Volume 35 numéro 16
15 janvier 2001


 


Un refuge pour les chats
Le Refuge a permis à ce jour l’adoption de plus de 1000 félins.

Josée Dupras, vétérinaire responsable au Refuge et clinicienne au laboratoire de bioévaluation, en compagnie de Jujube et Jules. Chez elle, une quinzaine d’autres chats requièrent ses soins et câlins.

Les Québécois aiment les animaux. Plus de 50% d’entre eux possèdent un animal de compagnie, selon Statistique Canada. Dans 32% des cas, ils ont adopté un chat. Ce qui constitue une population de 1,4 million de félins. La majorité n’étant pas stérilisés, environ 30 000 chats sont euthanasiés chaque année dans la seule région du Grand Montréal. Sans compter ceux qui vivent misérablement parce qu’ils ont été abandonnés.

C’est ce qui est arrivé à une petite chatte domestique sans nom amenée d’urgence au Refuge de la Faculté de médecine vétérinaire. La pauvre bête a été trouvée les quatre pattes prises dans la glace. Gros-Loup, un matou âgé de cinq ans, n’a pas eu la vie plus facile. En témoignent ses nombreuses cicatrices. Mais lui a survécu.

«Comme tous les chats qui se retrouvent au Refuge, Gros-Loup a été examiné, vacciné et traité contre les parasites, signale la vétérinaire responsable, Josée Dupras. Des soins médicaux ou chirurgicaux ne sont donnés à un animal que s’il en a réellement besoin. La stérilisation est cependant obligatoire avant l’adoption.»

Au refuge de Saint-Hyacinthe, le taux de placement en résidence s’élève à 98%. Chaque jour, des étudiants bénévoles s’activent au téléphone à la recherche de foyers d’adoption. Il n’y a pas de limite de temps au séjour des chats au Refuge. Seuls ceux atteints de maladies incurables sont euthanasiés. Depuis la fondation du centre, en 1991, seulement une quinzaine de félidés ont connu ce sort. Mme Dupras n’aime pas tuer des bêtes. Mais elle tient néanmoins à assurer que la mort est donnée sans aucune souffrance. L’animal reçoit une injection de barbituriques, dit-elle. C’est comme s’il sombrait dans un profond sommeil.

«Quand les gens me disent qu’ils ne veulent pas que leur chatte soit stérilisée pour que leur enfant la voit mettre bas, je n’en reviens pas, s’insurge la vétérinaire. Que la leçon de vie soit complète, leur répond- elle: amenez-les aussi dans les refuges et laissez-les assister aux euthanasies! C’est ce qui arrive quand on ne fait pas stériliser son animal.»

C’est pour pallier l’irresponsabilité de certains humains qu’elle a eu l’idée de mettre sur pied un centre d’accueil pour chats errants et ceux à la recherche d’un foyer d’adoption. À l’époque, elle terminait sa troisième année à la Faculté. Grâce à son initiative et à la collaboration d’une trentaine d’étudiants, le Refuge accueillait en novembre dernier son millième chat. Le Prix du bien-être animal dans la communauté lui a été décerné par l’Académie de médecine vétérinaire du Québec.


Stages obligatoires

Le Refuge a démarré ses activités avec deux cages dans un local situé à proximité de la Clinique des animaux de compagnie, raconte la Dre Dupras. Avec le soutien de généreux donateurs et l’apport de Diane Blais, secrétaire de la Faculté de médecine vétérinaire, il a été rélogé l’an dernier dans de nouveaux locaux. On y accueille maintenant plus de 25 chats à la fois. Depuis peu, le Refuge recueille aussi les chiens. Faute d’espace, ils sont placés dans des foyers d’adoption temporaires.

Les animaux sont nourris, brossés et soignés bénévolement par les apprentis vétérinaires, fait valoir Josée Dupras. Les étudiants peuvent ainsi acquérir de l’expérience, mais tous les traitements sont effectués sous la supervision d’un professeur ou d’un clinicien.

«Le Refuge est devenu, à l’automne 1999, une unité d’enseignement intégrée au programme de formation des étudiants en médecine vétérinaire, ajoute Mme Dupras. Tous les étudiants de 1re et 2e année de la Faculté y réalisent des stages obligatoires. Depuis l’automne 2000, plus d’une centaine d’étudiants inscrits au programme collégial de techniques de santé animale du Cégep de Saint-Hyacinthe y font aussi leurs stages précliniques.»

Dominique Nancy


Pour adopter un chat ou un chien ou pour obtenir plus d’information, laissez un message à l’un ou l’autre des numéros suivants: région de Montréal, (514) 345-8521, poste 8550; région de Saint-Hyacinthe, (450) 773-8521. Des coûts sont exigés pour couvrir les frais de stérilisation.