Traduction:
nouveau programme coopératif et doctorat
Les
départements de traduction ne suffisent pas à combler
les besoins du marché.
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«Dès
la deuxième année de baccalauréat,
nos étudiants trouvent un emploi», se réjouit
Richard Patry, directeur du Département de linguistique
et de traduction. |
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Le Département
de linguistique et de traduction lançait, à ce trimestre
dautomne, un tout nouveau programme de baccalauréat coopératif
en traduction. Il sagit de lun des deux seuls programmes
coopératifs à lUniversité de Montréal,
lautre relevant du Département de mathématiques
et de statistique.
Les programmes coopératifs se distinguent des programmes courants
par limportance accordée aux stages en entreprise. «Dans
ce programme novateur, les étudiants devront effectuer trois
stages à temps plein de un trimestre chacun en plus de leurs
90 crédits de cours, explique Richard Patry, directeur du Département.
Nous répondons ainsi à une demande de plus en plus insistante
des milieux professionnels où les exigences de travail pour
les traducteurs sont de plus en plus grandes.»
«Les cabinets de traduction sont en fait devenus de grandes
sociétés qui réalisent toutes les tâches
allant de la traduction dun document jusquà son
édition en passant par son adaptation au milieu et aux besoins
de la clientèle visée. Pour répondre à
ces exigences, il faut pousser au maximum lintégration
au milieu du travail.»
Au terme de ce baccalauréat coopératif, les étudiants
recevront une certification professionnelle de lOrdre des traducteurs
et interprètes agréés du Québec en plus
de se voir reconnaître une année dexpérience
professionnelle.
Le programme traditionnel de baccalauréat en traduction est
évidemment maintenu puisque le programme coopératif
est un programme dexcellence réservé aux étudiants
qui présentent une moyenne de 3,5 pour la première année.
Quinze étudiants y ont été admis cette année
et le Département vise à doubler ce nombre.
Pour M. Patry, ce nouveau programme contribuera à augmenter
la visibilité de lUniversité de Montréal
dans le domaine de la traduction, où elle jouit déjà
dune réputation enviable.
Même avec ses deux programmes de baccalauréat, le Département
ne réussit pas à répondre aux besoins du marché.
«Dès le début de la deuxième année
du baccalauréat, nos étudiants trouvent déjà
des emplois, indique le directeur. Le Bureau de la traduction du Canada
est déjà prêt à embaucher les 10 premiers
sortants du programme coopératif.»
Au cours des cinq prochaines années, pas moins de 5000 traducteurs
prendront leur retraite des entreprises dans lensemble du Canada
et les écoles de traduction ne suffisent pas à la tâche.
Doctorat en traductologie
Toujours pour répondre aux nouveaux besoins du marché
et pour affirmer le caractère particulier de la traduction,
le Département de linguistique et de traduction a également
lancé, cet automne, un nouveau programme de doctorat en traduction.
Jusque-là, la formation au troisième cycle en traduction
nétait quune option à lintérieur
du programme de linguistique.
«Au cours des 20 dernières années, la traduction
sest affirmée en tant que discipline scientifique ayant
ses propres concepts, théories et outils, et elle nest
plus une simple branche de la linguistique, souligne Richard Patry.
On parle dailleurs de traductologie pour désigner
la théorisation avancée de la traduction, ce qui inclut
la réflexion sur les éléments contextuels, culturels
et idéologiques dun texte, soit les non-dits de la traduction.»
Par ce nouveau doctorat, qui découle en fait du succès
de loption traduction, le Département vise à concrétiser
la reconnaissance de la traductologie comme discipline et à
permettre aux étudiants une meilleure intégration au
marché du travail.
Ce programme facilitera également la formation de chercheurs
en traduction, une catégorie pour laquelle le recrutement est
difficile puisque la plupart des professeurs proviennent de la linguistique,
de la littérature ou même de disciplines aussi éloignées
que la physique.
Huit étudiants sont présentement inscrits à ce
doctorat et le Département souhaite en recevoir une quinzaine
par année.
Soulignons que le Département de linguistique et de traduction
poursuit déjà de nombreuses activités de recherche
en traduc-tion au sein de ses différentes unités de
recherche telles que le Groupe de recherche en sémantique,
lexicologie et terminologie qui travaille notamment sur le
projet de dictionnaire bilingue canadien , le Groupe de recherche
en linguistique du texte , qui travaille sur les aspects culturels
de ladaptation des textes , le Laboratoire de tra-duction
assistée par ordinateur qui conçoit des outils
de traduction informatisés , et le réseau Lexicologie-terminologie-traduction,
lieu déchanges et de coopération internationale
de lAUPELF-UREF.
Daniel
Baril