La
vie après un bac en bio: éloge de la diversité
Des
diplômés du Département de sciences biologiques
témoignent de leur parcours professionnel
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Annie
Archambault, étudiante à la maîtrise
au Département de sciences biologiques, a voulu savoir
ce que devenaient les diplômés de ce département.
Elle leur a donc écrit. |
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Avec un baccalauréat
en biologie, on travaille comme chercheur, technicien, agent de recherche,
conservateur, représentant ou lon sinscrit aux
cycles supérieurs. Cest ce que huit diplômés
du Département de sciences biologiques sont venus expliquer,
le 15 mars dernier, à une cinquantaine détudiants
réunis dans un amphithéâtre du Pavillon principal
au cours dune conférence intitulée «Que
faire avec un baccalauréat en biologie?»
«Il ne faut pas avoir peur daller voir ailleurs»,
a dit Annie Locas, qui a choisi de faire une maîtrise à
la chaire en eau potable de lÉcole Polytechnique, un
endroit où elle navait pas prévu se retrouver,
mais qui la satisfait pleinement aujourdhui. «Après
un bac plutôt théorique, je mattaque enfin à
des problèmes concrets», a raconté létudiante
spécialisée en microbiologie.
«Pour augmenter ses chances de trouver un emploi, il faut se
créer un réseau de contacts dès les études»,
croit Alain Cogliastro, chercheur au Jardin botanique de Montréal.
Pour le botaniste, la clé du succès du «réseautage»,
cest de «bien choisir le lieu et les personnes avec qui
lon poursuit ses études».
«Je nai pas lindépendance que javais
pendant ma maîtrise, a constaté Catherine Galarneau,
technicienne en biotechnologies. Je fais le même travail quun
technicien du cégep, mais je suis mieux payée. Jai
la permanence et les avantages sociaux, mais je nai pas de projets
à moi.»
Huit diplômés, huit parcours, plusieurs conseils
Alain Cogliastro, Chantal Nunes, Sophie Roy, René Charest,
Annie Locas, Étienne Faille, Catherine Galarneau et Étienne
Richer ont été conviés à ce rendez-vous
par la biologiste Annie Archambault, qui rédige présentement
son mémoire de maîtrise en systématique moléculaire.
De sa propre initiative, la jeune diplômée en sciences
biologiques a envoyé une lettre aux diplômés de
son département des cinq dernières années, soit
650 personnes, pour connaître leur parcours depuis quils
ont obtenu leur parchemin.
«Cest pour répondre à mes inquiétudes
face au marché du travail que jai organisé cette
soirée, précise la biologiste. Pendant nos études,
la recherche demploi nest pas une priorité. Le
marché du travail, cest donc un peu linconnu pour
plusieurs sortants.» En écoutant les témoignages
des conférenciers, Annie Archambault a constaté que
la biologie est une science vaste et que chacun crée son propre
parcours selon ses centres dintérêt. «La
première chose à faire pour trouver un emploi, cest
de savoir le plus tôt possible ce qui nous passionne vraiment»,
dit la biologiste.
Pour y arriver, les conférenciers suggèrent dexpérimenter,
de «magasiner» dès le baccalauréat: il faut
occuper des emplois dété dans les laboratoires
de professeurs, sengager bénévolement dans des
associations scientifiques, participer à des congrès,
faire des stages et parler aux chercheurs.
Les conférenciers ont aussi conseillé aux étudiants
qui se dirigent vers les cycles supérieurs de bien choisir
leur projet de recherche. Plusieurs dentre eux ont dailleurs
suivi le cours dinitiation à la recherche avec leur futur
directeur. «Avant de commencer une maîtrise, il est toujours
bon, dit la biologiste, de passer un peu de temps dans le laboratoire
où lon pense continuer ses études. On apprend
beaucoup de choses à côtoyer son futur directeur et ses
étudiants. Ça permet dajuster le tir au besoin.»
Un coup de pouce dInternet
Si les conférenciers ont mentionné que lexpérience,
la polyvalence et la débrouillardise, entre autres, sont des
qualités à acquérir pendant les études,
ils ont aussi recommandé de commencer tôt sa recherche
demploi. «Il ne faut pas attendre la fin de ses études
pour chercher du travail. Il ma fallu un an pour me trouver
un emploi», dit la biologiste Sophie Roy, agente de recherche
dans une société de biotechnologies. «La biologie,
ce nest pas la médecine ou linformatique. Les employeurs
ne se bousculent pas à la remise des diplômes pour offrir
des postes aux sortants. Il faut découvrir son emploi soi-même.
Ça peut prendre du temps», ajoute Annie Archambault.
À la suite des témoignages entendus, Annie Archambault
croit que lenvoi postal du curriculum vitae et les petites annonces
des journaux ne suffisent plus. Il y a maintenant la voie électronique.
«On peut chercher un emploi et afficher son CV sur des sites.
Deux conférencières ont dailleurs trouvé
du travail grâce à Internet», dit-elle. Selon Chantal
Nunes, titulaire dune maîtrise en physiologie végétale
et représentante des ventes en biologie moléculaire,
«il pleut des emplois en biotechnologies dans Internet».
Les propos des conférenciers ont rassuré lorganisatrice
de la rencontre. «Trouver sa voie en biologie, cest possible.
Cest un autre apprentissage, cest un beau défi
quil faut relever en ayant du plaisir. Rien ne sert de voir
la chose comme un fardeau», conclut Annie Archambault.
Denis
Lauzer
Les témoignages
des diplômés sont disponibles sur vidéocassette
à lAssociation des étudiants en biologie (local
E-203 du Pavillon Marie-Victorin, 343-6111, poste 1625)