, d'Alfred DesRochers et de Saint-Denys Garneau sont les témoins, et parfois les agents, de ce tournant.

Sous la direction de Michel Biron et Benoît Melançon, Lettres des années trente, Ottawa, Éditions Le Nordir, 1996, 139 pages.


Diderot épistolier

Qu'est-ce qu'une lettre? La question paraît insolite, tant l'activité épistolaire est généralisée. Est-il opportun, dès lors, d'en proposer une théorie? De fait, on s'est peu interrogé jusqu'à maintenant sur ce qui donne à la lettre sa spécificité. L'étude de la correspondance de Diderot permet de combler en partie cette lacune; cet ouvrage constitue une des premières contributions à l'élaboration d'une poétique de la lettre familière valable pour le siècle des lumières, et peut-être au-delà.

Les 779 lettres conservées de Diderot, ainsi que les écrits de quelques-uns de ses contemporains, composent un ensemble que l'on peut étudier avec les outils de la thématique, de la rhétorique et de l'histoire. Qu'il s'agisse de la mise en scène de l'absence, de la gestion du temps, de la représentation de soi, de la circulation publique des textes, du rapport avec la parole vive ou de la triangularité fondamentale des rapports amicaux et amoureux, la correspondance de Diderot doit en effet être soumise à des éclairages divers. C'est le signe de sa richesse et de son actualité.

Benoît Melançon est professeur de littérature à l'Université de Montréal.

Benoît Melançon, Diderot épistolier, Contribution à une poétique de la lettre familière au XVIIIe siècle, Montréal, Éditions Fides, 1996, 491 pages.


Médecine sociale et préventive

L'histoire du Département de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal nous renvoie à l'évolution de la médecine et de la santé publique au Québec au cours des 25 dernières années. L'ouvrage se divise en trois chapitres. Le premier traite de la période de 1874 à 1973, qui a précédé la création du département proprement dit; elle a été caractérisée par le passage du concept d'hygiène à celui de médecine sociale et préventive. Le deuxième couvre la période de 1973 à 1981, dite période de la santé communautaire. Le troisième aborde la période contemporaine de 1981 à 1993, caractérisée par un retour à l'idée de protection de la santé publique.

Sont décrits les programmes d'enseignement, les activités de recherche, les liens avec le réseau de santé publique, les relations internationales et la façon dont le corps professoral a intégré les idées et les concepts aux différentes époques et s'est adapté aux structures changeantes du système de santé publique québécois.

Georges Desrosiers, Histoire du Département de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, 1970-1993, Département de médecine sociale et préventive, C.P. 6128, succursale Centre-ville, Montréal (Québec), H3C 3J7, 1996, 255 pages, 15 $ (frais de poste inclus).


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