Volume 35 numéro 19
5 février 2001


 


Le programme Études-travail a aidé 360 étudiants
Lancé il y a 18 mois à peine, ce programme n’arrive déjà plus à répondre à la demande.

Le programme Études-travail aide les étudiants à poursuivre leurs études sans trop s’endetter, selon Jean-Marc Létourneau et Chantal Laliberté, du Bureau de l’aide financière.

En 1999-2000, 361 étudiants des trois cycles en situation financière précaire ont trouvé un travail à temps partiel à l’Université. Dans quatre cas sur cinq, l’emploi était directement lié à leur champ d’études.

Ces emplois sont financés conjointement par l’Université et par le ministère de l’Éducation (MEQ), qui a lancé le programme en août 1999. Dans le cadre de ce programme, le MEQ offre à toutes les universités québécoises une subvention pour payer 50% du taux horaire jusqu’à un maximum de 5$ de l’heure. Pour l’Université de Montréal, cette subvention s’élève à 320,000$.

Pour l’année 1999-2000, le programme a permis de subventionner 600 postes sur deux trimestres et d’aider 361 étudiants. Plusieurs d’entre eux ont obtenu un emploi à chacun des deux trimestres puisque ceux qui participaient déjà au programme avaient la priorité. Ces emplois étaient d’une moyenne de 173 heures par trimestre, pour environ 12 heures de travail par semaine à un taux horaire moyen de 10$.

Les emplois doivent être d’un maximum de 250 heures par trimestre et être réservés aux étudiants inscrits à plein temps dont les difficultés financières menacent la poursuite des études. Les étudiants visés, selon les critères du ministère, sont ceux dont la contribution parentale est insuffisante ou inexistante, ceux qui effectuent un retour aux études, ceux qui ont des enfants à charge — particulièrement les familles monoparentales — et ceux qui ne sont plus admissibles aux prêts et bourses.


Limiter l’endettement

«À ces critères du ministère, nous avons ajouté des critères d’ordre pédagogique afin de nous assurer de ne pas ralentir les étudiants dans leur parcours en leur offrant du travail, signale Jean-Marc Létourneau, responsable du Bureau de l’aide financière, qui gère le programme. Pour nous, l’objectif du programme est de faire en sorte qu’ils finissent leurs études sans s’endetter davantage.» On a donc décidé que, pour être admissibles, les étudiants devaient avoir une moyenne supérieure à 2.6.

«Cette initiative a rapporté puisque 89% des participants ont réussi 15 crédits de cours, ajoute Chantal Laliberté, coordonnatrice du programme. Et tous ont suivi avec succès au moins quatre cours étant donné que seulement 11% d’entre eux ont abandonné un cours. Il ne s’agit donc pas d’échecs. De plus, 96% des étudiants ont maintenu et amélioré leur moyenne cumulative. Et 70% ont obtenu une moyenne se situant entre 3 et 3,9.»

Le type d’emplois occupés par ces étudiants? Auxiliaires de recherche et d’enseignement, correcteurs d’examens, moniteurs, rédacteurs, traducteurs, guichetiers, lecteurs pour handicapés visuels, tuteurs, infographistes, documentalistes, etc. Bien sûr, les «employeurs» de ces étudiants sont surtout des professeurs. D’autres ont été embauchés par les départements pour travailler au site Internet de l’unité. Les Services aux étudiants, les archives et les finances ainsi que le Centre d’exposition ont également eu recours à des étudiants grâce à ce programme.


Satisfaction élevée

Les étudiants provenaient tant des premier et deuxième cycles (31% et 44%) que du troisième (25%). Ils ont généralement moins de 900$ de revenu par mois. Le tiers ne reçoivent pas la contribution parentale calculée par le MEQ sur les formulaires de prêt et bourse. Plus de la moitié (54%) ont un potentiel d’endettement lourd, c’est-à-dire qu’ils ont entre 10 000 et 15,000$ de dettes au premier cycle, entre 15,000 et 19,000$ au deuxième cycle ou entre 19,000 et 22,000$ au troisième cycle. D’ailleurs, 27% ont fait des demandes d’aide financière depuis le cégep.

Dans les circonstances, il est aisé de comprendre que le programme fait beaucoup d’heureux. «D’une part, les employeurs nous disent que, sans cette subvention, ils ne pourraient jamais embaucher d’étudiants et, d’autre part, les étudiants affirment que, s’ils n’avaient pas de travail, ils ne seraient pas en mesure de terminer leurs études, signale Chantal Laliberté.

«Le niveau de satisfaction des étudiants lié au fait qu’ils travaillent à l’Université est très élevé et cela accroît leur sentiment d’appartenance», ajoute M. Létourneau.
Pour l’année en cours, la subvention du ministère allouée à ce programme est toujours de 320,000$, mais les demandes sont beaucoup plus nombreuses.

«L’an dernier, notre difficulté était d’arriver à dépenser la totalité de la subvention [le programme ayant été lancé à la dernière minute], alors que, cette année, nous sommes inondés de demandes», remarque Chantal Laliberté.

L’augmentation de la demande est particulièrement forte du côté des employeurs potentiels, c’est-à-dire des professeurs. Comme quoi, il n’y a rien de mieux qu’un employeur satisfait pour faire la promotion d’un tel programme auprès de ses collègues…

Françoise Lachance