Volume 35 numéro 31
4 juin 2001

 


Les diplômés sont les ambassadeurs de l’Université
Ils sont 250 000 titulaires d’un diplôme de l’UdeM et des écoles affiliées.

En 1967, le premier ministre du Québec, Daniel Johnson (au centre), a été le premier lauréat de l’Ordre du mérite, décerné annuellement par l’Association des diplômés de l’Université de Montréal. L’honneur, symbolisé alors par une sculpture de Yves Trudeau, lui a été rendu par Jean-Claude Delorme, président de l’Association (à droite), et son prédécesseur, Jean-Guy Décarie (à gauche).

La première génération de diplômés de l’Université de Montréal, en 1921, comptait quelques centaines d’étudiants. Le 25 mai dernier, ils étaient 8326 à recevoir un diplôme de l’Université de Montréal ou de ses deux écoles affiliées. On compte actuellement quelque 250 000 titulaires d’un diplôme de l’Université de Montréal, de l’École Polytechnique ou de l’École des Hautes Études Commerciales.

Comme le rappelait Jean-Claude Delorme, président de l’Association des diplômés à la collation des grades de 1966, «l’obtention d’un diplôme ne devrait pas signifier, pour un ancien étudiant, la fin de sa participation à la vie de l’Université, mais plutôt la reconnaissance officielle de son statut d’universitaire. Pour chacun des nouveaux diplômés, la remise des parchemins ne doit pas être une cérémonie d’adieu, mais bien le début d’une nouvelle forme de collaboration entre les divers éléments de la collectivité universitaire.»

L’Association des diplômés de l’Université de Montréal a été fondée il y a une soixantaine d’années afin de préserver le lien entre les anciens et leur alma mater. Dès qu’un étudiant reçoit son diplôme, il est admis sans frais à l’Association. Il recevra la revue semestrielle et sera invité aux activités sociales et culturelles organisées par l’Association.


L’AGDUM

C’est en 1929 qu’une association des anciens étudiants de l’Université Laval à Montréal et de l’Université de Montréal naît de l’initiative de Raymond Larichellière, René L’Heureux et Georges-Henri Nault. Toutefois, cette association n’aura pas de statut officiel.

Il faudra attendre le 15 juin 1934, avec Jules Labarre, Roger Brossard et Charles-Émile Bruchési, pour que l’Association générale des diplômés de l’Université de Montréal (AGDUM) voie le jour. Comme le souligne le recteur de l’époque, Mgr Olivier Maurault, les grandes universités ne sauraient se passer de leurs anciens étudiants, qui contribuent grandement au rayonnement de l’établissement. «Les belles et bonnes amitiés fondées au temps des études se maintiennent ainsi, bienfaisantes à bien des égards, au sein des associations d’anciens.»

L’AGDUM est donc créée 13 ans après la première collation des grades de l’Université de Montréal. À cette époque, le diplômé n’avait plus de contact avec son université après le banquet organisé par sa faculté ou son école.

Au cours de l’année 2000, l’Association a revu son mandat et ses objectifs afin de répondre aux préoccupations actuelles des diplômés. Le 48e président, Pierre Pilote, est, à 36 ans, le plus jeune de l’histoire de l’Association. Signe des temps, cela survient alors que l’un de ses fondateurs, Jules Labarre, quitte ce monde à l’âge de 97 ans.


De L’Action universitaire aux Diplômés

En 1934, l’université sur la montagne est en construction et certains la remettent en question, faute de financement. La revue des diplômés, L’Action universitaire, fondée en décembre 1934, prendra position pour «sauver l’Université de Montréal». Dans le numéro de janvier 1935, on retrouve les noms de sénateurs, de députés aux Communes, de conseillers législatifs et de députés à l’Assemblée législative qui possèdent un diplôme de l’Université de Montréal. On veut ainsi faire pression sur les gouvernements pour subventionner la construction du Pavillon principal.

Mgr Maurault avait annoncé ses intentions dans le premier numéro de la revue. «Notre revue servira de lien, pouvait-on lire. C’est elle qui transmettra nos mots d’ordre; elle encore qui confiera à la grande famille des diplômés les soucis et les projets de l’Université, elle qui leur fournira les chiffres, les statistiques, les arguments dont ils auront besoin pour se convaincre eux-mêmes et ensuite les autres.»

L’Action universitaire remplira son rôle en publiant des articles de fond écrits par des professeurs ou des diplômés sur des sujets d’actualité. La vie universitaire sera mise en évidence par des chroniques sur les activités de recherche et les publications des professeurs. Quant aux diplômés, l’annonce de leur promotion dans leur domaine d’emploi, la recension de leurs publications personnelles sont quelques exemples de contenu que la revue publie.

L’Action universitaire
a connu trois autres noms: L’Inter, L’Interdit et Les Diplômés. Sous ce dernier titre, la revue vient de publier son 400e numéro.


Bourses et financement

L’Association des diplômés a contribué, dès sa création, à distribuer des fonds aux étudiants et par la suite à l’Université. Le 15 février 1935, un fonds des anciens est instauré dans le but de «promouvoir la cause universitaire par l’octroi de dons ou de bourses aux facultés ou écoles de l’Université, à leurs étudiants ou à l’Association des diplômés et à ses œuvres». D’autres bourses ont également été données par l’Association.

Mais ce sont les campagnes de financement qui ont sollicité le plus les diplômés. Comme le souligne Hélène-Andrée Bizier dans son livre retraçant l’histoire de l’Université de Montréal: «Une partie de l’argent dont l’Université a besoin pour poursuivre son expansion et réaliser sa mission pédagogique viendra de la Campagne du cinquantenaire (année). Ainsi, plutôt que de solliciter le grand public, qui subvient à une partie de ses besoins par le biais des taxes, elle s’adresse à ceux auxquels elle profite. La communauté d’affaires, on le lui rappelle de nouveau, doit une partie de son succès aux diplômés formés à l’Université. L’influence de ces derniers est requise pour la réalisation du plan d’expansion de 188 millions de dollars.»

L’Université, par l’entremise du Fonds de développement, a organisé des «phonotons» pour joindre les diplômés. L’idée sera reprise pour les autres campagnes de financement de l’Université.

Les diplômés se sont également engagés dans l’administration et l’enseignement universitaires. À cette fin, ils ont mis sur pied annuellement, entre 1964 et 1968, des colloques sur les sujets qui préoccupaient le développement de l’Université: la planification et la coordination des investissements universitaires en 1967 et l’Université électronique en 1968.

Depuis 1920, les diplômés de l’Université de Montréal ont étendu leur action sur les cinq continents. Par exemple, l’œuvre de Lucille Teasdale en Afrique est aujourd’hui bien connue du grand public. Certains domaines tels que le développement économique et la diplomatie favorisent le rayonnement international des diplômés.

Des anciens de l’Université, il s’en trouve dans toutes les sphères de la société: politique, administration publique, santé, relations de travail, arts, recherche, etc. Cette mosaïque de diplômés a d’abord joué un rôle dans le développement de la société québécoise, mais depuis plusieurs années elle étend son influence partout dans le monde.

Créé en 1967, le Mérite annuel de l’Association des diplômés a pour but d’honorer un diplômé dont la carrière a été particulièrement remarquable et qui a contribué à l’avancement de la collectivité et au rayonnement de l’Université de Montréal.

Denis Plante
Archiviste
Division des archives
www.Archiv.umontreal.ca


Sources:
• Site Internet des diplômés: http:// www.dum.umontreal.ca.
• Hélène-Andrée Bizier, L’Université de Montréal: la quête du savoir, Montréal, Éditions Libre Expression, 1993.
• Lorraine Pigeon, Bureau du registraire.
• Fonds du Secrétariat général de l’Université de Montréal (D35).
• Fonds de l’Association des diplômés (P17).
L’Action universitaire, L’Inter, L’Interdit et Les Diplômés, même revue de l’Association des diplômés.
• Association des femmes diplômées des universités (P107).


L’Association des femmes diplômées des universités
Le 27 mai 1949, la direction de l’Association des femmes universitaires de Québec incite un groupe de femmes diplômées de Montréal à créer la Société des femmes universitaires de Montréal. Parmi ces femmes, l’une d’entre elles est toujours présente, Suzanne Coallier, trésorière et première femme comptable diplômée au Québec en 1948. À la suite des critiques de nombreux linguistes, la Société change son nom en 1961 pour celui d’Association des femmes diplômées des universités.
Un des objectifs de l’Association est de faire savoir que la Canadienne française n’est pas seulement une épouse et une mère, elle est aussi une femme cultivée. Plusieurs actions sont entreprises. En 1963, l’Association organise à l’intention des jeunes filles des cours classiques et scientifiques, une rencontre d’orientation sur le choix d’une carrière et la poursuite d’études aux cycles supérieurs. L’événement a lieu à l’Université de Montréal et attire 2000 participantes.
L’Association n’a jamais cessé d’exister et poursuit son mandat avec le slogan actuel: «Notre héritage: un tremplin pour demain.»
Les 6, 7 et 8 août prochain, la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités tiendra son assemblée générale à l’École des Hautes Études Commerciales sur le thème «Les femmes savantes @ montréal.ca». Pour plus d’information, communiquez avec Gisèle Picard, 343-6111, poste 4822, ou <picardg@drh.umontreal.ca>.