Régime
de retraite: au beau fixe
Les placements
affichent toutefois une modeste performance pour lannée
1999.
Germain
Bourgeois
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Éric
Filteau
|
La caisse du Régime
de retraite de lUniversité de Montréal (RRUM)
est toujours en excellente santé malgré les différentes
mesures prises pour résorber limportant surplus actuariel
des dernières années et un rendement sur les placements
inférieur à celui des grandes caisses de retraite canadiennes
pour 1999.
Au 31 décembre 1999, lactif net de la caisse du Régime
de retraite était de 1557 M$, en augmentation de 72 M$ par
rapport à lannée précédente, a-t-on
appris à la 10e réu-nion annuelle statutaire du RRUM,
qui avait lieu le 25 octobre dernier. Pour la première fois,
cette réunion était retransmise en direct à Saint-Hyacinthe.
Bien quaucune étude actuarielle nait été
menée en 1999 (la prochaine sera effectuée en 2001),
on estime le surplus à 31 M$ à la fin de cette année.
Ce surplus est ce qui reste dans la caisse une fois retranchés
les sommes nécessaires pour respecter les obligations du Régime
ainsi quun montant pour faire face aux imprévus.
Outre le report de cotisation pour lemployeur, ce qui a donné
lieu à la création du Fonds de relance, les principales
mesures prises pour résorber le surplus ont été
ladoption de lindexation automatique à 100% de
lindice des prix à la consommation pour tous les crédits
de rente accumulés jusquen juin 2002 et le programme
de rachat dannées de service passé. Ce programme
a été un franc succès puisque les deux tiers
des personnes visées sen sont prévalues.
Placements
Le faible accroissement de lactif de la caisse est attribuable
principalement au report de la cotisation de lemployeur et à
la mince performance des placements, soit un rendement de 6,7% pour
lannée 1999. Ce rendement est nettement inférieur
au taux moyen obtenu par les caisses de retraite ayant un actif de
plus de 250 M$. Deux raisons expliquent cette situation, selon Germain
Bourgeois, directeur des placements à la Direction des finances.
Il y a eu dabord les difficultés auxquelles sest
heurté un des 11 gestionnaires de la caisse. Mais la principale
raison tient à la politique de gestion du RRUM, qui prévoit
que la caisse ne peut investir plus de 9% de ses avoirs dans un seul
titre. Or, la poussée de 32% de la Bourse de Toronto en 1999
est surtout attribuable à deux titres, BCE et Nortel, qui comptaient
pour plus de 20% de lindice TSE 300. En effet, sans ces deux
titres, le TSE naurait progressé que de 8%.
«Nous navons donc pas pu participer à cette folie»,
a déclaré M. Bourgeois avant dajouter que les
résultats devraient être tout autres pour lannée
2000, et ce, pour la même raison. En effet, la journée
même, le titre-vedette de la Bourse de Toronto plongeait de
29%. Or, avant sa chute, Nortel comptait pour 30% du TSE. Pour les
trois premiers trimestres de lannée 2000, le rendement
de la caisse du Régime de retraite est de 11,5%, a indiqué
le directeur des placements.
«Il faut se rappeler que notre stratégie de placement
est fondée sur une vision à long terme, a-t-il ajouté.
Pour bien en percevoir les effets, on doit regarder le rendement moyen
obtenu au cours des dernières années. Or, notre rendement
annuel moyen est de 13,2% sur une période de 4 ans et de 11,3%
sur 10 ans, ce qui nous situe dans la moyenne des grandes caisses
de retraite canadiennes.»
Participation
En 1999, le nombre de cotisants au Régime est passé
de 5222 à 5180, ce qui reflète la tendance à
une stabilisation des effectifs déjà observée
en 1998, a fait remarquer Éric Filteau, directeur de la division
du Régime de retraite à la Direction des ressources
humaines. On se souvient que les années 1995 à 1997
avaient été marquées par une forte diminution
des participants actifs à loccasion des programmes de
départ volontaire. En revanche, on observe une croissance lente
du nombre de retraités, qui est passé de 1859 à
1942.
Malgré les nombreux départs à la retraite des
dernières années, lâge moyen des participants
actifs était de près de 47 ans à la fin de 1999,
tandis que la proportion des cotisants de moins de 40 ans était
en légère diminution. Quant au nombre de retraités,
dont la moyenne dâge est de 69 ans, il a presque doublé
depuis 1993, une tendance qui vraisemblablement saccélérera
au cours des prochaines années. Selon M. Filteau, environ 40%
des employés non enseignants de lUniversité devraient
prendre leur retraite au cours des cinq à sept prochaines années.
La loi 102
Quant à la loi 102 sur les régimes complémentaires
de retraite, qui fait présentement lobjet dune
contestation en cour par des retraités dHydro-Québec,
«elle ne nous touche en aucune façon», a déclaré
Éric Filteau.
Répondant à une question sur le sujet, lactuaire
Raymond Gaudet, de la firme Morneau Sobeco, a précisé
que lesprit de la loi 102 est justement de favoriser le partage
des surplus entre les différents partenaires. Or, à
lUniversité de Montréal, la composition paritaire
du Comité de retraite, où lemployeur et les membres
du Régime ont un nombre égal de représentants,
constitue une assurance à cet égard. De plus, une modification
apportée à larticle 6.08 du règlement du
Régime de retraite en 1999 clarifie les priorités dapplication
du surplus. Ainsi tout surplus actuariel doit être utilisé,
dabord et avant tout, pour indexer les rentes de façon
ponctuelle, à 100% de lindice des prix à la consommation.
Françoise
Lachance