VVolume 35 numéro 17
22 janvier 2001


 


Une grande fête pour les futurs psychoéducateurs
Quelque 120 étudiants des cinq universités en compétition amicale

Les deux coordonnateurs du PsychoEd-Fest 2001, Caroline Labelle et Ilias Benzeguir. Les deux étudiants participaient à la précédente édition, qui a couronné l’Université de Montréal.

Le 7 janvier dernier à l’Université de Montréal, la délégation de l’Université du Québec à Trois-Rivières a remporté le championnat du PsychoEd-Fest, une compétition amicale annuelle qui réunit les étudiants des cinq universités québécoises offrant un programme de psychoéducation. Quelque 120 étudiants provenant de Hull, de Sherbrooke, de Trois-Rivières et de l’Abitibi s’étaient donné rendez-vous dans la métropole pour mettre leurs connaissances à l’épreuve et fraterniser avec leurs futurs confrères et consoeurs.

«C’était la troisième fois que se tenait cette rencontre interuniversitaire, explique l’un des coordonnateurs, Ilias Benzeguir. L’an dernier, l’Université de Montréal avait remporté le trophée. Il s’agit essentiellement d’une occasion de rencontrer les autres étudiants en psychoéducation et d’échanger des idées sur notre discipline dans une atmosphère agréable tout en assistant à des conférences.»

Les futurs psychoéducateurs ont ainsi pu entendre une conférence de Serge Larivée, professeur à l’École de psychoéducation. Ils ont aussi eu l’occasion d’écouter le témoignage d’un jeune homme de 28 ans, Alain Nelson, qui a passé 10 ans dans la rue avant d’abandonner la mendicité et d’effectuer ce que les spécialistes appellent une «réinsertion sociale» (voir le texte ci-dessous).

La rencontre comprenait des activités sociales comme une soirée de karaoké, un spectacle d’amateurs, des cocktails et des compétitions sportives, mais avait également un volet plus sérieux. Au cours d’un jeu-questionnaire semblable au célèbre Bols et bolles de la FAECUM, des équipes ont pu mesurer leurs connaissances, alors que des joutes oratoires avaient lieu dans une autre salle du Pavillon Marie-Victorin. Des sujets comme «Pour ou contre la médecine à deux vitesses» ou «Pour ou contre l’ablation de l’appendice» succédaient à des thèmes plus farfelus comme «Pour ou contre la chasse à la loutre de mer» ou «Pour ou contre les devoirs à la maison». Dans un cas comme dans l’autre, les deux équipes devaient trouver des arguments pour et contre, car elles n’apprenaient qu’au dernier moment le thème qu’elles devaient défendre.

Forum a pu assister au débat sur un sujet de l’heure: «Pour ou contre l’ordre professionnel en psychoéducation». «Finie, l’incertitude», a défendu l’équipe en faveur de l’établissement d’un tel ordre. «L’ordre professionnel permettrait un plus grand rayonnement de la psychoéducation au Québec, un meilleur respect de la discipline.» À l’issue d’une lutte serrée, l’équipe de l’UQTR l’a emporté.

Mais au fait, qu’est-ce qu’un psychoéducateur? M. Benzeguir reconnaît que la profession n’est pas toujours bien comprise par le grand public. «Nous cherchons à favoriser l’adaptation des personnes, particulièrement les enfants et les jeunes, à leur environnement. Nous faisons de la prévention, de l’éducation et de la réadaptation.»

Les psychoéducateurs ne posent pas de diagnostic ni ne prescrivent de thérapie, comme les psychologues. Mais ils s’efforcent de favoriser l’intégration de personnes marginalisées dans leur milieu. Ilias Benzeguir, par exemple, qui en est à sa dernière année d’études, a effectué des stages auprès d’autistes et de déficients intellectuels. «Ce qui me plaît dans ce métier, c’est l’aspect de l’intervention, qui consiste en une sorte de “psychologie appliquée”», dit-il.

Le PsychoEd-Fest 2001, qu’il a coordonné avec Caroline Labelle, a été un véritable succès, selon ses dires. Il tient d’ailleurs à remercier la Faculté des arts et des sciences et le rectorat pour leur soutien financier. Le budget de l’événement s’est élevé à quelque 44,000$, en dépit du fait que chaque étudiant devait payer de sa poche 150$ pour assurer sa participation, son hébergement et sa nourriture.
L’an prochain, l’activité se déroulera à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. L’Université de Montréal tentera de reconquérir son titre et de remporter le prestigieux trophée…

M.-R.S.