Une
bibliothèque bien particulière
La
matériauthèque de la Faculté de laménagement
comprend plus de 8000 échantillons de matériaux.
![](photos/materiautheque.jpg) |
Devant
un nuancier de couleurs, le professeur Collin Davidson,
de lÉcole darchitecture, et la documentaliste
Katia Mayer montrent un des 1000 échantillons de
céramiques entreposés à la matériauthèque
de la Faculté de laménagement. |
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Une maison anglaise,
un stade en Norvège, une école en Autriche, une chapelle
américaine... Ces différentes constructions ont en commun
le bois, un matériau traditionnel qui, grâce aux innovations
technologiques, a acquis plus de souplesse dans les formes et une
résistance accrue à la charge. Le lamellé-collé,
par exemple, un contreplaqué dépaisseurs variées,
est reconnu pour ces avantages.
Un échantillon de ce type de bois se trouve à la matériauthèque
de la Faculté de laménagement, où plus
de 8000 spécimens de matériaux sont entreposés.
Des centaines de fournisseurs renouvellent régulièrement
les échantillons de tissus, marbres, céramiques, revêtements
vinyliques, membranes de toit et isolants afin que les étudiants
soient à laffût des nouveautés sur le marché.
«Cest une bibliothèque bien particulière,
dit la documentaliste Katia Mayer. Ici, il ny a pas de livres,
mais des sections de cloisons, des cadres de fenêtres, des briques
et du béton. Cela permet aux étudiants de voir en trois
dimensions les divers matériaux illustrés dans les catalogues
et de mieux comprendre leurs propriétés physiques.»
Mais lintérêt de la matériauthèque
ne sarrête pas là. Elle fournit aussi une foule
de renseignements dordre pratique, souligne Collin Davidson,
professeur depuis 1968 à lÉcole darchitecture
et responsable de la matériauthèque. Par exemple, létudiant
a accès à de linformation et à des devis
qui lui indiquent le détail des travaux, la nature des matériaux
et les délais dexécution. «La matériauthèque
est un outil daide à lenseignement et à
la recherche», affirme M. Davidson.
Un complément à linformation théorique
Doù vient lidée dune bibliothèque
de matériaux? «Antérieurement, chaque département
de la Faculté avait sa propre matériauthèque,
raconte le professeur Davidson, mais faute de ressources aucune nétait
vraiment fonctionnelle. Il devenait urgent de trouver une solution
qui permette daméliorer lefficacité de ces
centres de documentation.» En 1998, le doyen de la Faculté
de laménagement, Michel Gariépy, la approché
pour mener une étude à ce sujet. Après une visite
de la cartothèque du Département de géographie
et de plusieurs matériauthèques, dont celles du Cégep
du Vieux-Montréal et de lÉcole darchitecture
en France, M. Davidson recommande entre autres de regrouper les quatre
bibliothèques de matériaux dans un seul et même
lieu.
Celui quon nomme le «loup blanc» dans le milieu
admet quun formidable concours de circonstances a favorisé
la réalisation du projet: le bâtiment de la Faculté,
qui fête cette année ses 30 ans, était alors en
rénovation. De plus, la proposition appuyait le plan dabolition
des cloisons entre les départements, une préoccupation
commune à MM. Gariépy et Davidson. À force de
travail et de persuasion pour rallier les plus réticents, la
matériauthèque prend forme un an plus tard et soulève
un enthousiasme unanime.
Pour M. Davidson, qui rêve douvrir le centre à
un public plus large, notamment les professionnels, la structure actuelle
a donné raison à cet engouement. Les étudiants
des différentes écoles de la Faculté utilisent
assidûment la matériauthèque comme complément
à linformation théorique. Avec ses 279 m2, incluant
deux bureaux et deux salles dentreposage, la bibliothèque
de matériaux accueille même des étudiants dautres
départements et établissements.
«Lan dernier, la matériauthèque a été
le clou de la visite de cégépiens à la Faculté»,
affirme Katia Mayer.
Le défi du classement
Pourtant, une ombre se profile à un moment sur le projet: comment
instaurer un classement des matériaux qui profite à
tous? Voilà la question que se posent M. Davidson et Mme Mayer.
Cest que les architectes ont recours à un système
connu sous le nom de «répertoire normatif» (qui
désigne les 16 divisions de la construction: plomberie, électricité,
isolation, etc.), alors que les designers industriels utilisent un
classement basé selon les différents types de matériaux:
bois, plastique, verre, pierre
«Une fenêtre daluminium intéresse les architectes
parce que cest une fenêtre, mais les designers sy
intéressent parce quelle est faite en aluminium, illustre
le directeur. Doù le problème délaborer
un seul classement pour les deux disciplines.» Le professeur
se montre toutefois confiant: avec linstallation du programme
informatique Access, il sera bientôt possible détablir
le passage entre les deux méthodes de classement.
Mais un vrai travail de bénédictin attend Mme Mayer
puisque, après avoir répertorié les 8000 échantillons,
toute une phase de travail restera à accomplir, dont le maintien
à jour des données et linformatisation des catalogues.
Un boulot que la documentaliste connaît bien. Avant dêtre
engagée par la Faculté de laménagement,
elle a travaillé pendant 20 ans au centre de documentation
du Département de sociologie.
«Le gros du travail devrait être terminé dici
lautomne prochain, assure-t-elle. À la matériauthèque,
deux terminaux seront à la disposition des étudiants.
Grâce à Internet, ils pourront même consulter de
chez eux les données des catalogues et, éventuellement,
avoir accès à des images numérisées des
échantillons.»
Dominique
Nancy
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