Volume 35 numéro 22
26 février 2001


 


Hommage à «l’autre» Liszt, soirée musicale et poétique

Sylviane Deferne

Que signifie pour nous aujourd’hui la musique laissée par Franz Liszt? Ses octaves ont-elles pour seul but de permettre aux candidats des grands concours de démontrer leur virtuosité athlétique? N’est-ce qu’une musique à effets pouvant assurer au pianiste un véritable triomphe? Comment cela peut-il être vrai, alors qu’on sait que Liszt ne cessait de répéter à ses élèves «N’exagérez pas les traits» ou «Ne vous livrez pas à un jeu de macaroni» ou «N’ayez jamais trop de hâte dans les traits enflammés» ou encore «Ne vous nettoyez pas la bouche avec les traits; c’est comme si on se lavait les dents»?

«L’autre» Liszt, c’est l’homme dans toute sa simplicité et dans toute sa grandeur, le musicien dévoilé. Celui-là donne naissance, entre 1845 et 1852, aux «harmonies poétiques et religieuses» inspirées du poète Lamartine.

«D’où me vient, ô mon Dieu, cette paix qui m’inonde?

«D’où me vient cette foi dont mon coeur surabonde?» (Lamartine)

Louanges des créatures de Dieu, prières naïves, mélodies grégoriennes, exaltation mystique, lyrisme tendre et puissant, les titres évocateurs se succèdent, formant une série de pièces pour le moins énigmatiques.

Cette poésie restera bien présente tout au long de la deuxième partie de la soirée dans laquelle le piano de Liszt fera chanter les mélodies de Robert Schumann, Frédéric Chopin et d’Eduard Lassen.

Liszt le transcripteur infatigable, celui qui redonne la vie à des oeuvres oubliées, s’attachant à faire connaître les compositeurs qu’il aimait, c’est aussi l’homme généreux, le puissant «aigle» survolant l’humanité, cherchant à dégager l’essentiel, une quête tout à la fois passionnée et désespérée.

La «légende» Liszt: un tzigane génial, fier, chevaleresque, revêtant la soutane et devenant le «cher vieil abbé» adulé par les femmes!

Dans la réalité, il y a aussi ce désir d’authenticité, ces silences, l’abandon de l’estrade, une retraite solitaire, l’amour des églises ou des chapelles...

Sylviane Deferne, pianiste, donnera un récital dans le cadre de la série de la Chaîne culturelle de la radio française et de la Faculté de musique de l’Université de Montréal le jeudi 1er mars à 20 h à la salle Claude-Champagne.

Au programme:
Harmonies poétiques et religieuses (1845-1852), de Liszt.
•Transcriptions de mélodies par Liszt: six chants polonais d’après Chopin (1860); Auf Flügein des Gesanges, 1840 (F. Mendelssohn); Löse, Himmel, meine Seele, 1872 (E. Lassen); Ave Maria, 1839 (F. Schubert).
Billetterie de la Place des arts: (514) 842-2112.
Prix des billets: 15$, 12$ (aînés) ou 8$ (étudiants).


La société des poètes disparus au TUM

Le Théâtre de l’Université de Montréal (TUM) présentera les 8, 9, 10 et 11 mars prochains La société des poètes disparus, de Tom Schulman. Adaptée et mise en scène par Stéphane Franche, cette pièce est inspirée de l’illustre film qui marqua la fin des années 80.

La société des poètes disparus
raconte la vie de jeunes collégiens évoluant dans l’univers solennel de l’académie Welton. Cet établissement dont la fierté n’a d’égal que l’efficience des méthodes pédagogiques et disciplinaires accueillera bientôt un professeur de littérature peu orthodoxe. De cette rencontre privilégiée émanera une soif intense de liberté qui sera cependant ponctuée d’un épisode tragique.

Avant même de terminer ses études universitaires en arts dramatiques, Stéphane Franche est invité en 1994 à se joindre à la troupe de théâtre de mouvement acrobatique Dynamo. Après avoir parcouru l’Europe, l’Asie, les Amériques et l’Australie, il s’engage dans le théâtre de création. Que ce soit à la salle Fred-Barry, au théâtre de La Licorne, à La Veillée ou bien au TNO, il laisse une trace indélébile et des plus prometteuses. Après une participation comme coauteur et cometteur en scène du Bide emphatique, première et deuxième études à l’Espace libre, il signe ici une adaptation fidèle ainsi qu’une mise en scène audacieuse.

Les représentations auront lieu au Centre d’essai (6e étage du Pavillon J.-A.-DeSève, 2332, boulevard Édouard-Montpetit) à 14 h le dimanche 11 mars, à 20 h les jeudi 8 mars, vendredi 9 mars, samedi 10 mars et dimanche 11 mars. Le prix d’entrée est de 10$ par personne et des prix de groupe sont en vigueur.

Renseignements: 343-6111, poste 4691.