COLLATION
DES GRADES
Docteurs honoris causa
Jacques
Bougie
Antonine Maillet
Paul-Marie Lapointe
Frank Wilczek
John
Peter Holding
Le doctorat honoris
causa
est attribué à des personnalités de renommée
nationale ou internationale. Il souligne leur contribution exceptionnelle
à un domaine particulier, quil soit scientifique ou artistique,
culturel ou économique, littéraire ou politique.
Jacques
Bougie
On le surnomme «la dynamo dAlcan». À la tête
de la société pendant sept ans, Jacques Bougie a accédé
à la direction de la deuxième entreprise mondiale daluminium
à lâge de 44 ans. Reconnu dans le milieu, tant
par ses pairs que par ses concurrents, pour son sens de la planification,
sa rigueur et sa capacité à cibler les critères
de succès, M. Bougie a dirigé 40 000 employés
répartis sur les cinq continents et ratifié de nombreuses
ententes bénéfiques pour lentreprise, dont la
récente fusion avec le producteur suisse Algroup.
Outre le doctorat honoris causa que lui décerne lUniversité
de Montréal, de nombreux prix et distinctions jalonnent sa
carrière. En 1994, M. Bougie a été nommé
officier de lOrdre du Canada et, en 1999, personnalité
de lannée par le journal Les Affaires.
Plus que tout autre, Jacques Bougie incarne le courage et la détermination.
Né à Montréal, il a appris à se débrouiller
seul pour financer ses études puisque ses parents sont décédés
alors quil avait 18 ans. Diplômé en droit de lUniversité
de Montréal, il devient à 26 ans secrétaire général
de la Commission scolaire régionale de Chambly, puis trois
ans plus tard directeur de la Société québécoise
dinformation juridique. Après avoir obtenu entre-temps
un diplôme en administration des affaires à lÉcole
des Hautes Études Commerciales, M. Bougie entre, en 1979, au
service dAlcan à titre de directeur de lusine de
Beauharnois, qui est relancée deux ans plus tard grâce
à un plan daction efficace.
Pendant 13 ans, il gravit les échelons jusquà
la présidence en faisant sa marque dans le développement
de projets denvergure et la planification. En janvier 2001,
lancien président et chef de la direction dAlcan
Aluminium limitée prend sa retraite à lâge
de 52 ans.
Antonine
Maillet
Originaire de Bouctouche, en Acadie, lauteure Antonine Maillet
a écrit plus dune quarantaine de pièces de théâtre,
de récits et de romans qui ont à cur de faire
entendre la voix de sa région natale aux quatre coins de lunivers.
Son uvre sest signalée au grand public par deux
moments forts: en 1972, avec larrivée de la Sagouine
sur les planches du Rideau vert, puis cinq ans plus tard avec le roman
Pélagie-la-Charrette, qui a mérité le
prestigieux prix Goncourt. Depuis, le roman a été traduit
en langues anglaise, slovaque, bulgare et roumaine.
Lauréate dun prix du Gouverneur général
du Canada en 1972 pour Don lOrignal, Antonine Maillet
a remporté en 1997 le grand prix Paul-Féval de littérature
populaire de la Société des gens de lettres de France
pour Le chemin St-Jacques. Elle a, par ailleurs, reçu
une vingtaine de doctorats honorifiques. Celui que lui décerne
lUniversité de Montréal veut souligner le feu
sacré qui habite lécrivaine et ses personnages.
Luvre littéraire dAntonine Maillet commence
par la publication de Pointe-aux-Coques, qui lui vaut en 1960
le prix Champlain. En 1962, elle publie son deuxième roman,
On a mangé la dune. Quatre ans plus tard, lauteure termine
sa première pièce, Les crasseux, qui met en vedette
cette fabuleuse femme au verbe inépuisable, la Sagouine. Depuis,
la production de Mme Maillet connaît un rythme de croisière
impressionnant: de 1971 à 1999, elle a notamment écrit
16 romans!
Lécrivaine acadienne, qui vit aujourdhui à
Montréal, a été honorée par ses pairs
au récent Festival littéraire Northrop Frye, à
Moncton, pour son talent qui, bien avant le prix Goncourt, la
placée dans la lignée des Gabrielle Roy, Réjean
Ducharme, Marie-Claire Blais, Anne Hébert et Jacques Ferron.
Paul-Marie
Lapointe
Né à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, le poète
Paul-Marie Lapointe a publié à lâge de 19
ans son premier recueil, Le vierge incendié, un des
livres fondateurs de la poésie québécoise contemporaine.
«On le connaît surtout pour ses poèmes, mais il
a eu une carrière de journaliste exemplaire et a écrit
quantité darticles critiques et dessais»,
signale Lise Gauvin, directrice du Département détudes
françaises.
À lâge de 21 ans, Paul-Marie Lapointe devient journaliste
à LÉvénement-Journal de Québec
après des études interrompues à lÉcole
des beaux-arts de Montréal. Quatre ans plus tard, il sinstalle
à Montréal et entre à La Presse. Membre
fondateur de la revue Liberté, il participe en 1961
à la création du Nouveau Journal qui marquera,
au début de la Révolution tranquille, le souffle dune
liberté nouvelle. Après quatre années comme rédacteur
en chef du Magazine Maclean, M. Lapointe est engagé
par la Société Radio-Canada en qualité de rédacteur
en chef des émissions daffaires publiques. Il y deviendra
successivement directeur de linformation à la radio,
directeur des programmes, puis vice-président de la radio de
langue française.
Parallèlement à son métier de journaliste, Paul-Marie
Lapointe mène une carrière de poète très
remarquée. Il publie notamment le recueil Le réel
absolu, qui lui vaut en 1972 le Prix du Gouverneur général
du Canada. Mais la renommée de luvre de Paul-Marie
Lapointe dépasse nos frontières. En témoignent
les traductions en diverses langues et la succession de prix littéraires,
dont le prix Athanase-David en 1971, le prix de lInternational
Poetry Forum des États-Unis en 1976, le Grand Prix de poésie
de la Francophonie Léopold-Sédar-Senghor en 1998 et,
en 1999, le prix Gilles-Corbeil.
Celui que Gaston Miron a qualifié de «plus grand poète
québécois» a publié en 1998 Le sacre
aux Éditions LHexagone. Lauteur du poème
«Arbres» a aujourdhui 72 ans.
Frank
Wilczek
Figure de proue de la physique moderne, le professeur Frank Wilczek
est actuellement un des chefs de file de la physique fondamentale.
Choisi en 1984 par la revue Science Digest comme lun
des 100 jeunes scientifiques les plus prometteurs, il a apporté
une contribution remarquable tant dans son domaine de spécialisation,
la physique des particules, quen cosmologie, en astrophysique,
en physique de la matière condensée, en physique des
plasmas et en mécanique des fluides.
Après une maîtrise en mathématiques à lUniversité
de Princeton, il poursuit des études de doctorat en physique
sous la direction de David Gross. Ses recherches doctorales sur la
chromodynamique quantique, aujourdhui acceptée comme
la théorie de linteraction forte, confirment sa réputation
de leader du domaine.
Limportance de ce travail et son impact ont valu à M.
Wilczek dêtre engagé dès lobtention
de son doctorat à titre de professeur de physique à
lUniversité de Princeton. En 1980, il est recruté
par lInstitut de physique théorique de lUniversité
de Californie, à Santa Barbara, où il a joué
un rôle déterminant quant à son développement.
Auteur de plus de 200 articles scientifiques et de nombreux textes
de vulgarisation, le professeur Frank Wilczek, aussi pianiste de talent,
a récemment été nommé Herman Feshback
Chair of Physics au Massachusetts Institute of Technology.
Parmi les nombreux honneurs reçus, M. Wilczek a notamment obtenu
en 1986 le prix J.-J.-Sakurai de la Société de physique
américaine, puis sept ans plus tard il a été
élu membre de lAcadémie américaine des
arts et des sciences. En 1994, il recevait la médaille Dirac
et le Prix du Centre international de physique théorique.
John
Peter Holding
Né à Preston, en Angleterre, lingénieur
en aéronautique John Peter Holding est entré chez Bombardier
aéronautique (autrefois Canadair) en 1979, après des
études en génie mécanique à lUniversité
de Manchester et au Harris Technical College de Preston. Depuis son
entrée en fonction, il a gravi les échelons jusquà
occuper le poste de vice-président directeur du volet ingénierie
et développement des produits chez Bombardier aéronautique.
M. Holding a 58 ans.
Le doctorat honoris causa que lui décerne lUniversité
de Montréal nest pas le premier honneur qui lui échoit.
En 1998, il a obtenu le prix von Karman du Conseil international des
sciences de laéronautique, puis lannée suivante
le prix orange du magazine Avion Week and Space Technology.
Membre de plusieurs sociétés savantes, M. Holding a
dirigé le Conseil national de recherches du Canada.
Dans les années 60 et 70, M. Holding a participé à
la mise au point des systèmes de commande de vol sur des avions
militaires Jaguar et Tornado dans le cadre dun projet regroupant
le Royaume-Uni, la France et lItalie. Dès son arrivée
à Canadair, il a travaillé à plusieurs programmes
de développement, notamment sur les avions Challenger, Regional
Jet et Bombardier deau CL-215. En 1990, il est nommé
vice-président à lingénierie de lentreprise,
puis hérite des responsabilités des opérations
aériennes et de lassurance qualité. Il est promu
en 1993 au poste de vice-président du volet ingénierie
pour lAmérique du Nord avant de passer en 1996 à
son poste actuel.