Volume 35 numéro 20
12 février 2001




Nouvelle politique scientifique
Il faut voir les engagements financiers.

Commentant devant l’Assemblée universitaire la politique scientifique présentée récemment par le ministre de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Jean Rochon, le recteur Robert Lacroix a relevé cinq points qui «auront une incidence visible rapidement s’ils se réalisent».

•La politique propose d’augmenter les crédits consacrés aux frais indirects de la recherche pour atteindre un taux de financement de 40% des subventions reçues d’organismes accrédités.

•Pour assurer la relève, la politique scientifique suggère de hausser le nombre de postes de professeurs-chercheurs et d’intégrer progressivement dans la base de financement des universités la subvention salariale des recrues du programme de professeurs-chercheurs. On veut également augmenter les crédits du programme d’établissement des nouveaux chercheurs.

• Afin d’offrir un environnement de qualité pour la recherche, la politique prévoit le financement d’infrastructures majeures et de lieux de recherche par des crédits alloués au ministère de la Recherche, de la Science et de la Technologie.

•La politique propose également une modification du mandat du fonds FCAR, qui soutiendra désormais la recherche principalement en sciences naturelles et en génie. La mission du Conseil québécois de recherche sociale sera axée sur la recherche et la formation de chercheurs non seulement en sciences sociales mais aussi en arts et lettres. Et le Fonds de recherche en santé du Québec se voit confier l’ensemble de la recherche en santé.

•Enfin, la politique suggère l’harmonisation des politiques de propriété intellectuelle des universités et la reconnaissance des droits des étudiants-chercheurs.

Étant donné les politiques dont l’Université de Montréal s’est déjà dotée en la matière, «cette dernière mesure ne nous bouscule pas trop», a dit le recteur avant d’ajouter: «Il faut cependant nous assurer qu’au-delà des mots il y aura aussi des ressources.»

Prenant l’exemple des frais indirects de la recherche, actuellement financée à hauteur d’environ 15% par la formule de financement, M. Lacroix craint que cette mesure ne se transforme en miroir aux alouettes si se confirme la rumeur selon laquelle Québec prétendrait financer déjà beaucoup plus que 15%. Le recteur trouve également ambiguë la mesure qui touche le financement d’installations destinées à la recherche.

F.L.