Prier
aide à guérir!
Jean-Guy
Nadeau étudie les rapports entre la souffrance et la foi.
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Le médecin
qui voit un malade se mettre à prier peut se réjouir»,
disait à LActualité médicale le
neurologue montréalais Michel Copti en mai dernier. Selon lui,
on peut consulter 130 articles scientifiques sur les vertus curatives
de la prière. De plus, les malades hospitalisés qui
reçoivent la visite du service de pastorale pendant une heure
quotidiennement quittent lhôpital en moyenne deux jours
plus tôt que les autres.
Dieu devrait-il être un allié de la ministre de la Santé
et des Services sociaux afin de laider à réformer
le système? En tout cas, récemment, 300 délégués
de lAssociation québécoise de la pastorale de
la santé et de lAssociation canadienne pour la pratique
et léducation pastorales se sont réunis à
lUniversité de Montréal pour tracer le «bilan
de santé du spirituel et du religieux». Parmi les conférenciers,
Jean-Guy Nadeau, professeur à la Faculté de théologie,
qui donne depuis plusieurs années des cours optionnels qui
obtiennent un succès fou: Interprétation chrétienne
de la souffrance et Souffrance et foi chrétienne. «À
quoi jattribue cette popularité? Au fait que chacun dentre
nous a une certaine expérience de la souffrance et cherche
des réponses à ses questions», souligne-t-il.
En conférence, M. Nadeau a expliqué que les interprétations
chrétiennes de la souffrance avaient beaucoup changé
au cours des dernières années. «Jadis, la souffrance
était lexpression de la punition. On a aussi poussé
à son paroxysme lidée que la souffrance faisait
grandir. En général, les gens nacceptent plus
ces idées aujourdhui.»
Pourtant, signale le théologien, plusieurs personnes qui doivent
être hospitalisées pour des maladies graves redécouvrent
la religion de leur enfance. «Les gens de ma génération,
par exemple, ont un fond de religion catholique où Dieu a une
image de bienfaiteur: cest un dieu qui soccupe de nous.
Chez les musulmans, cest un peu différent. Ce qui arrive
dans la vie correspond à la volonté divine.»
Mais la réconciliation na pas lieu sans heurt. Les condamnés
voient dabord un dieu vengeur et peuvent connaître une
période de révolte. «Cette notion de révolte
contre son dieu est présente dans la culture chrétienne.
Il existe même un psaume de colère contre Dieu où
lauteur exprime sans détour son humeur: Où
étais-Tu lorsque javais besoin de Toi?»
Mathieu-Robert
Sauvé