Repérage
de trois disques protoplanétaires
On
pourra observer ces planètes dans à peine un million
dannées!
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Anthony
Moffat et Anita Mücke discutent des résultats
de leurs observations devant de splendides images de supernovae
prises par le télescope spatial Chandra. |
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Une chercheuse
postdoctorale du Département de physique, Anita Mücke,
est parvenue à détecter trois importants nuages de matière
où des planètes sont possiblement en formation autour
détoiles centrales.
Les disques protoplanétaires en question se trouvent près
dun amas extrêmement dense détoiles jeunes
et massives (NGC 3603) situé dans la constellation de la Carène,
visible uniquement de lhémisphère Sud. Il sagit
de la plus importante région de formation détoiles
observable dans notre galaxie et certaines étoiles de lamas
central font jusquà 100 fois la masse du Soleil.
«Nos observations visaient dabord à étudier
leffet des vents stellaires en provenance de cet amas central
comptant quelque 10000 étoiles», explique Anthony Moffat,
professeur au Département de physique et collaborateur à
cette recherche. Les observations ont été faites en
ondes radio (trois et six centimètres) à laide
du radiotélescope australien ATNF Compact Array.
Lanalyse des images a montré que lémission
radio détectée provenait dune multitude de petites
structures dans les nuages de gaz entourant le NGC 3603 et dont lâge
est à peine de un million dannées. Les chercheurs
ont dirigé leurs observations vers trois de ces formations
périphériques déjà repérées
par le télescope Hubble.
«Ces disques sont probablement 100 fois plus étendus
que notre système solaire, mais ils sont encore trop denses
pour quon observe létoile centrale en formation,
poursuit Anthony Moffat. Cest la première fois quon
effectue des observations en ondes radio de disques protoplanétaires
aussi massifs.»
Ces images ont révélé lexistence démissions
radio de 10 à 20 fois supérieures à ce que prédisaient
les modèles. «Contrairement au Soleil, ce flux radio
nest pas dorigine exclusivement thermique; il semble quun
champ magnétique assez fort soit à loeuvre dans
le nuage. On ne soupçonnait pas son existence et il sagit
dun indice supplémentaire montrant que les champs magnétiques
accompagnent la formation détoiles et de planètes.»
Pour ces raisons, les disques en question seraient de bons candidats
dans la recherche de pouponnières de planètes, estime
Anthony Moffat. Toutefois, si des planètes sont en formation
dans ces nuages, elles ne prendront véritablement forme que
dans un million dannées environ, ce qui est un peu long
pour observer le processus!
«Mais nous savons maintenant où chercher, souligne le
professeur. On peut diriger nos observations vers des formations semblables
mais plus âgées.»
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Cette
image radio montre lamas stellaire NGC 3603 (au centre de
la photo) entouré dun immense nuage de gaz dans lequel
se trouvent les trois disques protoplanétaires, indiqués
par les flèches. Les étranges formes bleues indiquent
la présence de flux radio. |
Une
autre première avec Chandra
Anthony Moffat et Anita Mücke, avec lassistance de Serguei
Martchenko et de Gwen Skalkowski, ont également pris la première
photographie en rayons X de ce même amas stellaire de la Carène
à laide du tout nouveau télescope spatial Chandra.
Ce télescope orbital, lun des cinq grands télescopes
spatiaux de la NASA actuellement en activité, est spécialisé
dans les observations aux rayons X.
La photo, considérée comme spectaculaire par les astrophysiciens,
a révélé pour la première fois un lien
entre les sources de rayons X et les nombreuses étoiles massives
de lamas NGC 3603. «Lémission des rayons
X provient de la collision de particules dans les vents solaires chauds
et forts entourant ces étoiles, indique Anthony Moffat. Dans
certains cas, les vents qui sentrechoquent semblent aussi provenir
détoiles doubles.»
Léquipe de chercheurs effectuera une autre série
dobservations à laide du même télescope
mais dans une zone beaucoup moins dense située dans le Petit
Nuage de Magellan. Dans cette galaxie naine qui gravite autour de
la nôtre, la teneur en éléments lourds provenant
de la fusion nucléaire est 10 fois moindre que dans notre galaxie,
ce qui devrait avoir un effet sur les vents stellaires de même
que sur le flux de rayons X et permettre détablir des
comparaisons avec ce qui a été observé dans lamas
NGC 3603.
Daniel Baril
Daniel
Baril