Un
centre détude des religions voit le jour
Les
jeunes ont une grande curiosité pour le fait religieux.
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Solange
Lefebvre (à gauche) et Dominique Deslandres (à
droite) estiment que létude du fait religieux
connaît un regain dintérêt. Elles
dirigeront le Centre détude des religions,
lancé la semaine dernière. |
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LLe Centre détude
des religions de lUniversité de Montréal (CERUM)
était lancé le 17 octobre à la Faculté
de théologie. Regroupant une quarantaine de professeurs qui
mènent des travaux dans le domaine religieux, ce nouveau centre
organisera des rencontres et des conférences et stimulera les
échanges entre les spécialistes du fait religieux.
La directrice, Solange Lefebvre, souligne quil ne sagit
pas dun centre proprement théologique même si plusieurs
professeurs de la Faculté de théologie, dont elle-même,
en font partie. «Sans faire de recherches exhaustives, nous
avons établi une liste de 45 personnes à lUniversité
de Montréal qui sintéressent au fait religieux.
Ça va de la sociologie aux sciences pures», dit-elle.
Le répertoire mentionne par exemple que Louis Lessard, du Département
de physique, mène des travaux sur lhistoire de la physique
et la cosmologie, et quAndré J. Bélanger, du Département
de science politique, travaille sur les structures religieuses. Quant
à Susan Bromson, de la Faculté de laménagement,
elle sintéresse au patrimoine religieux, et particulièrement
aux synagogues de Montréal. Jacinthe Pépin, de la Faculté
des sciences infirmières, se penche sur la spiritualité
dans les soins infirmiers et Monique Desroches, de la Faculté
de musique, dirige le laboratoire dethnomusicologie, qui étudie
notamment la musique dinspiration religieuse.
Tous ces gens navaient jusquà maintenant aucun
lieu déchanges à lintérieur de lUniversité.
Le Centre détude des religions comblera cette lacune.
«Cette liste nest pas complète, loin de là,
signale la directrice adjointe du CERUM, Dominique Deslandres, du
Département dhistoire de la Faculté des arts et
des sciences. Il nous reste encore à approcher les chargés
de cours et les étudiants aux cycles supérieurs qui
pourraient se montrer intéressés.»
Regain dintérêt
Selon Dominique Deslandres, la religion ne provoque plus la réaction
négative quelle a déjà suscitée
dans les milieux universitaires. Les jeunes se montrent notamment
beaucoup plus ouverts. «Mes classes dhistoire des religions
sont pleines. À un point tel que nous avons dû limiter
les inscriptions. Il y a une liste dattente. Il faut se rendre
à lévidence: les jeunes ont une grande curiosité
pour le fait religieux.»
Quand la jeune femme a entamé sa maîtrise en histoire
des religions à lUniversité McGill, on la
traitée de folle. Ça ne la pas empêchée
de persister et de terminer un doctorat dans le même champ disciplinaire.
«Je fais partie dune génération qui na
pas souffert du joug religieux. Jai reçu une certaine
éducation religieuse dans ma jeunesse, mais jai cessé
daller à léglise à ladolescence
sans provoquer danimosité autour de moi. Aujourdhui,
je constate que les plus jeunes nont aucune formation et quils
en souffrent. En Europe, on vient de lancer un Dictionnaire des
religions, qui reprend tout de A à Z. À lentrée
Apôtres, on explique quils sont 12, comment
Jésus les a choisis, etc.»
Mme Deslandres a été approchée pour assumer la
direction adjointe du Centre alors quelle cherchait de son côté
à créer un lieu déchanges et de débat
à lintérieur de la Faculté des arts et
des sciences. Elle a accepté de participer à laventure.
Une année bien remplie
Au cours de la prochaine année, le Centre détude
des religions se mettra véritablement en marche et consolidera
ses assises. Déjà, quelques conférences sont
au programme. Le Centre recevra notamment Jean Baubérot au
cours de lautomne, ainsi que les économistes Blum et
Dudley, spécialistes des rites protestants et catholiques.
Du côté de lenseignement, le CERUM permettra la
création de cours et de séminaires pluridisciplinaires.
Le doyen de la Faculté de théologie, Jean-Marc Charron,
est le premier à avoir cru à cette idée. «Nous
nous sommes rendu compte que beaucoup de gens à lUniversité
de Montréal sintéressaient au fait religieux mais
ne se connaissaient pas. Jen ai parlé avec la doyenne
de la Faculté des arts et des sciences, Mireille Mathieu, et
nous avons lancé le projet.»
Disposant dun budget de départ de 10,000$, le Centre
est appelé à sagrandir. Les directrices invitent
les personnes désireuses den faire partie à se
faire connaître. Information: 343-7024.
Mathieu-Robert
Sauvé