Le
programme Études-travail a aidé 360 étudiants
Lancé
il y a 18 mois à peine, ce programme narrive déjà
plus à répondre à la demande.
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Le
programme Études-travail aide les étudiants
à poursuivre leurs études sans trop sendetter,
selon Jean-Marc Létourneau et Chantal Laliberté,
du Bureau de laide financière. |
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En 1999-2000,
361 étudiants des trois cycles en situation financière
précaire ont trouvé un travail à temps partiel
à lUniversité. Dans quatre cas sur cinq, lemploi
était directement lié à leur champ détudes.
Ces emplois sont financés conjointement par lUniversité
et par le ministère de lÉducation (MEQ), qui a
lancé le programme en août 1999. Dans le cadre de ce
programme, le MEQ offre à toutes les universités québécoises
une subvention pour payer 50% du taux horaire jusquà
un maximum de 5$ de lheure. Pour lUniversité de
Montréal, cette subvention sélève à
320,000$.
Pour lannée 1999-2000, le programme a permis de subventionner
600 postes sur deux trimestres et daider 361 étudiants.
Plusieurs dentre eux ont obtenu un emploi à chacun des
deux trimestres puisque ceux qui participaient déjà
au programme avaient la priorité. Ces emplois étaient
dune moyenne de 173 heures par trimestre, pour environ 12 heures
de travail par semaine à un taux horaire moyen de 10$.
Les emplois doivent être dun maximum de 250 heures par
trimestre et être réservés aux étudiants
inscrits à plein temps dont les difficultés financières
menacent la poursuite des études. Les étudiants visés,
selon les critères du ministère, sont ceux dont la contribution
parentale est insuffisante ou inexistante, ceux qui effectuent un
retour aux études, ceux qui ont des enfants à charge
particulièrement les familles monoparentales
et ceux qui ne sont plus admissibles aux prêts et bourses.
Limiter lendettement
«À ces critères du ministère, nous avons
ajouté des critères dordre pédagogique
afin de nous assurer de ne pas ralentir les étudiants dans
leur parcours en leur offrant du travail, signale Jean-Marc Létourneau,
responsable du Bureau de laide financière, qui gère
le programme. Pour nous, lobjectif du programme est de faire
en sorte quils finissent leurs études sans sendetter
davantage.» On a donc décidé que, pour être
admissibles, les étudiants devaient avoir une moyenne supérieure
à 2.6.
«Cette initiative a rapporté puisque 89% des participants
ont réussi 15 crédits de cours, ajoute Chantal Laliberté,
coordonnatrice du programme. Et tous ont suivi avec succès
au moins quatre cours étant donné que seulement 11%
dentre eux ont abandonné un cours. Il ne sagit
donc pas déchecs. De plus, 96% des étudiants ont
maintenu et amélioré leur moyenne cumulative. Et 70%
ont obtenu une moyenne se situant entre 3 et 3,9.»
Le type demplois occupés par ces étudiants? Auxiliaires
de recherche et denseignement, correcteurs dexamens, moniteurs,
rédacteurs, traducteurs, guichetiers, lecteurs pour handicapés
visuels, tuteurs, infographistes, documentalistes, etc. Bien sûr,
les «employeurs» de ces étudiants sont surtout
des professeurs. Dautres ont été embauchés
par les départements pour travailler au site Internet de lunité.
Les Services aux étudiants, les archives et les finances ainsi
que le Centre dexposition ont également eu recours à
des étudiants grâce à ce programme.
Satisfaction élevée
Les étudiants provenaient tant des premier et deuxième
cycles (31% et 44%) que du troisième (25%). Ils ont généralement
moins de 900$ de revenu par mois. Le tiers ne reçoivent pas
la contribution parentale calculée par le MEQ sur les formulaires
de prêt et bourse. Plus de la moitié (54%) ont un potentiel
dendettement lourd, cest-à-dire quils ont
entre 10 000 et 15,000$ de dettes au premier cycle, entre 15,000 et
19,000$ au deuxième cycle ou entre 19,000 et 22,000$ au troisième
cycle. Dailleurs, 27% ont fait des demandes daide financière
depuis le cégep.
Dans les circonstances, il est aisé de comprendre que le programme
fait beaucoup dheureux. «Dune part, les employeurs
nous disent que, sans cette subvention, ils ne pourraient jamais embaucher
détudiants et, dautre part, les étudiants
affirment que, sils navaient pas de travail, ils ne seraient
pas en mesure de terminer leurs études, signale Chantal Laliberté.
«Le niveau de satisfaction des étudiants lié au
fait quils travaillent à lUniversité est
très élevé et cela accroît leur sentiment
dappartenance», ajoute M. Létourneau.
Pour lannée en cours, la subvention du ministère
allouée à ce programme est toujours de 320,000$, mais
les demandes sont beaucoup plus nombreuses.
«Lan dernier, notre difficulté était darriver
à dépenser la totalité de la subvention [le programme
ayant été lancé à la dernière minute],
alors que, cette année, nous sommes inondés de demandes»,
remarque Chantal Laliberté.
Laugmentation de la demande est particulièrement forte
du côté des employeurs potentiels, cest-à-dire
des professeurs. Comme quoi, il ny a rien de mieux quun
employeur satisfait pour faire la promotion dun tel programme
auprès de ses collègues
Françoise
Lachance
