Volume 35 numéro 28
23 avril
2001


 


Un système à haute vitesse décuplera la capacité du réseau informatique
Un budget de 10 M$ pour des fibres optiques à la grandeur du campus et des centres hospitaliers

Directeur général adjoint de la DGTIC, Michel Vanier s’apprête à piloter la mise en place d’un système de communication à haute vitesse.

Professeurs et employés de l’Université de Montréal recevront dans les prochaines semaines la visite d’un représentant de la Direction générale des technologies de l’information et de la communication (DGTIC) qui aura pour fonction de noter la localisation des prises téléphoniques et électroniques de chaque poste de travail. Cet employé ou un de ses collègues passera une deuxième fois pour installer un nouveau câblage à base de fibre optique, puis effectuera au moins une troisième visite afin de s’assurer que tout fonctionne bien. Au cours des mois à venir, plus de 17 000 postes de travail seront visités et 10 000 prises changées.

«Pour la grande majorité des employés, il n’y aura aucune différence apparente entre “avant” et “après”», a expliqué, le 11 avril dernier, le directeur général adjoint de la DGTIC, Michel Vanier, dans le cadre des Midis de la veille. Devant un auditoire attentif, M. Vanier a précisé que le transfert de l’ancien système au nouveau était rendu nécessaire par le développement de la technologie. «Notre réseau augmentera sa puissance, sa fiabilité, son efficacité et sa sécurité.»

Par exemple, le volume maximal de communications, actuellement de 10 mégabits par seconde (Mbps), passera d’un coup à 100, alors que la capacité du câblage, limité à 10 Mbps, sera multipliée par 100 et atteindra 1 gigabit par seconde. Les pannes d’une trentaine de minutes, comme celles qu’ont subies quelques centaines de personnes au début du mois d’avril, deviendront rarissimes en raison de la «redondance» du réseau. Cette caractéristique veut que, si un réseau défaille, un autre prenne automatiquement le relais. «L’architecture du réseau le veut ainsi: chaque poste aura deux liens dans deux pavillons. Si un lien lâche, l’autre le remplacera aussitôt.»


Une nouvelle façon de communiquer

Pour le directeur général adjoint de la DGTIC, dont ce n’est pas le premier gros dossier (il s’est occupé, notamment, du bogue de l’an 2000 et du guichet étudiant), le virage s’imposait, car l’Université de Montréal est l’une des têtes du Réseau québécois de calcul haute performance en plus d’être membre du RISQ. Trois de ses pavillons abritent, entre autres, des supercalculateurs qui doivent être reliés à une infrastructure efficace à la fine pointe de la technologie.

«Jusqu’à maintenant, la voix avait son réseau, c’est-à-dire le système téléphonique Méridien; les données possédaient leur réseau, soit Internet et les liens TCP-IP; et les images vidéo voyageaient sur un réseau de câbles coaxiaux. La numérisation conduit à une intégration des voix, des images et des données. Il faut s’y préparer.»

Mais la tendance n’est-elle pas à la communication sans fil? Selon M. Vanier, un problème se pose quant à ce type de communication: la sécurité. «Après avoir investi des sommes considérables dans la sécurité des systèmes, nous prendrions un risque énorme en dressant des antennes destinées à la communication sans fil. Les études montrent clairement qu’on peut pénétrer assez facilement dans les réseaux grâce à ces antennes. Nous ne mettrons pas en danger les bases de données de nos chercheurs.»

De plus, les communications sans fil sont loin d’assurer la même efficacité que la fibre optique. «Sur le plan de la performance, nous ne désirons pas revenir aux conditions de 1990», dit M. Vanier, qui affirme toutefois ne pas fermer la porte à cette technologie.


Les hôpitaux branchés

Au coût de 10 M$, l’opération, financée par la Fondation canadienne pour l’innovation, s’étendra sur plusieurs mois et devrait être terminée au début de 2002. Éventuellement, les membres de la communauté universitaire situés dans les hôpitaux affiliés seront reliés par le même réseau. «Les besoins des centres hospitaliers sont gros, notamment avec le développement de la télémédecine», signale M. Vanier.

Si les délais sont plus longs, c’est que les immeubles où logent les centres de recherche hospitaliers n’appartiennent pas à l’Université de Montréal mais au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Toute modification à ces bâtiments doit donc être approuvée par les fonctionnaires de Québec.

En ce qui concerne le campus, les consultations se tiendront au cours des prochaines semaines pour établir la planification détaillée de l’opération.

On sait déjà que les chercheurs en physique, astrophysique et chimie ont des besoins particuliers. La DGTIC entreprendra donc vraisemblablement le câblage dans les secteurs est et ouest du Pavillon principal. M. Vanier a toutefois laissé entendre que d’autres unités pourraient être jugées prioritaires si elles en faisaient la démonstration.

Mathieu-Robert Sauvé