La
musique de @ à Z
Jean-Jacques
Nattiez dirige la publication dune encyclopédie de la
musique.
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Jean-Jacques
Nattiez a dirigé louvrage Enciclopedia della
musica, dont le premier tome vient de paraître. Le
musicologue est un travailleur infatigable. Ses loisirs?
«Aller au concert. Trois ou quatre fois par semaine.»
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LCest à
Jean-Jacques Nattiez, professeur à la Faculté de musique,
quon a demandé de diriger lune des plus ambitieuses
publications à avoir été imaginées par
léditeur italien Einaudi: lEnciclopedia della
musica. En cinq tomes de 1200 pages chacun, lencyclopédie
comptera 240 essais de 185 auteurs des quatre coins de la planète.
Le premier tome, portant sur le 20e siècle, a été
lancé le 2 mars dernier à New York. Lévénement
sest déroulé en marge du concert dun des
collaborateurs, Pierre Boulez, dirigeant le Philharmonique de Vienne
à Carnegie Hall.
«Il sagit dune encyclopédie nouveau genre
où lon ne trouvera pas des entrées Bach et Beethoven
à la lettre B, mais une série danalyses thématiques
visant les mélomanes cultivés. Les auteurs ont été
encouragés à donner leur interprétation des sujets
présentés», explique le musicologue.
Le premier tome est consacré à un bilan de la musique
au 20e siècle, le deuxième au savoir musical, le troisième
aux musiques du monde et le quatrième à lhistoire
de la musique occidentale. Un cinquième offrira une chronologie
comparative des uvres et des événements qui en
marquent lévolution.
Lédition initiale sur papier de lEnciclopedia
della musica, en italien, est accompagnée dune version
anglaise sur un site Web www.andante.com
appelé à devenir lun des sites musicaux les plus
fréquentés du réseau. Une entente est également
signée avec les Éditions Actes Sud pour une version
française sur papier. Sa sortie est prévue pour 2002.
Trois ans de travail
Cest à loccasion dun premier projet chez
Einaudi, en 1998, que M. Nattiez a été approché
pour diriger lencyclopédie. Aussitôt, il a mis
sur pied une équipe de direction formée de Margaret
Bent (Université Oxford), Rossana Dalmonte (Université
de Tento) et Mario Baroni (Université de Bologne). Cette équipe
a élaboré le plan densemble de la publication
et sest mise à la recherche de collaborateurs. Trois
ans plus tard, ils peuvent affirmer «mission accomplie»,
car le volume deux est pratiquement sous presse, alors quà
peine une dizaine de textes sont à venir pour les volumes trois
et quatre. Le cinquième tome sera constitué dune
chronologie. Sur les quelque 6000 pages du produit final, il nen
manquerait ainsi que quelques centaines
On retrouve parmi les auteurs des noms connus comme Ennio Morricone
(«La musique de film du point de vue du compositeur»)
et Pierre Boulez («Le texte, le compositeur et le chef dorchestre»).
Mais aussi plusieurs spécialistes québécois.
De lUniversité de Montréal, Dujka Smoje («Laudible
et linaudible»), Johanne Rivest («Alea, happenings,
improvisations, uvres ouvertes»), Serge Provost («Complexité/
simplicité/complexité») et Michel Veilleux («Lopéra
du théâtre au vidéo») ont participé
au premier tome. On trouve aussi deux textes du titulaire de la Chaire
en gestion des arts de lÉcole des Hautes Études
Commerciales, François Colbert, et des articles des diplômés
de lUdeM Jean Boivin, Maryse Souchard, Jacques Hains et Dominique
Olivier. Dautres, comme Isabelle Peretz («La musique et
le cerveau»), Ramon Pelinski («Les tendances récentes
de lethnomusicologie»), Monique Desroches et Ghislaine
Guertin («Ethno-esthétique: authenticité et jugements
de valeur dans les musiques du monde»), Jocelyne Guilbault («Localisme
et mondialisation»), Line Grenier («Valorisation: le cas
Céline Dion), François de Médicis («Quel
genre dopéra Mozart a-t-il écrit?») et Guy
Marchand («Le thème de Faust dans la musique du 19e siècle»)
signeront des articles dans les tomes à paraître. M.
Nattiez lui-même signe cinq essais, en plus des préfaces
à chaque tome.
«Le premier volume porte sur le 20e siècle et le quatrième
sur lhistoire de la musique. Cest dire que nous navons
pas eu peur de faire les choses autrement, lance M. Nattiez. En toute
modestie, nous avons voulu faire une encyclopédie dans le sens
où Diderot lentendait. Vous ne trouverez pas darticles
sur des compositeurs précis, mais des essais sur la naissance
de lopéra à Vienne, lapparition de la symphonie.
Cela nous a semblé beaucoup plus riche ainsi.»
M. Nattiez est heureux davoir obtenu la confiance des éditeurs
italiens, qui lui ont laissé une totale liberté pour
le choix du contenu et des collaborateurs. Cest ainsi quil
a pu faire appel à des gens comme la neuropsychologue Isabelle
Peretz, qui a beaucoup étudié la perception musicale,
et inclure des thèmes tels que «la musique des animaux»,
«lapparition du musical chez le bébé»
et même «la testostérone et la création
musicale»
Mathieu-Robert
Sauvé