Un
café pour Télémaque
Tous
sont invités à participer à un programme de mentorat.
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Johanne
Ricard (debout) et Francine Audet (assise) ont mis sur pied
le programme de mentorat Télémaque en 1998.
Le premier jumelage a eu lieu en février 1999 et
la demande ne cesse de croître. |
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LLe programme
Télémaque, lancé il y a deux ans par le Service
dorientation et de consultation psychologique (SOCP), manque
de mentors. «Nous devons renouveler notre banque de collaborateurs»,
signale Francine Audet, lune des responsables de ce programme
qui vise à faire rencontrer des jeunes incertains de leur orientation
professionnelle et des gens qui exercent leur métier depuis
plusieurs années.
Lan dernier, 63 étudiants sont restés en attente
et nont pu être «jumelés», une opération
qui consiste le plus souvent en une rencontre amicale dune heure.
En revanche, 46 ont pu rencontrer un mentor qui leur a décrit
comment il voyait son travail. Cette année, 10 étudiants
sont sur la liste dattente.
«Il ne sagit pas dun programme dinsertion
professionnelle», signale la conseillère dorientation
Johanne Ricard, coordonnatrice du secteur orientation scolaire et
professionnelle au SOCP. Il peut arriver que certains jumelages sétendent
sur une longue période et donnent accès à des
emplois, mais ce nest pas lobjectif visé. Le but,
cest de faire en sorte quun étudiant ait une meilleure
idée de la carrière qui lintéresse. «Il
est arrivé que des étudiants renoncent à une
carrière après avoir été jumelés.
Elle ne leur convenait tout simplement pas», précise
Mme Audet.
Durant lété, plus de 150 ordres professionnels,
corporations ou associations ont été invités
à participer au programme. On espère obtenir la collaboration
de physiothérapeutes, psychologues industriels, médecins,
infirmières, anthropologues, criminologues, chercheurs en santé
et plusieurs autres. Même dans les disciplines qui figurent
dans la banque de données, on aimerait compter plusieurs représentants,
car certains étudiants veulent prendre connaissance de diverses
expériences.
Baptisé «Télémaque», du nom du fils
dUlysse élevé par le célèbre Mentor,
ce programme peut stimuler la motivation et encourager la persévérance.
Il permet en outre aux étudiants de vérifier si leurs
objectifs professionnels correspondent à leur personnalité,
à leurs valeurs et à leurs attentes.
Par exemple, un étudiant qui rêve dune carrière
en cinéma pourrait être surpris par lhoraire dun
tournage: lever à 4 h 30, stress continu suivant les sautes
dhumeur du réalisateur jusquau moment de ramasser
le matériel, sous la pluie, en fin de journée. Et pour
un salaire plutôt moyen.
Un besoin pressant
La plupart des étudiants qui sinscrivent au programme
ont dabord rencontré lun des sept conseillers dorientation
scolaire et professionnelle du SOCP, qui reçoivent en entrevue
individuelle plus de 2000 personnes par année. «Il sagit
pour létudiant de côtoyer, souvent pour une première
fois, une personne qui exerce un métier qui lui plaît,
reprend Mme Audet. Tout ce que nous demandons au mentor, cest
de rencontrer létudiant à un moment et à
lendroit qui leur conviennent le mieux.»
Létudiant arrivera à cette rencontre avec une
liste de questions établies au cours dune réunion
préparatoire avec le conseiller de façon à ne
pas faire perdre son temps au mentor. Mais il y aura évidemment
de la place pour limprovisation. Par exemple, rien ninterdit
que les rencontres se poursuivent si le besoin sen fait sentir.
«Même si la rencontre savère plutôt
décevante du côté des perspectives davenir,
il vaut mieux que létudiant sache dès maintenant
ce qui lattend», poursuit Mme Ricard.
Appel
aux professions
La banque de mentors est essentiellement constituée de personnes
qui occupent des postes susceptibles dintéresser les
étudiants de lUniversité de Montréal et
des écoles affiliées. Mais certaines demandes précises
sont venues des étudiants, notamment pour un producteur de
cinéma et un océanographe. On veut aussi connaître
la vie des enseignants de cégeps et décoles secondaires.
Un appel a également été lancé aux membres
de la communauté universitaire, particulièrement ceux
qui ont une activité professionnelle à lextérieur
de lUniversité.
Les fondatrices du projet Télémaque insistent sur le
fait que la rencontre peut être également stimulante
pour le mentor, qui sera ainsi en présence dun jeune
ayant un regard neuf, enthousiaste sur son travail.
Pour sinscrire, on compose le 343-6853 (faire le 0). On peut
aussi consulter le site Web du SOCP www.socp.umontreal.ca
et remplir le formulaire virtuel.
Mathieu-Robert
Sauvé