Lhistoire
au bout des doigts
Le Groupe de recherche
sur les jeunes et les médias lance La cyberligne du temps.
Gouverneur de
la prison de Québec à la fin du siècle dernier,
Joseph Elzéar Bernier rêve de voyages vers le pôle
Nord. Il embarque enfin, en 1904, afin dexplorer les archipels
à lest de lArctique et de percevoir les droits
de douane des bateaux de pêche. En juillet 1909, sur lîle
Melville, lexplorateur réclame officiellement, au nom
du Canada, la plupart des îles arctiques au nord du 80e parallèle.
De 1904 à 1925, il effectue 12 expéditions dans lArctique.
Au cours de sa carrière, il commandera plus de 100 bateaux.
Cette biographie de lun des plus grands explorateurs de lhistoire
canadienne a été trouvée en trois minutes grâce
à un tout nouveau site: La cyberligne du temps (www.histori.ca/cyberligne).
En plus de la description des exploits du capitaine Bernier, on peut
apercevoir le tracé de ses itinéraires sur une carte
topographique du Grand Nord canadien ainsi quune photo dun
de ses équipages. De plus, le lecteur a accès à
des hyperliens utiles pour en apprendre davantage sur lexploration
de lArctique.
Financée par la fondation Historica, La cyberligne du temps
présente 700 capsules historiques, de la visite de Jean Cabot
à Terre-Neuve en 1497 à larraisonnement en Colombie-Britannique
dun cargo délabré et insalubre où sentassaient
123 immigrants chinois illégaux, le 19 juillet 1999. «Destinées
au grand public, les capsules historiques sont des textes faciles
à lire mais rigoureux et bien documentés», explique
Annie Caron, étudiante à la maîtrise au Département
de communication et coordonnatrice de
liaison d'Historica au Groupe de recherche sur les jeunes et les médias
(GRJM).
Les capsules historiques sont bien illustrées. On y trouve
des images provenant notamment des Archives nationales du Canada et
certaines sont inédites.
Pour linstant uniquement en français, La cyberligne du
temps partage la mission de la fondation Historica: «La promotion
dune meilleure compréhension de lhistoire du Canada
et de son importance dans le façonnement de notre avenir.»
Cette fondation, créée par les hommes daffaires
Charles Bronfman, président de Seagram, et Red Wilson, président
de CAE, est bien connue pour avoir produit les Minutes du patrimoine,
ces «messages publicitaires» sur lhistoire télédiffusés
à des heures de grande écoute.
«Le choix des thèmes à explorer nest jamais
facile dans ce genre de projet, explique Maude Ladouceur, qui a écrit
la plupart des textes sous la supervision du directeur du projet,
Jean-Pierre Charland, professeur au Département de didactique
de la Faculté des sciences de léducation. Mais
nous avons consulté une grande quantité douvrages
pour être certains de noublier aucun événement
majeur.»
Mme Ladouceur ajoute cependant que le travail nest pas terminé.
Mais ainsi va la vie dun historien. «Nous aimerions développer
des thèmes comme lhistoire des sciences, lhistoire
économique.»
Lancée au Carrefour de lhistoire, dans le cadre du Salon
du livre de Montréal, le 17 novembre dernier, La cyberligne
du temps est assez complète pour être utilisée
par quiconque sintéresse à lhistoire du
pays. «Nous présentons huit thèmes à travers
lesquels lutilisateur peut naviguer: Autochtones, Immigration,
Occupation du territoire, Transports et communications, Politique
extérieure, Politique intérieure, Exploration et enfin
Droits de la personne. Lusager peut créer sa propre ligne
du temps selon ses préférences.»
Léquipe a pris en considération le travail des
enseignants afin que ceux-ci puissent organiser leurs cours à
partir déléments tirés de la Cyberligne.
«Plusieurs professeurs du secondaire doivent enseigner une seconde
matière; ils choisissent lhistoire dans une bonne proportion.
Or, la plupart dentre eux nont suivi que six cours dhistoire
durant leur formation universitaire. Les outils informatiques peuvent
leur venir en aide.»
Jusquà maintenant, la réaction des utilisateurs
du milieu de lenseignement a été très positive.
Mais Maude Ladouceur et les autres chercheurs associés au GRJM
ne savent pas si le financement permettra de réaliser la suite
du projet. De toute façon, la jeune femme, qui poursuit une
maîtrise en technologie éducationnelle à la Faculté
des sciences de léducation, a dautres projets.
Elle travaille notamment à la tenue des Fêtes du patrimoine
virtuelles, organisées par la même fondation.
M.-R.S.