Volume 35 numéro 23
12 mars
2001




TÉMOIGNAGE

Décès de Claude St-Arnaud
Titulaire d’un doctorat en physique, Claude St-Arnaud se dirigea vers l’enseignement, où l’excellence de ses cours n’avait d’égal que le don exceptionnel de transmettre son savoir. Mais son intérêt pour la gestion des études et la vie étudiante a rapidement orienté son cheminement.

D’abord secrétaire adjoint à l’Immatriculation au début des années 60, puis directeur du Bureau de l’immatriculation, il a fait évoluer sa fonction vers la mise sur pied d’un véritable bureau du registraire en 1968. Il a donc été le premier registraire de notre université et le premier registraire d’une université francophone en Amérique du Nord, poste qu’il a occupé jusqu’à sa retraite, en 1987.

De Mgr Irénée Lussier jusqu’au recteur Gilles Cloutier en passant par les recteurs Roger Gaudry et Paul Lacoste, il concilia plusieurs fonctions et responsabilités qui ont toujours été éclairées par la valeur de son jugement et la qualité de son travail.

On se souviendra qu’il fut secrétaire de la Sous-commission des grades supérieurs et de la Sous-commission des premiers grades, qui devint par la suite la Sous-commission du premier cycle. À ce titre, il consacrait temps et énergie à l’examen des programmes et des règlements servant à la gestion des études. Il accordait une importance primordiale au terme juste, à la concision et à la clarté des énoncés dans le meilleur intérêt de tous. C’est avec la contribution soutenue de Claude St-Arnaud que furent préparées, validées, discutées et approuvées par les instances appropriées la plupart des règles qui, encore aujourd’hui, sont largement utilisées par les facultés pour l’admission de leurs étudiants et le suivi de leur cheminement.

C’est Claude St-Arnaud aussi qui, en raison de sa rigueur et de son souci de l’équité, a encouragé et favorisé l’élaboration d’outils d’évaluation et d’information à l’égard des candidats. Et si les circonstances avaient été propices, il aurait été heureux de devenir leur protecteur.

Claude St-Arnaud avait plusieurs passe-temps qui lui procuraient beaucoup de satisfaction: les échecs d’abord, qui lui permettaient de savourer les fruits de sa perspicacité; la graphologie ensuite: il avait trouvé là une manière élégante de donner le change aux nombreux psychologues qui avaient envahi son bureau.

Outre ses compétences professionnelles et ses capacités remarquables, Claude St-Arnaud était un homme dont les qualités humaines ne se contredisaient jamais. Il croyait à la générosité et à l’engagement social au point d’en faire une manière de vivre. Plusieurs d’entre nous se souviennent de la participation de Claude à la fondation Biermans, de ses absences soudaines pour aller résoudre un problème à la résidence Biermans. Nous comprenons mieux à présent que Claude et sa femme Janine aient manifesté tout au long de leur vie un engagement profond, généreux et indéfectible pour ce centre, où il a lui-même terminé ses jours entouré d’un personnel qui lui était dévoué. À chacun sa passion, mais la sienne était chaleureuse, humaine, remplie de compassion et source d’espérance.

Aussi nous garderons tous de Claude St-Arnaud le souvenir impérissable d’un grand seigneur, plein de panache mais aussi d’humilité, de simplicité et d’attention à l’égard de chacun des membres de son personnel et de chacun de ses collaborateurs; bref, d’un grand serviteur de notre université et de la société tout entière.

Fernand Boucher
Registraire