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On veut bâtir un hôpital au Pavillon principal!
La
construction des pavillons de lUdeM: un vrai roman
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Le
Pavillon principal de lUniversité de Montréal
en construction, en 1931, selon les plans dErnest
Cormier. On a longtemps pensé y bâtir un hôpital
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Lhistoire
de la construction du Pavillon principal tient du roman. Limmeuble,
dont lédification a commencé en 1924 et qui devait
être la grande fierté de lélite montréalaise,
mettra près de 25 ans à sériger. Ce quon
sait moins, cest que ce pavillon a failli abriter un hôpital
de 480 lits. Les professeurs de la Faculté de médecine
favorisaient ce projet en sinspirant des grandes écoles
américaines, qui disposaient dhôpitaux en milieu
universitaire.
Jusquen 1953, la Faculté de médecine a poursuivi
des négociations avec le gouvernement provincial pour faire
débloquer le projet. Mais le premier ministre Maurice Duplessis,
à lautomne de 1957, lui retire son appui. Larrivée
de Jean Lesage au gouvernement ravive lespoir chez les partisans
du projet. En juin 1963, le doyen Lucien L. Coutu propose la construction
dun hôpital de 14 étages au coût de 42 M$.
Il va jusquà annoncer que la première pelletée
de terre se fera en mai 1964 et que létablissement ouvrira
ses portes en 1967.
Il faut attendre louverture de lhôpital Sainte-Justine
pour que le premier ministre Lesage, en août 1965, mette définitivement
fin au projet. La Faculté de médecine sestime
gagnante puisquelle négocie des affiliations avec les
hôpitaux universitaires de la région de Montréal,
répondant à ses besoins en enseignement et en recherche.
Le projet dun hôpital sur la montagne est finalement abandonné
après une saga de 25 ans.
Le grand chantier
Les années 60 seront, dans lhistoire de lUniversité
de Montréal, une période de changements majeurs. Sur
le plan administratif, lUniversité devient laïque
par sa troisième charte, en 1967. En 1965, elle nomme son premier
recteur laïque, Roger Gaudry. La population étudiante
passe de 600 étudiants en 1942 à 9000 (dont 1500 à
léducation permanente) en 1963. Le personnel enseignant
passe quant à lui, pendant la même période, dà
peu près 30 à 500 professeurs. Le personnel de soutien
progresse dans le même ordre. Devant cette croissance, il faut
bâtir.
Les projets sont tellement nombreux quon doit créer un
comité de construction pour voir à la bonne marche du
plan dexpansion. Des 33 pavillons que compte lactuel campus,
10 sont construits au cours de cette période. Cest le
cas des pavillons administratif, Maximilien-Caron, Lionel-Groulx,
3200 Jean-Brillant et Thérèse-Casgrain. La centrale
thermique, le laboratoire René-J.-A.-Lévesque, le stade
dhiver et la Station de biologie des Laurentides voient aussi
le jour, sans compter les nombreux ajouts à des pavillons existants,
dont celui de la Faculté de médecine vétérinaire
à Saint-Hyacinthe. Jean Gratton, ancien directeur du Service
de léquipement, raconte dans Le Quartier latin que
«le campus entier avait été converti en chantier.
Limmeuble principal était devenu inaccessible. Les automobiles
devaient stationner à 200 ou 300 pieds des pavillons. On avait
fait bâtir des plates-formes pour que les gens puissent se rendre
au travail.»
En avril 1965, dans le communiqué annonçant linauguration
des rampes mobiles, lUniversité annonce que les 142 marches
de bois quil fallait grimper pour se rendre sur le campus seront
détruites. La capacité des rampes est de 16 000 personnes
à lheure. On promet un accès à lUniversité
«sans fatigue».
Centre social et résidences
Le campus compte plusieurs immeubles consacrés à la
vie étudiante. En janvier 1956, le Centre dhabitation
(la résidence A) est inauguré. Cest un bâtiment
de six étages comptant 115 chambres. Aménagé
avec un souci pratique, il prévoit au bout de chaque étage
un salon réservé aux résidents. Un espace accueille
les visiteurs au premier étage. Le règlement dit que
«les dames et les demoiselles y seront admises le vendredi soir,
de 8 h à 11 h, ainsi que le dimanche, de 3 h laprès-midi
à 11 h du soir».
On mentionne que loccupant de la chambre «doit faire son
lit lui-même» et que, sil fait la fête, «la
porte principale de la résidence est fermée à
11 h du soir». Coût de location: 150 $ par semestre, soit
7,50 $ par semaine.
Le bâtiment de lÉcole Polytechnique est inauguré
en mai 1956, un an avant le Centre social (rebaptisé, depuis,
Pavillon J.-A.-DeSève). Ce dernier immeuble comprend une cafétéria
de 725 places, une chapelle, une discothèque «bâtie
selon toutes les lois de lacoustique», un salon de barbier,
une caisse populaire ainsi que les locaux de lassociation étudiante
(AGEUM). Le Centre social est relié par un tunnel au Centre
dhabitation.
Les bâtiments modernes
Par la suite, dautres constructions ont été érigées.
LÉcole des Hautes Études Commerciales a été
inaugurée en 1970. Une résidence supplémentaire
a été construite en 1976. Le CEPSUM a été
terminé pour les Jeux olympiques de Montréal. LObservatoire
du Mont-Mégantic a ouvert ses portes en 1978. Le Pavillon Liliane-de-Stewart
a été construit en 1981. Terminée en 1987, la
bibliothèque Samuel-Bronfman est un des projets de la Campagne
des années 80, comme le Pavillon André-Ainsenstadt.
Deux ans plus tard, le Pavillon Paul-G.-Desmarais ouvrait ses portes.
La superficie brute des bâtiments appartenant à lUniversité
de Montréal est de 564 122 m2. Les terrains, qui sont en grande
partie la propriété de lUniversité, de
même que ceux qui sont loués totalisent environ 2000
ha.
Denis
Plante
Archiviste
Http://www.Archiv.umontreal.ca
Sources:
André Beaudouin, Inventaire physique 2000, Université
de Montréal, Direction des immeubles/CCRT.
Hélène-Andrée Bizier, LUniversité
de Montréal: la quête du savoir, Montréal,
Libre-Expression, 1993.
Denis Goulet, Histoire de la Faculté de médecine
de lUniversité de Montréal: 1843-1993, Montréal,
VLB éditeur, 1993.
Julie Sarrault, La mise en place des structures de la recherche
universitaire à la Faculté des sciences de lUniversité
de Montréal (1920-1945), mémoire de maîtrise
présenté au Département dhistoire de lUniversité
du Québec à Montréal en juin 2000.
Le Quartier latin.
LInterdit, la revue des diplômés
de lUniversité de Montréal.
Toponymie
des pavillons
LUniversité a donné à plusieurs de ses
pavillons le nom de gens qui ont marqué son développement,
quil sagisse de professeurs ou dadministrateurs:
Maximilien Caron, Lionel Groulx, le frère Marie- Victorin,
Jules Brunel, Paul Pirlot, Étienne Magnin, Andrien Robert,
René J.-A. Lévesque et Louis-Colin; de donateurs: J.A.
de Sève, Samuel Bronfman, Marguerite dYouville, Liliane
de Stewart, André Aisenstadt et Paul-G. Desmarais; ou dautres
personnalités: Thérèse Casgrain, Édouard
Montpetit.
D.P.