Avec l'acquisition, à coups de millions de dollars,
d'un arsenal hautement sophistiqué d'équipements
informatiques, de logiciels, de câbles à fibres optiques
et autres outils électroniques, destinés autant
à l'enseignement qu'à la recherche et à la
gestion, l'École des Hautes Études Commerciales
deviendra le nec plus ultra du campus virtuel.
Traiter à distance les demandes d'admission et d'inscription,
employer tous les outils multimédias avec un ordinateur
intégré dans la classe, enseigner à la fois
à Montréal et dans d'autres villes grâce à
une salle de vidéoconférences, suivre en temps réel
ce qui se passe à la bourse sont quelques-unes des applications
déjà disponibles ou sur le point de le devenir.
«Ce que nous voulons, c'est intégrer toutes les nouvelles
technologies du monde informatique à l'enseignement, dit
Hervé Goyette, directeur des services parapédagogiques
de l'École. Nous aborderons trois dimensions: l'accessibilité
à l'information, l'utilisation du multimédia et
l'enseignement à distance.»
L'accès à l'information sera privilégié
par le biais du réseau Internet. Les gens peuvent visiter
le site Internet (www.hec.ca) de l'École, géré
depuis 16 mois et en perpétuelle transformation. «À
partir du site, on pourra éventuellement s'inscrire à
distance», mentionne M. Goyette.
Avec un code et un mot de passe, les membres de la communauté
«hécienne» auront quant à eux accès
à des liens particuliers par un réseau Intranet.
Les étudiants pourront par exemple accéder à
leurs notes de cours et aux plans des cours offerts durant le
trimestre, consulter le Codex, etc.
Lorsque les plans de la nouvelle école ont été
dessinés, tout a été pensé en fonction
de l'intégration d'outils multimédias à l'enseignement.
Mais au préalable, il a fallu installer un câblage
sophistiqué, imposant système nerveux permettant
de connecter en réseau tous les postes informatiques.
Avec 130 kilomètres de câbles à fibres optiques
d'une capacité d'emmagasinage très élevée,
la transmission de l'information se fera plus rapidement, en éliminant
la friture et avec moins de risques d'erreur sur le réseau.
Grâce à ce système, toutes les salles de classe
seront dotées d'un ordinateur intégré au
pupitre du professeur. De là, ce dernier pourra se brancher
sur Internet, sur l'ordinateur dans son bureau ou encore sur un
CD-ROM ou tout autre outil de communication. Les informations
seront projetées sur un moniteur puisque toutes ces salles
compteront également un projecteur audiovisuel.
«L'emploi du son, de l'image et de données sera ainsi
facilité dans l'enseignement. Le professeur qui le souhaite
pourra par exemple utiliser des capsules d'information pour illustrer
son propos», résume M. Goyette.
À ce propos, la régie centrale du service de l'audiovisuel
restera avenue Decelles. Par contre, des travaux ont été
effectués cet été pour relier les deux bâtiments
par fibre optique, ce qui permettra une transmission optimale
des informations à tout moment.
C'est grâce à la technologie de la vidéoconférence
que l'on favorisera l'enseignement à distance. L'aménagement
d'une salle de classe avec des microphones à chaque place,
un équipement de télévision et un ordinateur
de contrôle permettra aux professeurs de donner leur cours
à la fois à des étudiants en classe et à
des «auditeurs virtuels» se trouvant à d'autres
points du globe.
L'appropriation de ce nouvel espace d'enseignement ouvre les portes
à la participation de professeurs invités sans qu'ils
aient à se déplacer, à plus d'interaction
entre professeurs et étudiants et à l'accès
à de nouvelles populations étudiantes désireuses
de s'inscrire à des cours aux HEC mais n'ayant pas les
moyens physiques de s'y rendre.
Pour M. Goyette, il est hors de question que ce type d'enseignement
devienne un instrument de rationalisation du corps professoral.
Toutes ces innovations ont coûté environ 3,8 millions
de dol-lars: environ 200 000 $ pour la liaison par fibre optique,
1 million pour le câblage,
D'autres innovations technologiques s'ajouteront à court
et moyen terme comme l'aménagement d'une salle de classe
où l'on pourra suivre en direct ce qui se passe à
la bourse. Des entreprises boursières se sont dites très
intéressées à participer au projet.
L'administration caresse également l'idée de rendre
universel l'usage de l'ordinateur portatif, de le considérer
comme un outil de travail aussi indispensable que les livres,
la calculatrice ou l'agenda.
André Duchesne