Un
refuge pour les chats
Le
Refuge a permis à ce jour ladoption de plus de 1000 félins.
|
Josée
Dupras, vétérinaire responsable au Refuge
et clinicienne au laboratoire de bioévaluation, en
compagnie de Jujube et Jules. Chez elle, une quinzaine dautres
chats requièrent ses soins et câlins. |
|
Les Québécois
aiment les animaux. Plus de 50% dentre eux possèdent
un animal de compagnie, selon Statistique Canada. Dans 32% des cas,
ils ont adopté un chat. Ce qui constitue une population de
1,4 million de félins. La majorité nétant
pas stérilisés, environ 30 000 chats sont euthanasiés
chaque année dans la seule région du Grand Montréal.
Sans compter ceux qui vivent misérablement parce quils
ont été abandonnés.
Cest ce qui est arrivé à une petite chatte domestique
sans nom amenée durgence au Refuge de la Faculté
de médecine vétérinaire. La pauvre bête
a été trouvée les quatre pattes prises dans la
glace. Gros-Loup, un matou âgé de cinq ans, na
pas eu la vie plus facile. En témoignent ses nombreuses cicatrices.
Mais lui a survécu.
«Comme tous les chats qui se retrouvent au Refuge, Gros-Loup
a été examiné, vacciné et traité
contre les parasites, signale la vétérinaire responsable,
Josée Dupras. Des soins médicaux ou chirurgicaux ne
sont donnés à un animal que sil en a réellement
besoin. La stérilisation est cependant obligatoire avant ladoption.»
Au refuge de Saint-Hyacinthe, le taux de placement en résidence
sélève à 98%. Chaque jour, des étudiants
bénévoles sactivent au téléphone
à la recherche de foyers dadoption. Il ny a pas
de limite de temps au séjour des chats au Refuge. Seuls ceux
atteints de maladies incurables sont euthanasiés. Depuis la
fondation du centre, en 1991, seulement une quinzaine de félidés
ont connu ce sort. Mme Dupras naime pas tuer des bêtes.
Mais elle tient néanmoins à assurer que la mort est
donnée sans aucune souffrance. Lanimal reçoit
une injection de barbituriques, dit-elle. Cest comme sil
sombrait dans un profond sommeil.
«Quand les gens me disent quils ne veulent pas que leur
chatte soit stérilisée pour que leur enfant la voit
mettre bas, je nen reviens pas, sinsurge la vétérinaire.
Que la leçon de vie soit complète, leur répond-
elle: amenez-les aussi dans les refuges et laissez-les assister aux
euthanasies! Cest ce qui arrive quand on ne fait pas stériliser
son animal.»
Cest pour pallier lirresponsabilité de certains
humains quelle a eu lidée de mettre sur pied un
centre daccueil pour chats errants et ceux à la recherche
dun foyer dadoption. À lépoque, elle
terminait sa troisième année à la Faculté.
Grâce à son initiative et à la collaboration dune
trentaine détudiants, le Refuge accueillait en novembre
dernier son millième chat. Le Prix du bien-être animal
dans la communauté lui a été décerné
par lAcadémie de médecine vétérinaire
du Québec.
Stages obligatoires
Le Refuge a démarré ses activités avec deux cages
dans un local situé à proximité de la Clinique
des animaux de compagnie, raconte la Dre Dupras. Avec le soutien de
généreux donateurs et lapport de Diane Blais,
secrétaire de la Faculté de médecine vétérinaire,
il a été rélogé lan dernier dans
de nouveaux locaux. On y accueille maintenant plus de 25 chats à
la fois. Depuis peu, le Refuge recueille aussi les chiens. Faute despace,
ils sont placés dans des foyers dadoption temporaires.
Les animaux sont nourris, brossés et soignés bénévolement
par les apprentis vétérinaires, fait valoir Josée
Dupras. Les étudiants peuvent ainsi acquérir de lexpérience,
mais tous les traitements sont effectués sous la supervision
dun professeur ou dun clinicien.
«Le Refuge est devenu, à lautomne 1999, une unité
denseignement intégrée au programme de formation
des étudiants en médecine vétérinaire,
ajoute Mme Dupras. Tous les étudiants de 1re et 2e année
de la Faculté y réalisent des stages obligatoires. Depuis
lautomne 2000, plus dune centaine détudiants
inscrits au programme collégial de techniques de santé
animale du Cégep de Saint-Hyacinthe y font aussi leurs stages
précliniques.»
Dominique
Nancy
Pour adopter un chat ou un chien ou pour obtenir plus dinformation,
laissez un message à lun ou lautre des numéros
suivants: région de Montréal, (514) 345-8521, poste
8550; région de Saint-Hyacinthe, (450) 773-8521. Des coûts
sont exigés pour couvrir les frais de stérilisation.