Volume 35 numéro 8
23 octobre
2000


 


Création d’un réseau universitaire interaméricain sur la santé
La Faculté des études supérieures signe une entente avec le Collège des Amériques

Dans l’ordre habituel, Patricia Gudiño, directrice exécutive du Collège des Amériques, Gilles Bibeau du GIRAME, directeur du projet, Michelle Bussières, secrétaire générale exécutive de l’Organisation universitaire interaméricaine, et Louis Maheu, doyen de la Faculté des études supérieures.

LLa Faculté des études supérieures signait, le 11 octobre avec le Collège des Amériques, une entente pour la mise sur pied d’un réseau thématique sur les déterminants sociaux de la santé et la gestion des soins. Outre l’Université de Montréal, ce réseau comprend deux universités brésiliennes ainsi que trois universités du Pérou, du Nicaragua et du Costa Rica.

L’entente prévoit la mise en place d’un programme de formation de deuxième cycle sous forme de modules de 15 crédits de cours utilisant les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ces cours seront donnés en trois langues: français, espagnol et portugais.

Il y aura aussi implantation d’un programme d’échanges d’étudiants dans lequel les étudiants pourront également obtenir des bourses. Enfin, ce programme, qui bénéficie d’un financement d’un demi-million de dollars de l’Agence canadienne de développement international et d’une somme équivalente en provenance des universités participantes, prévoit une aide spéciale aux universités moins bien nanties.

Rappelons que le Collège des Amériques, dont les bureaux sont situés à l’Université de Montréal, a été créé il y a deux ans par l’Organisation universitaire interaméricaine (OUI) pour offrir des programmes d’échanges et de coopération aux étudiants, professeurs et chercheurs des universités des trois Amériques. En effet, l’OUI regroupe plus de 400 établissements situés entre la Terre de Feu et la terre de Baffin. Le présent réseau de six universités est le premier à prendre son envol depuis la création du Collège des Amériques.


Un projet ambitieux

«Nous espérons que cet ambitieux projet donnera l’impulsion à la création d’autres réseaux interaméricains de formation sur des thématiques communes et utilisant les nouvelles technologies de la communication», a déclaré au moment de la signature Michelle Bussières, secrétaire générale exécutive de l’OUI.

Le leadership de ce réseau est assumé par l’Université de Montréal et implique la participation de la Faculté des études supérieures (FES), du Groupe interuniversitaire de recherche en anthropologie médicale et en ethnopsychiatrie (GIRAME), du secteur de la santé publique de la Faculté de médecine, du Centre d’excellence pour la santé des femmes (CESAF) et du Groupe de recherche sur les aspects sociaux de la santé et de la prévention (GRASP).

Pourquoi ce thème pour un premier réseau? «Parce que le Canada est considéré comme un leader mondial en ce qui concerne l’étude des déterminants sociaux de la santé et l’organisation du système de soins, signale Pierre-André Contandriopoulos. De plus, ces problématiques sont interdisciplinaires parce qu’elles concernent l’ensemble des sciences sociales en plus de la santé publique et de l’épidémiologie.» Enfin, les déterminants sociaux de la santé et l’organisation des soins font chacun l’objet d’un institut dans le cadre des nouveaux Instituts de recherche en santé du gouvernement fédéral, a ajouté le chercheur du Département d’administration de la santé.


Innover et explorer

Les six universités, qui ont déjà des programmes de deuxième cycle en santé publique, n’en sont pas à leurs premières collaborations sur ces thématiques. Elles espèrent donc par ce réseau, et malgré la diversité de leurs orientations, se mettre d’accord sur une approche interdisciplinaire relative à la santé des populations et ainsi jeter les bases d’éventuels programmes de deuxième et de troisième cycle.

«Nous voulons d’abord innover, déclare Gilles Bibeau du GIRAME, également professeur au Département d’anthropologie, qui dirige le projet. Malgré nos divergences, nous avons déjà réussi à nous mettre d’accord sur un certain nombre de choses, dont l’utilisation des technologies de la communication pour implanter un enseignement à distance. Il ne s’agit pas de créer une supermaîtrise transcontinentale mais plutôt d’élaborer des programmes cousins, de plus en plus germains. C’est un projet très exploratoire.»

Les cinq universités latino-américaines faisant partie du réseau sont: l’Universidade Estadual de Feira de Santana et l’Universidade Federal da Bahia du Brésil, l’Universidad de Costa Rica, l’Universidad Peruana et le Centro de Investigaciones et Estudios de la Salud au Nicaragua.

Françoise Lachance