Six étudiants en architecture
ont raflé trois des quatre prix au concours «Toiture
du futur», une compétition internationale tenue à
Paris, où une vingtaine de projets provenant de huit pays
ont été présentés.
Stéphane Gaudette et Martin Collette ont été
primés pour leur Méga Tuile intelligente; Marie-Claire
Blais et Claire Charlebois ont séduit le jury avec la structure
pliante Méga Orégami; Stephen de Lorimier et Caroline
Denommée ont été récompensés
pour leur toiture à isolation variable.
Trois autres équipes de l'Université de Montréal
participaient également à ce concours. Tous ces
étudiants, dirigés par le professeur Colin. Davidson,
ont réalisé leur projet dans le cadre du cours Atelier
de design, de six crédits, donné en troisième
année de baccalauréat.
Présenté pour une deuxième année,
ce concours était organisé par le Club Prospective
du bâtiment en France. L'objectif était de soumettre
un projet de toiture révolutionnaire et économique.
L'évaluation portait sur toutes ses composantes: structure,
dalle, voûte, revêtement extérieur, etc.
La Méga Tuile intelligente est une pièce de 1 m
sur 1,20 m qui capte et distribue l'énergie solaire grâce
à des sels d'emmagasinage. «Durant la nuit, les sels
passent de l'état liquide à l'état solide,
libérant leur énergie. Celle-ci est transmise dans
la maison grâce à un système isolant et chauffe
l'air», explique le professeur Davidson.
Le Méga Orégami est un toit pliant. Il s'agit d'un
sandwich de papier imperméable contenant une mousse isolante,
de cinq centimètres d'épaisseur. Il suffit de l'étaler
sur une surface plane et d'y tracer des rainures pour écraser
la mousse et hop! il ne reste plus qu'à plier le long des
rainures. Excellent pour le transport!
«Nous avons été contactées par une
entreprise de Laval qui aide les gens à concevoir des matériaux
de construction révolutionnaires. Ses dirigeants sont intéressés
à utiliser notre concept pour fabriquer des toitures de
stands qu'on déplacerait d'exposition en exposition»,
relève Claire Charlebois.
Enfin, la Toiture à isolation variable est faite de plastique
et contient des alvéoles remplies d'un gaz que l'on enlève
lorsqu'on veut rendre la toiture plus isolante, donc durant les
nuits d'hiver pour conserver la chaleur à l'intérieur
et pendant les journées chaudes d'été pour
éviter la perte de fraîcheur.
Les trois autres projets étaient des panneaux de bois aux
surfaces différentes pour l'intérieur et l'extérieur
installés sur une structure légère, un système
de toit en tissu avec membrane gonflable pour injection de mousse
isolante et des énormes toits-jardinières destinés
spécifiquement à revaloriser les toitures désuètes
des bâtiments du Plateau Mont-Royal.
Cette participation à un concours international a fouetté
l'ardeur des étudiants. D'ailleurs, Stéphane Gaudette
et Claire Charlebois ont décidé d'approfondir leur
projet respectif pour en faire leur travail de fin de baccalauréat
cette année. «Un tel prix nous fait croire en nous-même,
dit Claire. On sait ce que vaut notre travail.»
Les membres de deux des trois équipes ont pu se rendre
à Paris chercher leur récompense, des bourses de
12 500 FF (1600 $) chacune. La quatrième équipe
gagnante était formée de deux étudiants français
qui ont pu ainsi sauver l'honneur du pays hôte de ce concours.
André Duchesne