Quand
Edgar Morin danse et chante avec les étudiants
La
première rencontre Science et société est un
vif succès.
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Le
sociologue Edgar Morin, 79 ans, a donné une démonstration
de son savoir-faire à la fête de clôture. |
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Quelque 125 étudiants
du Québec et de lOntario ont participé à
la première rencontre Science et société, qui
sest tenue à lUniversité de Montréal
du 13 au 15 octobre. Organisée par le Centre national de la
recherche scientifique (CNRS) de France, cette rencontre était
sous la présidence dhonneur du sociologue Edgar Morin,
quon a vu danser sur de la musique jazz, tzigane et techno.
«Cest lui qui a dansé le plus; il a même
chanté en duo avec une étudiante de 18 ans», mentionne
Pascal Oriot, du Consulat général de France, lun
des responsables de la rencontre internationale.
Il faut dire que le savant français avait prononcé la
veille un discours sur les «sept savoirs nécessaires
à léducation du futur» et quil sest
rendu disponible durant tout le week-end pour répondre aux
questions des jeunes. M. Morin est lun des fondateurs des rencontres
Science et citoyens, qui se déroulent chaque année à
Poitiers depuis 10 ans. Il a expliqué quil tient à
favoriser les échanges entre lunivers de la science et
le monde des citoyens, ce qui suppose une action à long terme
et linstauration dun véritable dialogue.
Des échanges en atelier ont permis aux participants de dialoguer
avec des personnalités scientifiques. Plusieurs professeurs
de lUniversité de Montréal et de ses établissements
affiliés étaient présents, notamment Carole Groleau,
du Département de communication, Jacques de Guise, directeur
du Laboratoire de recherche en imagerie et orthopédie du CHUM,
et Suzanne Lacroix, de la chaire Marianne-Mareschal de lÉcole
Polytechnique. Les thèmes des ateliers étaient les suivants:
Organismes génétiquement modifiés, Homme bionique,
Art et science, Science et démocratie, Femmes et hommes en
science, Réseaux informatiques et De lespèce humaine
au genre humain.
Des chercheurs français avaient fait le voyage pour venir rencontrer
les étudiants qui se destinent principalement à des
carrières scientifiques. On a aussi fait un effort pour attirer
des participants de différentes régions du Québec,
leur payant les frais de transport et dhôtel. Des jeunes
sont venus de Toronto, dOttawa et de Québec.
«Jai été impressionné par le niveau
des débats, signale M. Oriot. À latelier Science
et démocratie, auquel jai assisté, on voyait une
forêt de mains se lever chaque fois que les conférenciers
sollicitaient lavis des jeunes. Plusieurs mont vanté
la qualité des interactions.»
Déjà, les organisateurs ont assuré que la rencontre
Science et société connaîtra une deuxième
édition, lan prochain. Si le bilan est positif, le modèle
des «clubs Science et citoyens», où des jeunes
se retrouvent périodiquement pour discuter, pourrait être
implanté au Québec. Ces clubs assurent une bonne représentation
des jeunes aux rencontres annuelles. On compte de 600 à 700
jeunes participants aux ateliers de Poitiers.
Outre le CNRS et le ministère québécois de la
Recherche, de la Science et de la Technologie, qui ont financé
la plus grande partie des coûts de cette rencontre, les partenaires
étaient le ministère des Relations internationales du
Québec, la Société pour la promotion de la science
et de la technologie, lOffice franco-québécois
pour la jeunesse, lACFAS et le Consulat général
de France.
Mathieu-Robert
Sauvé