La
pub, en perte defficacité?
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Beaucoup
détudiants avouent ne plus prêter attention
aux publicités auxquelles ils sont exposés.
Quant aux graffitis... |
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Depuis quelques
années, la publicité est présente un peu partout
sur les campus. On en retrouve même dans les toilettes. En plus
dalimenter les débats, ce phénomène entraîne
une certaine désensibilisation des étudiants à
légard de la publicité. Cest la conclusion
à laquelle sont arrivés Valérie Champoux, Clément
Lemay-Chaput et Benoit Saint-Sauveur à la suite dune
recherche effectuée dans le cadre du cours «Communication
et recherche sociale», du programme de communication.
Menée au cours de lautomne 2000, cette étude visait
à évaluer le degré de rétention de la
publicité en fonction du sexe des étudiants. Les résultats
de cette recherche montrent que les hommes se souviennent mieux que
les femmes des publicités avec lesquelles ils ont été
en contact.
Cette étude met également en évidence une certaine
indifférence des étudiants à légard
des publicités. Ils sont tellement habitués à
les voir quils ne les remarquent plus.
Pour évaluer la sensibilité des étudiants de
lUniversité de Montréal par rapport à la
publicité présente sur le campus, un questionnaire a
été distribué à plusieurs dentre
eux afin de savoir sils avaient été marqués
par les publicités vues lorsquils se rendaient aux toilettes.
Les hommes plus que les femmes
Les résultats de cette étude ont révélé
que les hommes ont tendance à être plus réceptifs
que les femmes à la publicité dans les toilettes. En
effet, 68% des hommes interrogés se souvenaient très
bien des publicités quils y avaient vues. Par contre,
seulement 44% des femmes avaient été marquées
par ces mêmes publicités. La véracité des
réponses ainsi obtenues a ensuite été vérifiée
à laide de grilles, ce qui a confirmé que les
hommes retenaient davantage linformation présentée
dans ces publicités. Ce phénomène peut probablement
sexpliquer par le fait quils ont un contact plus direct
avec les messages publicitaires lorsquils utilisent les urinoirs.
Les différences de perception des hommes et des femmes pourraient
être à lorigine de ces divergences de rétention.
Considérées comme plus émotives, les femmes sintéresseront
davantage à une publicité qui viendra toucher leurs
émotions, alors que les hommes prendront davantage en considération
ce qui est plus pratique. Le fait que les publicités présentées
ne faisaient pas tellement appel aux émotions expliquerait
donc que les femmes y ont été plus insensibles. La preuve,
56% dentre elles navaient même pas noté la
présence de publicités dans les toilettes. Elles se
sont avouées trop pressées ou trop distraites pour porter
une attention particulière aux affiches publicitaires. À
lopposé, les hommes se sont attardés à
des détails précis, comme la présence dun
slogan ou dun logo.
Désensibilisation des étudiants
Néanmoins, près de la moitié des répondants,
tous sexes confondus, ont affirmé ne pas se rappeler la publicité
quils venaient juste de voir. Ils ont déclaré
avoir vu la publicité tellement de fois quils ne la remarquent
même plus. Ceux qui sen rappelaient ont admis sen
souvenir parce que ce nétait pas la première fois
quils étaient exposés à ces messages publicitaires.
La publicité est donc tellement présente sur lensemble
du campus que beaucoup détudiants la considère
comme un élément du décor et ny prêtent
plus attention. Ces messages nont plus deffets sur eux
parce quils sont saturés dinformation diverse.
La plupart des étudiants ont avoué dailleurs ne
plus voir les publicités auxquelles ils étaient exposés.