Volume 35 numéro 19
5 février 2001


 


Un fauteuil roulant… tout-terrain!
Les prototypes réalisés par les étudiants en design industriel donnent une grande visibilité à l’École.

Alain N. Dardenne, professeur depuis 1969 à l’École de design industriel, pose en présence de deux projets d’étudiants exposés au Cosmodôme: le pédalo aérodynamique Atlantide et la salopette Hydroflex, un vêtement nautique pour la haute mer.

Au cours du mois d’avril, on pourra voir, dans le cadre de l’exposition annuelle des étudiants en design industriel, le prototype d’un fauteuil roulant… tout-terrain! Il ressemble à un vélo à trois roues mais fonctionne à propulsion manuelle et permet aux personnes à mobilité réduite d’accéder en toute sécurité et avec aisance aux pistes cyclables du Québec.

Conçu par trois apprentis designers de l’Université de Montréal (Jean-Simon Hinse, Martin Maurino et Christina Narlis) et sept étudiants en génie mécanique de l’Université de Sherbrooke, ce prototype peut être transformé en fauteuil roulant ou en véhicule récréatif haute performance. Il a été admiré pendant les vacances de Noël par des milliers de personnes au Cosmodôme. Il résulte d’un travail pratique dans le cadre des projets Hémisphères de l’École de design industriel.

«Quel est le lien avec le cosmos? Aucun, admet Alain N. Dardenne, professeur de design industriel et responsable de cette exposition. Ce sont les gens du Cosmodôme qui ont fait appel à nous. Ils voulaient montrer au public des objets futuristes. L’École a répondu à leur demande en proposant différents projets scolaires qui correspondaient au thème.»

Parmi les prototypes les plus populaires exposés au Centre de sciences de l’espace: le pédalo Atlantide. Cette embarcation, munie d’un siège «réclinant» et de flotteurs profilés, peut atteindre les 20 km/h: elle glisse sur l’eau à la manière d’un multicoque. Réalisée en collaboration par quatre étudiants de l’Université de Sherbrooke et trois étudiants en design industriel (Dominique Duchesneau, Jean-François Leboeuf et François Roman), cette innovation prendra un autre bain de foule au Salon nautique de Montréal, en février.

Martine Morand, tudiante de premire anne lՃcole de design industriel, essaie le vlo Aquilon. Ce vhicule rcratif destin aux personnes mobilit rduite se transforme en un rien de temps en fauteuil roulant.

Outre ces deux projets Hémisphères, programme mis en place en 1992 par M. Dardenne avec l’appui de l’université estrienne (voir l’encadré), une quinzaine de travaux d’étudiants de l’École de design industriel ont été admirés au Cosmodôme grâce à la participation des professeurs Pierre de Coninck et Denyse Roy.

Bonnes perspectives d'emploi
L’Université de Montréal est le seul établissement d’enseignement supérieur au Québec à offrir un programme en design industriel. Plus de 90% des sortants se trouvent du travail dès l’obtention de leur diplôme, déclare le professeur Dardenne. Selon lui, il n’y a pas de domaine où le designer n’exerce une influence. «Les entreprises sont plus sensibles que jamais à la nécessité de concevoir des produits qui se démarquent de la concurrence», dit-il.

Parmi les perspectives d’emploi, outre le design de meubles, d’objets sportifs, de moyens de transport et de produits ergonomiques destinés au monde du travail ou aux personnes du troisième âge, la profession s’ouvre de plus en plus aux industries de l’agroalimentaire et du textile. «En 30 ans, l’École a acquis une si grande réputation qu’on nous sollicite pour divers salons et expositions, affirme M. Dardenne. On ne s’en plaint pas, il s’agit d’une bonne publicité pour nous et l’expérience est importante pour le curriculum vitae des étudiants.»


Dominique Nancy



Lorsque le génie rencontre le design

Au musée J.-Armand-Bombardier, à Valcourt, est exposé en permanence le prototype d’une motomarine (projet Exocet) conçue par des étudiants en génie mécanique de l’Université de Sherbrooke et des étudiants de l’École de design industriel de l’Université de Montréal.

«C’est l’un des beaux projets Hémisphères des dernières années, souligne avec fierté Alain N. Dardenne, professeur en design industriel et responsable de cette initiative qui lie l’université estrienne et l’Université de Montréal. Le programme a été mis en place en 1992 dans le but de promouvoir l’ingénierie simultanée.»

Il s’agit d’une approche systématique et multidisciplinaire visant à remplacer l’ingénierie traditionnelle, explique-t-il. Cette nouvelle façon de faire, qui favorise les échanges d’idées entre les divers intervenants, a pour but d’intégrer les diverses phases de la conception et de l’élaboration d’un produit.

«L’expertise des designers en esthétique et en ergonomie s’allie alors à celle des étudiants en génie, dont la force est la technique», fait valoir le professeur Dardenne. Les préoccupations et les objectifs des uns et des autres donnent d’excellents résultats: les projets Hémisphères remportent chaque année des prix décernés par l’industrie.»

D.N.