Volume 35 numéro 12
20 novembre
2000




COURRIER

Campagne annuelle du fonds alma mater
«Investir en l’Université, c’est investir en l’homme…»

Au seuil de ce millénaire, millénaire de savoir et de compétition, l’Université de Montréal a gravé au fronton de ses murs la phrase «Investir en l’homme».

À cette heure de la mondialisation où l’agir financier et politique — dans le non-dit de sa grammaire de fonctionnement comme dans ses programmes — n’a pas l’homme pour priorité et centre d’intérêt, l’Université de Montréal, dans son rôle d’alma mater, semble inviter les différents acteurs et actrices financiers et politiques au resouvenir de cette vérité fondamentale: on a souvent tendance à oublier que ce ne sont ni les établissements ni les mécanismes aveugles, si bien agencés soient-ils, qui font l’Histoire, qui construisent et qui rendent inébranlables les civilisations les plus porteuses d’avenir. Ce ne sont pas les constitutions ni les organisations qui en découlent qui font l’histoire des peuples, ce sont les hommes qui font l’Histoire et qui rendent inébranlables les institutions et les organisations réalisées par les hommes, et c’est de la qualité de ceux-ci que dépend la qualité de leur histoire.

Vérité clairement bien énoncée. L’investissement en l’homme se pose à tous comme un défi, urgence et priorité des priorités. Et tout peuple soucieux de s’assurer une place dans l’Histoire entre par cette porte étroite. À ce propos, pour ma part, je pense que le Québec ne sera grand et fort, ses missions prophétiques et critiques remplies, que si ses universités sont fortes. Vérité qui interpelle et rehausse les universités de cette province. Autrement dit, aux universités fortes, un Québec fort. Et ceci peut s’appliquer à tout le Canada… C’est ici une invitation à repenser la place et le rôle accordés aux universités dans la province…

L’Université de Montréal est lancée dans une grande campagne de financement. Campagne dont le thème «fonds alma mater» et le slogan «L’Université en tête» ne sont pas sans évoquer la précarité et le péril dans lesquels semble située sa «maternité». D’où l’urgence d’une aide en vue d’un prompt rétablissement pour une meilleure forme. Son souci premier étant le bien-être de ses enfants, les fonds amassés lui serviront à:
• moderniser les laboratoires et acheter l’équipement informatique et scientifique;
• construire de nouveaux locaux et rénover certains pavillons facultaires;
• créer un fonds de dotation pour favoriser l’établissement de jeunes chercheurs et de chaires d’enseignement;
• créer un fonds pour augmenter les bourses d’excellence qui seront données aux étudiants.

Ceci étant, elle adresse un vibrant appel à tous les «fruits de ses entrailles» (les diplômés en premier) et à ceux et celles qui, habités par quelque idéal, portent cette nation dans leur coeur et qui croient avec nous que l’investissement en l’homme pour une vie heureuse et saine dans un environnement clément est ce vers quoi nous devons tous persévérer par l’essentiel de nos forces, de nos énergies et de nos finances.

Yedidya Ndong
Étudiant au Département
de littérature comparée