Volume 35 numéro 15
11 décembre
2000




ASSEMBLÉE UNIVERSITAIRE

Entente de réinvestissement, politique de financement et internationalisation

À la dernière rencontre de l’Assemblée universitaire de l’année 2000, tenue le 4 décembre, le recteur Robert Lacroix a présenté le document intitulé Entente de réinvestissement 2000-2003 avec le ministère de l’Éducation. Ce texte est directement lié au contrat de performance qu’il devait signer le lendemain avec le ministre François Legault (voir page 1). Cette signature permet à l’Université d’obtenir un financement additionnel de 124 M$ sur trois ans. Le texte de l’entente reprend en bonne partie le plan d’action 2000-2003 et la présentation faite en octobre par le recteur devant l’Assemblée universitaire.

«Ce document représente ce que nous voulons faire et ce que le ministre a accepté de financer», a affirmé le recteur. Ainsi on y trouve les priorités d’action de l’Université, notamment le retour à l’équilibre budgétaire, l’accroissement de l’accessibilité et le soutien à la réussite. L’Université veut aussi augmenter son taux de diplomation et contrer le décrochage. Au premier cycle, le taux de diplomation est de 74%, taux que l’Université veut hausser à 80% d’ici 2008 en prenant des mesures pour retenir les étudiants particulièrement vulnérables au premier trimestre de la première année.


Retenir les étudiants

Pour y parvenir, l’Université s’occupera davantage des étudiants de première année, surtout dans les secteurs où la persistance est faible. «Ce qui correspond souvent à des champs d’études où il y a de grands groupes, situation que ces étudiants n’ont pas connu auparavant, constate le recteur. Ils se retrouvent donc fortement désemparés. Dans certains cas, nous acceptons des étudiants même si nous savons qu’ils ont peu de chances de réussir.» Il faudra donc se résigner à les diriger vers une formation préalable ou à les refuser, a-t-il ajouté.

«Même dans les programmes contingentés, nous perdons des étudiants, souvent les meilleurs. Or, les meilleurs sont également ceux qui ont le plus de chances d’avoir les capacités de poursuivre aux cycles supérieurs.»

Plus de 70% de la perte d’étudiants se produit la première année. L’Université a donc mis sur pied le programme contact-études, en vigueur dès cette année, par lequel les étudiants de troisième année établissent un contact téléphonique avec ceux de la première année pour s’informer de leurs difficultés, les encourager et au besoin les diriger vers les ressources appropriées.

Du côté des cycles supérieurs, la rétention des étudiants et l’accroissement du taux de diplomation dépendent principalement de l’aide financière. L’Université augmente donc les fonds consacrés aux auxiliaires d’enseignement et aux bourses en plus d’y consacrer une partie importante des fonds internes de la recherche.

Le document compte aussi des données déjà connues sur le développement du corps professoral, la recherche, l’internationalisation, l’intégration des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les bibliothèques, la rationalisation de l’offre de formation à la suite des travaux de la Commission des universités sur les programmes ainsi que l’efficience de la gestion.


Nouvelle politique de financement

Quant à la nouvelle politique de financement des universités rendue publique le 1er décembre, elle vaudra à l’Université de Montréal 4,5 M$ de plus par année en fonction des caractéristiques qui lui sont propres. «C’est une première percée dans la reconnaissance de notre situation d’université la plus sous-financée du Québec, a signalé le recteur. Divers comités sont en place pour préciser des éléments de financement des secteurs disciplinaires, des cycles d’études, ainsi que du soutien et des locaux.» Des comités mixtes universités-ministères se penchent sur ces questions afin d’arriver à des propositions en mars prochain. Seule restera à résoudre la question de la formation continue.

«Nous allons défendre la spécificité de l’Université de Montréal sur chacun de ces points.» Mais l’opération est ardue parce que chaque modification touche la distribution des subventions entre les universités.


Internationalisation

L’Assemblée universitaire a ensuite adopté le document L’Université de Montréal, orientation internationale préparé par le comité consultatif sur l’internationalisation, que présidait le vice-recteur à la planification François Duchesneau.

«Ce document explicite notre ouverture à l’international, a précisé le vice-recteur. Le comité croit que l’Université doit développer son internationalisation en fonction de ses clientèles étudiantes afin de les préparer à des interventions professionnelles dans un monde globalisé.»

L’internationalisation de l’Université de Montréal dépend au premier chef de la qualité, de la pertinence et de l’ouverture sur le monde des formations qu’elle offre, écrit-on dans le document. Elle doit donc instaurer des programmes spécialisés en études internationales et renforcer l’enseignement des principales langues et cultures occidentales de même qu’asiatiques dans une pluralité de programmes.

L’Université favorisera la participation de ses étudiants aux programmes d’échanges et aux stages à l’étranger, soutiendra les unités académiques qui établiront des partenariats avec des établissements étrangers et qui réaliseront avec eux des cotutelles de doctorat. Elle recrutera aussi les meilleurs étudiants étrangers. «Elle sélectionnera ses ententes et ses partenariats internationaux, ajoute-t-on, suivant la valeur ajoutée qu’ils confèrent à ses activités d’enseignement, de recherche, de service à la communauté et, notamment, à ses programmes de formation.»

En matière de coopération, l’Université «aura intérêt à se doter de mécanismes appropriés de sélection, de gestion, d’évaluation des projets de coopération, ainsi que de reconnaissance des réalisations accomplies», précise le comité dans son rapport.

Le Bureau de la coopération internationale devrait être réorganisé en une direction des relations internationales, rattachée directement à l’un des vice-rectorats, et un comité d’orientation et de développement des relations internationales devrait être mis sur pied, recommande le comité. Il demande qu’on attribue les crédits budgétaires suffisants à la réalisation de ces objectifs prioritaires d’internationalisation.

Enfin, conclut-il, l’orientation internationale ainsi proposée requiert qu’un plan d’action précis soit établi rapidement par la nouvelle direction des relations internationales, en collaboration avec les unités et services. Il convie étudiants, professeurs, chercheurs et employés de l’Université à contribuer à sa réalisation.

Françoise Lachance


Une synthèse de l’entente de réinvestissement paraîtra dans Forum à compter de janvier.