Volume 35 numéro 8
23 octobre
2000


 


Les Midis de la veille
Pour se tenir à la fine pointe des technologies de l’information.

Lyne Bouchard

La Direction générale des technologies de l’information et de la communication (DGTIC) lançait, le 11 octobre der-nier, sa série de conférences-midi les «Midis de la veille», destinée à tenir la communauté universitaire au fait des derniers développements dans le domaine des technologies de l’information.

Pour cette première, la DGTIC a fait appel à Lyne Bouchard, directrice des services-conseils chez Gartner, une société d’analyse de marché en technologies de l’information et de la communication.

Mme Bouchard a présenté les grandes tendances qui se dessinent présentement dans ce marché. En 2005, estime-t-elle, plus de 10% des revenus des entreprises seront consacrés aux TIC et 50% des investissements en capital iront à ce secteur. Environ 70% des applications seront mises au point en dehors des entreprises utilisatrices à cause du manque de ressources compétentes à l’interne.

Déjà la question n’est plus «combien ça coûte à acquérir», mais «combien ça coûte à maintenir». De ce côté, les entreprises sous-estiment largement les coûts; en fait, les coûts de maintien des systèmes informatiques sont généralement le double de ce qui est évalué par l’entreprise.

Concernant les universités, la conseillère considère que le produit, c’est-à-dire l’offre de cours, se prête bien au commerce informatique et présente donc un bon potentiel de développement. Toutefois, il faut dépasser la simple mise en ligne d’information statique: «Ceci coûte de l’argent, ne réduit pas les frais et engendre peu de revenus», a-t-elle souligné. Le potentiel est plutôt du côté du recrutement, qui peut être favorisé par l’offre de services personnalisés, comme l’inscription en ligne, l’accès aux dossiers personnels, l’offre de cours à distance, etc.

De l’avis de Lyne Bouchard, les universités tirent de l’arrière par rapport aux entreprises dans le recours aux TIC pour faire face à la concurrence et pour intégrer ces technologies dans la formation. «Aux États-Unis, 30% des contenus de cours universitaires sont accessibles présentement sous forme informatique et 25% des étudiants se prévalent de cette offre. En 2005, on prévoit que la contribution des universités à ce type de formation ne comptera que pour 20 à 30% des contenus, le reste étant pris en charge par les entreprises. Aux universités de prendre le bateau et de se préparer à ce qui s’en vient.»

La DGTIC entend proposer un programme de conférences sur ces questions à raison de une conférence par mois. La prochaine, annoncée pour le 1er novembre, sera donnée par Roy Tennant, gestionnaire du programme E. Scholarship Web & Services à la California Digital Library. Le sujet devrait intéresser au premier chef les spécialistes des sciences de l’information et de la bibliothéconomie.

Daniel Baril