La Faculté accueille une conférence internationale
sur l'usage
de l'ordinateur dans la pratique.
Dans son bureau de la
Faculté de médecine dentaire, le Dr Arto Demirjian
encadre les CD-ROM comme les vedettes de la chanson le font avec
les disques compacts d'or ou de platine qui leur sont remis.
Bien en vue sur un des murs, huit de ces disques sont disposés
en symétrie dans un cadre aux couleurs assorties. Ce sont
des CD-ROM très spéciaux, destinés à
l'enseignement de la médecine dentaire. Ils rappellent
aux visiteurs que, en matière de technologies multimédias
appliquées à ce domaine, l'Université de
Montréal est un chef de file mondial.
Et, autre signe de rayonnement, c'est vers l'U de M que convergeront
des spécialistes de tous les coins du monde les 11 et 12
octobre pour assister à la première conférence
internationale sur l'usage de l'ordinateur en cabinet privé
et en éducation dentaire.
«Je prépare cette conférence depuis deux ans
avec mon équipe. C'est fantastique de pouvoir annoncer
ce genre d'événement sur Internet. Dix minutes après
l'avoir affichée sur le Web, j'ai reçu une première
demande d'inscription grâce au courrier électronique
(e-mail). Elle provenait d'Australie», s'enthousiasme le
directeur du Département de stomatologie, qui s'empresse
de nous faire une démonstration.
Entre 150 et 200 personnes de 15 pays participeront à cette
rencontre. Elles viendront entendre une dizaine de conférenciers
du Canada, des États-Unis, de Suède, du Chili, d'Allemagne,
de Suisse, etc. Quatre grands thèmes seront abordés:
l'ordinateur en cabinet privé; l'ordinateur et l'enseignement
au premier cycle, aux cycles supérieurs et en formation
continue; l'imagerie médicale; et l'éducation à
distance et le réseau Internet.
Vous aurez compris qu'en médecine dentaire comme dans tous
les autres domaines l'introduction des technologies multimédias
est en voie de chambouler la pratique. Une vraie révolution
de palais!
L'usage de l'informatique en médecine dentaire aura des
applications autant administratives qu'éducatives. Tout
de suite après cette rencontre, la Faculté entend
d'ailleurs se tourner vers le développement de ces outils.
C'est pour cette raison que la Faculté a nommé un
adjoint au doyen en technologie de l'information et de la communication,
en l'occurrence le Dr Demirjian.
On souhaite d'abord informatiser la clinique externe pour la tenue
des rendez-vous, la facturation et l'évaluation clinique
des étudiants. À plus long terme, on développera
l'aspect éducationnel.
«En clinique, l'étudiant qui s'occupera d'un patient
aura un ordinateur à son côté. S'il oublie
une notion ou s'il veut expliquer au patient ce qui se passe,
il n'aura qu'à consulter le logiciel. C'est le défi
des années 2000», indique Arto Demirjian.
L'artillerie locale
La Faculté profitera des activités parallèles
à la conférence pour exhiber ses bijoux, soit tous
les didacticiels multimédias interactifs conçus
dans ses murs.
«Nous avons créé au moins huit CD-ROM au cours
des dernières années. Ils sont utilisés par
les écoles dentaires partout dans le monde. Ça,
c'est du rayonnement», lance fièrement le Dr Demirjian.
La plus récente innovation est le disque servant au cours
«Anatomie, tête et cou», donné par le
directeur en première année. Il constitue le croisement
et la mise à jour de deux autres disques lancés
précédemment. On y a ajouté des séquences
vidéo, un module d'autoévaluation et des diagrammes
d'un crâne en trois dimensions que l'utilisateur peut faire
basculer dans tous les sens simplement avec l'aide de la souris.
Il restait encore des modifications à faire sur le prototype
au moment du passage de Forum, mais tout devrait être prêt
pour la conférence.
«Autrefois, le cours d'anatomie se donnait avec de vrais
cadavres, mais comme la Faculté de médecine a fermé
la salle de dissection en raison des compressions, il a fallu
faire autrement. Le CD-ROM n'est pas l'équivalent d'un
cadavre mais, au moins, les étudiants peuvent continuer
leur apprentissage», ajoute le professeur.
D'autres améliorations seront apportées. «Nous
avons envoyé des os au service de l'audiovisuel pour les
faire photographier et pour intégrer de nouvelles images
dans le disque», indique Benoit David, grand manitou de
la technique qui assiste le Dr Demirjian.
Ici comme ailleurs, il existe des résistances, reconnaît
ce dernier. Selon lui, l'informatique n'est pas encore largement
enracinée dans la pratique de la médecine dentaire.
Il espère que la conférence d'octobre aura pour
effet de desserrer quelques mâchoires.
André Duchesne