Les
régisseurs disent (presque) toujours oui
Ils
soccupent de fuites de toiture autant que de visites protocolaires.
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Richard
Dupuis est régisseur de jour au Pavillon principal.
Il voit, notamment, à la gestion des alarmes dincendie.
Le lendemain de sa rencontre avec Forum, il organisait un
exercice dévacuation. «Ces exercices
sont importants. Tout le monde doit connaître les
issues de secours si un incendie se déclare»,
dit-il. |
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Létat-major
de la Central Intelligence Agency (CIA) est réuni dans une
salle du Pavillon principal où lon aperçoit plusieurs
immenses drapeaux américains; un hélicoptère
militaire se pose dans la cour dhonneur, laissant entrer le
grand patron de lagence
lacteur Donald Sutherland.
«Plusieurs séquences de films américains sont
tournées dans le Pavillon principal de lUniversité
de Montréal et dans les environs, signale le régisseur
de limmeuble, Richard Dupuis. À la fin du mois, une nouvelle
équipe tournera une scène avec une centaine de figurants
dans lamphithéâtre Ernest-Cormier. Devant laccroissement
des demandes, nous avons même dû concentrer les autorisations
de tournages durant la saison estivale et les fins de semaine.»
Le régisseur aime bien reconnaître son lieu de travail
sur le grand écran, mais le cinéma nest pas sa
priorité, loin de là. «Nous sommes au service
des étudiants et des professeurs. Nous devons trouver des solutions
rapides à toutes sortes de situations, dune toiture qui
fuit à une alerte dincendie.»
À larrière de la régie, tous les avertisseurs
de fumée du Pavillon principal sont branchés. Chaque
salle de classe, laboratoire et autre local possède un de ces
appareils qui déclenchent une alarme en cas de chaleur intense
ou de fumée. Lorsquune sirène se fait entendre,
léquipe de jour va vérifier ce qui se passe. «Dans
99% des cas, ce sont de fausses alertes, mais il ne faut jamais rien
prendre à la légère», dit M. Dupuis.
Richard Dupuis occupe depuis 11 ans la fonction de régisseur
au Pavillon principal, un secteur qui comprend également le
Pavillon administratif, les bureaux de la Direction des immeubles,
le laboratoire de physique nucléaire, la rampe mobile ainsi
que les centrales thermique et électrique. Quand il dit que
son travail est un «feu roulant», on le croit sur parole.
En une demi-heure dentrevue pour Forum, son téléphone
a sonné au moins 10 fois. Heureusement, son adjoint, Gino Caccione,
était là pour le remplacer.
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De
15 h à minuit, Lise Sabourin assure la régie des
pavillons 3200 Jean-Brillant, Lionel-Groulx, Maximilien-Caron
et Samuel-Bronfman. On la consulte pour un tuyau qui fuit, une
signalisation inadéquate ou un local surchauffé.
Elle accueille tout le monde avec le sourire. |
Lise Sabourin, régisseuse adjointe
À la régie du Pavillon 3200 Jean-Brillant, à
15 h, Lise Sabourin entre en fonction. Régisseuse adjointe
de soir pour le complexe des sciences humaines comptant aussi les
pavillons Maximilien-Caron et Lionel-Groulx, Mme Sabourin assure le
suivi des activités entamées par léquipe
de jour. «Il règne une grande activité ici, toute
la soirée. En plus des cours de léducation permanente
qui sont offerts de 16 h à 19 h et de 19 h à 22 h, il
y a régulièrement des conférences et congrès,
notamment dans le cadre des Belles Soirées.»
Pour Lise Sabourin, les rentrées sont deux moments forts de
lannée. «Lors des partys deux étages, une
tradition chez les étudiants, on transforme la cafétéria
en gigantesque piste de danse. Cest très impressionnant.
Jusquà 3000 personnes viennent samuser. Nous devons
être prêts à tout.»
Mme Sabourin estime, elle aussi, que ses premiers clients sont les
étudiants et les professeurs qui organisent des activités
publiques. «Nous avons une très bonne relation avec les
représentants de la Fédération des associations
étudiantes du campus par exemple.»
Patrick Lebel, secrétaire général de la Fédération,
confirme que les régisseurs sont des alliés utiles au
moment des grands rassemblements et quils sont «toujours
pleins de bonne volonté».
En plus de chercher des solutions à toutes sortes de problèmes
(des serrures défectueuses aux locaux mal chauffés),
Mme Sabourin voit à la coordination de léquipe
de lentretien, qui compte quatre personnes, et de léquipe
de trois gardiens. Elle doit sassurer que tout est en place
en cas de situation de crise. En toute circonstance, chacun doit être
conscient de son rôle sil y a évacuation. «Mais
en deux ans, je nai fait face à aucun incident majeur»,
dit cette habituée de la piscine du CEPSUM.
Triste mémoire
En 31 ans de carrière à lUniversité de
Montréal, M. Dupuis a connu, lui, une situation dramatique
quil nest pas prêt doublier: les lendemains
de la tuerie de lÉcole Polytechnique. «Les cercueils
ouverts dans les classes de laile Z, je men souviendrai
longtemps.»
À la fin de lannée 1989, Richard Dupuis venait
dentrer en fonction comme régisseur lorsquon la
consulté pour transformer lextrémité du
Pavillon principal en chapelle ardente après le drame du 6
décembre. Les corps de 13 des 14 étudiantes tuées
ont été exposés dans les salles de classe avant
dêtre portés en terre.
À un niveau beaucoup moins dramatique, M. Dupuis a également
connu la paralysie de létablissement plongé dans
le noir durant la crise du verglas de 1997. «Nous ignorions
combien de temps cela allait durer. Et plusieurs de nos employés
étaient eux-mêmes sans électricité chez
eux.»
À cette occasion, le Pavillon principal a dû fermer ses
portes, ce qui nétait pas arrivé depuis 1972,
alors quune autre tempête avait surpris les Montréalais.
Mathieu-Robert
Sauvé