ASSEMBLÉE
UNIVERSITAIRE
Entente de réinvestissement, politique de financement et internationalisation
À la dernière
rencontre de lAssemblée universitaire de lannée
2000, tenue le 4 décembre, le recteur Robert Lacroix a présenté
le document intitulé Entente de réinvestissement
2000-2003 avec le ministère de lÉducation.
Ce texte est directement lié au contrat de performance quil
devait signer le lendemain avec le ministre François Legault
(voir page 1). Cette signature permet à lUniversité
dobtenir un financement additionnel de 124 M$ sur trois ans.
Le texte de lentente reprend en bonne partie le plan daction
2000-2003 et la présentation faite en octobre par le recteur
devant lAssemblée universitaire.
«Ce document représente ce que nous voulons faire et
ce que le ministre a accepté de financer», a affirmé
le recteur. Ainsi on y trouve les priorités daction de
lUniversité, notamment le retour à léquilibre
budgétaire, laccroissement de laccessibilité
et le soutien à la réussite. LUniversité
veut aussi augmenter son taux de diplomation et contrer le décrochage.
Au premier cycle, le taux de diplomation est de 74%, taux que lUniversité
veut hausser à 80% dici 2008 en prenant des mesures pour
retenir les étudiants particulièrement vulnérables
au premier trimestre de la première année.
Retenir les étudiants
Pour y parvenir, lUniversité soccupera davantage
des étudiants de première année, surtout dans
les secteurs où la persistance est faible. «Ce qui correspond
souvent à des champs détudes où il y a
de grands groupes, situation que ces étudiants nont pas
connu auparavant, constate le recteur. Ils se retrouvent donc fortement
désemparés. Dans certains cas, nous acceptons des étudiants
même si nous savons quils ont peu de chances de réussir.»
Il faudra donc se résigner à les diriger vers une formation
préalable ou à les refuser, a-t-il ajouté.
«Même dans les programmes contingentés, nous perdons
des étudiants, souvent les meilleurs. Or, les meilleurs sont
également ceux qui ont le plus de chances davoir les
capacités de poursuivre aux cycles supérieurs.»
Plus de 70% de la perte détudiants se produit la première
année. LUniversité a donc mis sur pied le programme
contact-études, en vigueur dès cette année, par
lequel les étudiants de troisième année établissent
un contact téléphonique avec ceux de la première
année pour sinformer de leurs difficultés, les
encourager et au besoin les diriger vers les ressources appropriées.
Du côté des cycles supérieurs, la rétention
des étudiants et laccroissement du taux de diplomation
dépendent principalement de laide financière.
LUniversité augmente donc les fonds consacrés
aux auxiliaires denseignement et aux bourses en plus dy
consacrer une partie importante des fonds internes de la recherche.
Le document compte aussi des données déjà connues
sur le développement du corps professoral, la recherche, linternationalisation,
lintégration des nouvelles technologies de linformation
et de la communication, les bibliothèques, la rationalisation
de loffre de formation à la suite des travaux de la Commission
des universités sur les programmes ainsi que lefficience
de la gestion.
Nouvelle politique de financement
Quant à la nouvelle politique de financement des universités
rendue publique le 1er décembre, elle vaudra à lUniversité
de Montréal 4,5 M$ de plus par année en fonction des
caractéristiques qui lui sont propres. «Cest une
première percée dans la reconnaissance de notre situation
duniversité la plus sous-financée du Québec,
a signalé le recteur. Divers comités sont en place pour
préciser des éléments de financement des secteurs
disciplinaires, des cycles détudes, ainsi que du soutien
et des locaux.» Des comités mixtes universités-ministères
se penchent sur ces questions afin darriver à des propositions
en mars prochain. Seule restera à résoudre la question
de la formation continue.
«Nous allons défendre la spécificité de
lUniversité de Montréal sur chacun de ces points.»
Mais lopération est ardue parce que chaque modification
touche la distribution des subventions entre les universités.
Internationalisation
LAssemblée universitaire a ensuite adopté le document
LUniversité de Montréal, orientation internationale
préparé par le comité consultatif sur linternationalisation,
que présidait le vice-recteur à la planification François
Duchesneau.
«Ce document explicite notre ouverture à linternational,
a précisé le vice-recteur. Le comité croit que
lUniversité doit développer son internationalisation
en fonction de ses clientèles étudiantes afin de les
préparer à des interventions professionnelles dans un
monde globalisé.»
Linternationalisation de lUniversité de Montréal
dépend au premier chef de la qualité, de la pertinence
et de louverture sur le monde des formations quelle offre,
écrit-on dans le document. Elle doit donc instaurer des programmes
spécialisés en études internationales et renforcer
lenseignement des principales langues et cultures occidentales
de même quasiatiques dans une pluralité de programmes.
LUniversité favorisera la participation de ses étudiants
aux programmes déchanges et aux stages à létranger,
soutiendra les unités académiques qui établiront
des partenariats avec des établissements étrangers et
qui réaliseront avec eux des cotutelles de doctorat. Elle recrutera
aussi les meilleurs étudiants étrangers. «Elle
sélectionnera ses ententes et ses partenariats internationaux,
ajoute-t-on, suivant la valeur ajoutée quils confèrent
à ses activités denseignement, de recherche, de
service à la communauté et, notamment, à ses
programmes de formation.»
En matière de coopération, lUniversité
«aura intérêt à se doter de mécanismes
appropriés de sélection, de gestion, dévaluation
des projets de coopération, ainsi que de reconnaissance des
réalisations accomplies», précise le comité
dans son rapport.
Le Bureau de la coopération internationale devrait être
réorganisé en une direction des relations internationales,
rattachée directement à lun des vice-rectorats,
et un comité dorientation et de développement
des relations internationales devrait être mis sur pied, recommande
le comité. Il demande quon attribue les crédits
budgétaires suffisants à la réalisation de ces
objectifs prioritaires dinternationalisation.
Enfin, conclut-il, lorientation internationale ainsi proposée
requiert quun plan daction précis soit établi
rapidement par la nouvelle direction des relations internationales,
en collaboration avec les unités et services. Il convie étudiants,
professeurs, chercheurs et employés de lUniversité
à contribuer à sa réalisation.
Françoise Lachance
Une synthèse de lentente de réinvestissement paraîtra
dans Forum à compter de janvier.