Volume 35 numéro 19
5 février 2001


 


Le fou de la montagne

Membre de l’équipe de ski des Carabins et étudiant à Polytechnique, Simon-Pierre Goneau représentera le Canada aux Jeux universitaires mondiaux d’hiver de 2001 en Pologne.

Tout le monde connaît le jeu du roi de la montagne. Pratiqué surtout dans les cours d’école, il consiste à bousculer les autres participants afin d’être seul au sommet de la butte de neige. Simon-Pierre Goneau est plutôt le «fou de la montagne». Son but? Arriver à sa base le plus rapidement possible.

Membre de l’équipe de ski des Carabins depuis deux ans, Simon-Pierre Goneau pourra mettre son talent à l’épreuve une fois de plus puisqu’il participera aux Jeux universitaires mondiaux d’hiver de 2001, qui se dérouleront du 7 au 17 février à Zakopane, en Pologne. Il sera l’un des six athlètes masculins, dont deux Québécois, à y représenter le Canada. Au menu: slalom, géant et supergéant. Il devra toutefois faire son deuil de l’épreuve de descente, annulée en raison d’un manque de neige.


«Il s’agit sans contredit de la plus grosse compétition de ma carrière!» a-t-il souligné d’emblée. Ayant entendu parler des Jeux universitaires mondiaux pour la première fois en 1993, Simon-Pierre Goneau y voit justement le sommet de sa carrière: «J’espérais avoir l’occasion d’y participer un jour. C’est toutefois davantage un rêve qui se réalise qu’un objectif.» Parlant d’objectifs, le skieur n’a pas vou-lu s’en fixer à quelques jours de prendre l’avion pour le continent européen: «Pour ce qui est du classement, je n’ai aucun but précis. Je tenterai seulement de faire de mon mieux et d’avoir du plaisir.»


Recrue mascu- line de l’année

Pilier de l’équipe de ski des Carabins depuis deux ans, il avait entre autres été nommé recrue masculine de l’année au gala Méritas de la saison dernière. Saison qu’il avait terminée au troisième rang du circuit de ski universitaire québécois grâce à une récolte de cinq médailles, dont deux d’argent, aux Championnats provinciaux.

Les couleurs de l’Université de Montréal flotteront donc quelque part sur les pistes enneigées de la Pologne. Un honneur qui reflète bien l’excellence de l’établissement. «Nous sommes évidemment très fiers et heureux pour Simon-Pierre, a tenu à souligner Manon Simard, coordonnatrice du sport d’excellence. Ce n’est toutefois pas un hasard de la vie s’il a été sélectionné: il a toujours travaillé très fort. Il le mérite amplement. Nous espérons seulement avoir contribué d’une façon positive à son développement. Si c’est le cas, nous avons fait notre travail.»


Le ski et l’université

Ayant fait ses études secondaires dans un programme ski-études de la région de Sainte-Adèle, Simon-Pierre Goneau a toujours su concilier sport et études. «Depuis que je suis tout jeune, le ski représente la chose la plus importante dans ma vie. Et maintenant les études comptent tout autant», a affirmé l’athlète originaire de Saint-Sauveur, où il a d’ailleurs appris à descendre les pistes.

Âgé de 22 ans, il se voit toujours dans le monde du ski à la suite de ses études en génie mécanique à l’École Polytechnique: «J’aimerais bien appliquer le génie au ski. Je m’intéresse particulièrement à tout ce qui concerne les systèmes de neige artificielle.»

D’ici là, le jeune homme devra faire face à la dure réalité de sa condition d’étudiant athlète. Dès son retour, prévu pour le 18 février, il replongera dans ses livres afin de combler le retard occasionné par sa participation aux Jeux universitaires mondiaux. Obligé de reporter ses examens de mi-trimestre, il devra travailler dur pour obtenir de bons résultats aux examens finaux, qui représenteront par la force des choses environ 80% de son trimestre d’hiver. Parions qu’il trouvera quand même le temps d’effectuer quelques descentes. Quitte à étudier dans le remonte-pente.

Benoit Mongeon
Collaboration spéciale