Allocution
du recteur Robert Lacroix à lAssemblée universitaire
le 2 octobre 2000
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Octobre 2000 marque
un moment charnière dans la vaste opération de relance
de lUniversité de Montréal que nous avons, ensemble,
entreprise il y a maintenant plus de deux ans. La première
phase de cette opération nengageait que nous-mêmes
et sest faite sans aide extérieure aucune; la phase II,
qui samorce cet automne, seffectuera dans un contexte
de réinvestissement du gouvernement du Québec dans les
universités.
Pour bien mesurer tout le chemin que nous avons parcouru seuls en
deux ans, il me faut rappeler la situation que nous vivions en 1998.
LUniversité de Montréal était alors en
perte de vitesse depuis un certain nombre dannées. Dans
plusieurs secteurs denseignement et de formation, elle accusait
un retard face à ses concurrentes, ce qui ne manquait pas dentraîner
une baisse systématique et importante de ses clientèles
étudiantes. Nous occupions toujours la première place
en recherche au Québec et lune des premières au
Canada, mais cette situation était à risque dans plusieurs
domaines stratégiques. Une réduction importante du corps
professoral et du personnel non enseignant ainsi quune baisse
de lensemble des dépenses non salariales avaient permis
de stabiliser notre situation financière, mais un budget diminué
de 60M$ laissait un écart structurel de plus de 15M$ entre
les revenus et les dépenses et un déficit accumulé
denviron 80M$. Enfin, tous convenaient que le positionnement
institutionnel et la présence de lUniversité de
Montréal dans les divers milieux nétaient pas
à la hauteur de ses réalisations et de son potentiel.
Les compressions budgétaires, conjuguées aux baisses
successives de clientèles étudiantes, nous avaient fait
mal, très mal.
Ce nétait pas la première fois dans la longue
histoire de lUniversité de Montréal que se présentait
une situation de crise frôlant la catastrophe. Comme par le
passé, notre communauté, consciente de la mission historique
quelle avait à remplir, a su réagir en manifestant,
au pire de la crise, une volonté profonde de changement et
daction qui lui a permis daffronter la situation les yeux
ouverts. Pour contrer le climat de morosité qui régnait
alors, elle se donna les moyens de financer la première phase
de la relance et de réduire simultanément le déficit
courant en acceptant un congé de cotisation au régime
des rentes, qui affichait un surplus considérable. Sans cette
contribution exceptionnelle, aucune relance naurait été
possible.
Un bref bilan 1998-2000
Cest dans ce contexte que je vous ai alors proposé, après
de nombreuses consultations au sein de notre institution comme à
lextérieur, un projet davenir qui tenait en trois
mots précis: qualité, pertinence et ouverture. Ce projet
davenir, qui devait toucher tous les volets de notre activité,
définissait les grandes orientations stratégiques suivantes:
offrir des formations pertinentes et de grande qualité
à tous les cycles;
élaborer les activités de recherche en sappuyant
dabord sur les ressources de lUniversité;
inscrire linternationalisation comme dimension prioritaire
de ses activités;
remodeler lUniversité sur la base de ses traits
distinctifs et de ses forces en tenant compte des moyens dont elle
peut disposer;
projeter, à linterne comme à lexterne,
limage dune université de recherche qui mise sur
lexcellence de ses formations professionnelles et académiques;
accroître lefficacité du fonctionnement
aussi bien des unités académiques que des services;
tabler sur les secteurs qui font la force de lUniversité
en mettant sur pied des projets mobilisateurs.
Grâce à cet ambitieux projet, nous voulions combattre
le climat de morosité, attirer de nouvelles clientèles
étudiantes, consolider nos milieux de recherche, rehausser
notre positionnement institutionnel et, enfin, retrouver léquilibre
budgétaire. Cétait également pour nous
une manière de bien se préparer à un éventuel
réinvestissement du gouvernement du Québec, que nous
jugions incontournable sur un horizon de quelques années.
Ce projet a été bien accueilli au sein de notre communauté
et, dans les facultés comme dans les services, tous ont rivalisé
dimagination et de dynamisme pour en garantir la réalisation.
Des dizaines de programmes et de modules détudes nouveaux
répondant à nos critères de qualité, de
pertinence et douverture ont été conçus
et implantés à tous les cycles détudes;
les contingents ont été augmentés dans plusieurs
programmes; des activités de formation hors campus ont été
mises sur pied à Longueuil et à Laval.
Ce nest pas tout. Nous avons organisé des activités
daccueil intégrées et implanté un guichet
étudiant à la fine pointe de la technologie. Pour nous
assurer du maintien de la qualité de nos enseignements et de
notre encadrement, nous avons autorisé les unités à
recruter quelque 150 professeurs et nous avons mis à leur disposition
une enveloppe de six millions de dollars additionnels pour lengagement
de personnel enseignant à temps partiel. Ces actions étaient
liées à la contribution relative de chacune des unités
à laugmentation des clientèles étudiantes.
De plus, nous avons créé et mis en place le Centre détudes
et de formation en enseignement supérieur (CEFES) et une unité
particulière de Soutien à lutilisation dInternet
et des technologies dans lenseignement (SUITE). De nombreux
professeurs ont déjà profité des services de
ces deux unités pour le plus grand bien de lenseignement.
En matière de recherche, nous avons voulu profiter au maximum
dun environnement externe de financement extrêmement favorable.
En deux ans, le financement externe de nos activités de recherche
est passé de 174M$ à 193M$. La FCI, notamment, en engageant
130M$ (200M$ si lon inclut lÉcole Polytechnique
et lÉcole des Hautes Études Commerciales) dans
le financement de 75 projets qui mobiliseront plus de 300 professeurs,
nous a permis de renouveler nos infrastructures de recherche et de
nous hisser dans le groupe des trois universités canadiennes
les plus performantes à cet égard. De ces subventions
FCI, un montant de 80M$ amorce le financement des infrastructures
des équipes technopole. De plus, comme prévu, le Centre
des technologies de fabrication de pointe en aérospatiale du
CNRC sinstallera sur notre campus: la construction débutera
au printemps 2001 et nous espérons commencer en même
temps celle du premier pavillon de notre technopole. Nous avons aussi
obtenu un financement de la FCI pour un projet majeur sur lutilisation
des statistiques sociales, un projet qui bénéficiera
de la présence sur notre campus de lInstitut de la statistique
de lUNESCO et dune antenne de lInstitut de la statistique
du Québec. Nous prendrons dans ce domaine le leadership national
et occuperons une position dominante sur la scène internationale.
Enfin, nos résultats au concours de Valorisation-recherche
Québec ont été remarquables et nous avons élaboré,
de concert avec les centres de recherche en milieu hospitalier, des
projets extrêmement porteurs. Tous ces nouveaux apports de lextérieur
nous auraient sans doute échappé sans le dynamisme et
le travail des professeurs, directeurs de centres et de groupes de
recherche, doyens et doyennes et de lensemble du personnel de
soutien de notre université.
Préoccupés par les besoins immédiats, nous navons
pas pour autant négligé le développement de nos
orientations à moyen et long terme, comme en témoigne
lélaboration du plan daction 2000-2003 ainsi que
le dépôt de deux rapports de comités consultatifs
lun sur les bibliothèques (Les bibliothèques
de lUniversité de Montréal, Objectifs de développement)
et lautre sur linternationalisation (LUniversité
de Montréal, Orientation internationale). Conformément
au plan daction 2000-2003, des ententes de planification sont
en voie dêtre conclues avec chacune des facultés.
Par ailleurs, le processus dévaluation des unités
denseignement et de recherche a repris et suivra un calendrier
bien arrêté de trois ans.
Il ne sagit pas seulement de bien faire, encore faut-il le faire
savoir. Cest pourquoi nous avons complètement restructuré
notre service des communications et augmenté les budgets dinformation
et de publicité affectés à nos programmes et
à nos activités.
Enfin, comme le font toutes les grandes universités de recherche
canadiennes, nous avons lancé, le 11 avril dernier, la campagne
Un monde de projets, qui devrait nous permettre daccroître
substantiellement nos ressources. Un an et demi avant la fin de cette
campagne, nous sommes déjà assurés de dépasser
lobjectif ambitieux de 125M$ que nous nous étions fixé
au départ.
Je pense quensemble nous avons gagné le pari de la première
phase de la relance de notre institution. En effet, les clientèles
étudiantes sont en hausse depuis cinq trimestres et elles devraient
égaler les quotas dadmission qui ont été
fixés pour 2002-2003. Un contrôle budgétaire responsable
nous permettra datteindre plus rapidement que prévu léquilibre
budgétaire et nous pourrons ainsi pleinement bénéficier
du réinvestissement dans léducation. La restructuration
de nos activités de recherche est maintenant chose faite et
tout porte à croire que leur financement saccroîtra
dans les années qui viennent. La présence de lUniversité
de Montréal au Québec et au Canada sest grandement
consolidée et une image de renouveau, de dynamisme et dinnovation
se dégage aujourdhui de lensemble de nos actions
et de nos réalisations. Les échos que nous avons des
milieux externes sont extrêmement favorables à nos orientations
et à nos actions.
La phase II de la relance: le réinvestissement
Nous sommes fin prêts pour le réinvestissement promis
par le gouvernement. Ce réinvestissement, qui arrive à
grands pas, nest pas à la hauteur de nos demandes légitimes,
mais il nous permettra tout de même de réduire lécart
qui nous sépare des autres grandes universités de recherche
du Canada.
Au cours des trois prochaines années, lUniversité
de Montréal, grâce à une augmentation substantielle
de la subvention gouvernementale, entreprendra toute une série
dactions décisives qui auront des effets directs et bénéfiques
sur les activités denseignement et de recherche, sur
la modernisation des moyens denseignement et de recherche, sur
la gestion des programmes et sur la qualité de vie sur le campus.
Les activités denseignement et de formation
Nous avons la ferme intention de poursuivre le redressement de nos
effectifs étudiants de façon à réaliser
notre plein potentiel de transmission et de développement des
connaissances auprès de toutes les clientèles que lUniversité
de Montréal est en mesure daccueillir. Les cibles que
nous nous étions fixées à lautomne 1998
pour la période 1999-2003 demeurent les mêmes et nos
efforts pour les atteindre ne seront en rien diminués.
La qualité, la pertinence et louverture de nos programmes,
ainsi que la réussite de nos étudiants et étudiantes,
constitueront un sujet de préoccupation constant durant la
période de réinvestissement qui sannonce. Par
des stratégies éprouvées, nous voulons accroître
la persévérance et la diplomation aux trois cycles et
dans des programmes ciblés. Au premier cycle, différents
programmes (parrainage,
contact-études, formation documentaire, soutien à la
communication écrite) seront mis en place pour faire passer
le taux de persévérance de 68,3% à 70%. Cela
permettra à quelque 400 étudiants, qui autrement auraient
décroché, de poursuivre leurs études dans un
contexte de maintien des normes de qualité. Nous nous devons
également daugmenter notre taux de diplomation au doctorat,
qui demeure relativement bas par rapport aux universités canadiennes
comparables. À ce chapitre, la mesure la plus efficace tient
sans doute dans une aide financière mieux adaptée aux
besoins de nos étudiants de troisième cycle. Cest
dans cette optique que nous procéderons à une augmentation
minimale sur trois ans de 5,5M$ du montant annuel consacré
aux bourses détudes, à une hausse du budget des
auxiliaires denseignement de 2,3M$ et, enfin, à une utilisation
plus ciblée des fonds internes de recherche, qui connaîtront
une augmentation de 7,6M$ dici 2003. À cela sajouteront
un encadrement et un suivi plus rigoureux des étudiants, rendus
possibles par laccroissement du corps professoral et le développement
de nouveaux milieux dencadrement de recherche.
En ce qui a trait à linternationalisation de nos activités
de formation, elle se reflète déjà dans nos programmes
détudes. Tout le travail consiste pour nous à
poursuivre nos efforts dans ce sens. Au cours des prochaines années,
nous multiplierons les stages détudiants à létranger
à laide dun budget annuel de 1,6M$: ce que nous
visons, cest la parité des échanges détudiants
avec des établissements partenaires le rapport actuel
est de un pour quatre. Nous aimerions voir doubler le nombre de cotutelles
de doctorats, qui est présentement de 96, dont 48 en provenance
de lUniversité de Montréal. En trois ans, nous
voudrions aussi doubler le nombre de professeurs invités venant
de létranger pour le faire passer de 75 à 150.
Nous chercherons enfin à encourager la venue de stagiaires
postdoctoraux étrangers en ciblant les domaines stratégiques
de recherche et de formation aux cycles supérieurs.
Les activités de recherche
LUniversité de Montréal occupe aujourdhui
le deuxième rang parmi les grandes universités de recherche
du Canada, une position quelle doit principalement à
la qualité et à la diversité de ses activités
de recherche. Nous ne devons pas toutefois nous bercer dillusions,
la progression des autres universités canadiennes est forte.
Il nous faut donc poursuivre avec détermination quatre grands
objectifs stratégiques:
développer le potentiel de recherche par laccroissement
du nombre de professeurs, de chercheurs et de stagiaires postdoctoraux;
élever de 70% à 78% en trois ans la proportion
de professeurs qui obtiennent des subventions de recherche en favorisant
une plus grande participation, selon les secteurs, aux concours des
organismes subventionnaires;
mettre en oeuvre des projets structurants et mobilisateurs
qui favorisent lintégration de la recherche et de la
formation et qui accroissent les synergies entre les chercheurs, ainsi
quentre chercheurs et milieux externes;
créer des infrastructures de recherche plus adéquates
en veillant à linstallation des nouveaux professeurs,
en accordant des subventions de démarrage et en soutenant la
formation de groupes et de centres de recherche.
Pour atteindre ces objectifs, il nous faudra profiter pleinement de
lensemble des programmes subventionnaires anciens et nouveaux
et réaliser, conjointement avec lÉcole Polytechnique
et lÉcole des Hautes Études Commerciales, notre
projet de technopole. Nous ferons aussi notre large part en augmentant
les fonds internes de recherche, qui passeront graduellement dun
montant annuel de 5,3M$ en 1999-2000 à 12,9M$ en 2002-2003.
Si ces objectifs sont atteints, nous pourrons compter sur une croissance
de 40% sur trois ans des revenus de subventions et sur une augmentation
des revenus totaux de recherche de 20%.
Le développement et le redéploiement du corps professoral
Au cours des dernières années, la performance de nos
professeurs a été remarquable en enseignement, en encadrement
et en recherche, malgré une conjoncture particulièrement
difficile. Mais les réductions de personnel ont entraîné
une surcharge de travail au sein du corps professoral, et la situation
générale, déjà plus lourde à supporter
pour nos professeurs que pour leurs collègues des autres universités
de recherche au Canada, sest nettement détériorée
par la suite. Au plus fort des compressions budgétaires en
1998-1999, le nombre de postes de professeurs réguliers dans
notre institution sélevait à 1272. Depuis lors,
la situation sest partiellement rétablie, tant et si
bien quau 1er septembre 2000 près de 1400 postes de professeurs
étaient pourvus ou en instance de lêtre. Il nen
reste pas moins urgent de développer le corps professoral de
lUniversité de Montréal.
Dans sa première phase, le développement du corps professoral
devra poursuivre les objectifs suivants:
développer le potentiel denseignement et de recherche
de linstitution en favorisant notamment le décloisonnement
et linterdisciplinarité;
assurer une participation accrue des professeurs réguliers
aux activités denseignement et dencadrement de
premier cycle;
améliorer lencadrement, en particulier aux cycles
supérieurs;
assurer aux nombreux programmes professionnels le niveau de
ressources requis pour remplir les conditions dagrément;
accentuer le développement de lUniversité
de façon à soutenir la recherche et la formation avancée
dans les domaines désignés comme stratégiques.
Le plan de réinvestissement institutionnel prévoit un
recrutement minimal de 320 professeurs réguliers au cours des
trois prochaines années. De ce nombre, 200 occuperont des nouveaux
postes et 120 des postes laissés vacants. Plus de la moitié
des postes (170) seront alloués dans le cadre dun redéploiement
opéré selon lévolution des effectifs étudiants,
les ratios étudiants-professeurs, limportance de la
charge denseignement et lintensité de la recherche
et les exigences des programmes professionnels. Les 150 postes restants
seront alloués aux fins de développement stratégique
en fonction des priorités institutionnelles, des axes particuliers
dexcellence et des résultats obtenus lors de lévaluation
des unités. Pour nous assurer un recrutement de la plus haute
qualité, une soixantaine de chaires dexcellence en recherche
permettront de bonifier les conditions offertes pour certains postes.
Enfin, pour atténuer la surcharge de travail du corps professoral
et pour améliorer lencadrement des étudiants et
étudiantes, particulièrement au premier cycle, nous
augmenterons de 70% le nombre dauxiliaires denseignement
en consacrant à ce poste un budget additionnel et récurrent
de 2,3M$.
Des moyens modernes denseignement et de recherche
Laugmentation du corps professoral est la première condition
dune amélioration de lenseignement et de la recherche.
Mais sans moyens modernes mis à la disposition des professeurs,
il est vain de vouloir garantir un enseignement et un milieu de recherche
de qualité.
Le premier de ces moyens, ce sont nos bibliothèques, qui ont
pâti des réductions des dernières années
et pour lesquelles simpose linjection de fonds neufs.
Dici 2002-2003, lenveloppe budgétaire qui leur
est réservée devrait augmenter de 5,5M$: par rapport
à lannée 1999-2000, il sagira dune
augmentation de 31%. Ce réinvestissement est loin de satisfaire
lensemble de nos besoins à ce chapitre, mais il nous
permettra:
de relancer les collections sur la base des développements
prioritaires en enseignement et en recherche;
de rehausser le matériel informatique destiné
aux usagers;
dintégrer au réseau des bibliothèques
laccès aux ressources documentaires disponibles ailleurs
sur le campus et dans les établissements affiliés;
daccroître laccessibilité à
des ressources documentaires sur support électronique à
linterne comme à lexterne;
dinstituer une demi-douzaine de carrefours de traitement
de linformation dans les bibliothèques.
Une intégration plus prononcée des technologies de linformation
et de la communication dans nos activités denseignement
et de recherche exige aussi un investissement considérable.
Pour le moment, nous projetons daffecter à ce moyen essentiel
des sommes supplémentaires et récurrentes qui atteindront
4M$ en 2002-2003. Par rapport au budget de la DGTIC en 1999-2000,
il sagit dune augmentation à terme de 33%. Ces
budgets supplémentaires serviront prioritairement à:
mettre en réseau tous les membres de la communauté
universitaire;
viser lintégration déléments
dinformatisation à lenseignement dun tiers
des professeurs;
ajouter environ 400 postes de travail aux quelque 800 actuellement
accessibles aux étudiants;
assurer le ratio adéquat techniciens-usagers en soutien
à lutilisation de la microinformatique.
Ce réinvestissement laissera entier le problème du renouvellement
de lensemble de nos progiciels de gestion. Nous examinerons
tous les aspects de ce vaste problème au cours de la présente
année.
Les espaces, un enjeu de développement
Laugmentation de la population étudiante et le développement
des activités de recherche posent de sérieux problèmes
despace, qui ne pourront que saggraver avec les années.
Pourtant, le ministère de lÉducation du Québec
(MEQ) nous déclare en excédent despace aux fins
de développement de quelque 17,000 m2. Cette évaluation
repose bien entendu sur des données dépassées:
elle ne tient pas compte, comme il se devrait, du caractère
dysfonctionnel de certains de nos pavillons et elle réduit
les besoins en locaux dune grande université de recherche
et denseignement supérieur. Ceci dit, même à
laune des normes actuelles du MEQ, nous prévoyons que,
dici la fin de lannée, lexcédent despace
sera effacé en conséquence de la hausse du nombre détudiants
et de professeurs et de la croissance de nos activités de recherche.
Pour éviter que le manque despace ne freine un développement
qui ne saurait être différé, nous adopterons une
stratégie en cinq volets:
tout faire pour que le MEQ reconnaisse les réels besoins
en locaux de lUdeM;
sassurer que le premier bâtiment de la technopole
sera construit dici juin 2002, ce qui ajoutera de 12,000 à
15,000 m2 à notre espace disponible;
concevoir, dici octobre 2001, les plans du deuxième
pavillon de la technopole pour quil puisse être réalisé
en juin 2003;
libérer, à la lumière des résultats
dune enquête exhaustive sur lutilisation de notre
espace, la surface nécessaire au développement de nos
activités dici juin 2002;
louer des locaux hors campus comme solution de dernier recours.
Cette stratégie ne sera possible que si chacun des membres
de notre communauté universitaire est bien informé des
enjeux de la situation présente, des perspectives davenir
et des inconvénients incontournables durant la période
de transition. À cette condition, nous pourrons, jen
suis sûr, compter sur la compréhension, la collaboration
et la solidarité de tous les membres de la communauté.
Lefficience de la gestion
Luniversité est une institution qui, au sein dune
société, a une mission qui lui est propre. Pour bien
remplir cette mission, elle doit être une organisation efficace,
capable doffrir des services en quantité et en qualité
proportionnés aux ressources qui sont mises à sa disposition.
Or, lUniversité de Montréal a été
reconnue parmi les universités canadiennes comme «un
modèle defficacité1».
Par ailleurs, une analyse effectuée par le MEQ établit
les coûts dadministration de lUniversité
de Montréal à 5,7% contre 6,2% en moyenne pour lensemble
des universités québécoises.
LUniversité de Montréal a toujours appuyé
ses décisions en matière de planification, dallocation
de ressources et de gestion sur un ensemble de données et dindicateurs
internes et comparatifs qui sont dordre public. Fidèle
à ce souci de transparence, elle aura établi dici
le mois de novembre prochain des ententes de planification avec toutes
ses facultés et poursuivra le nouveau cycle dévaluation
de ses unités académiques, entamé en 1999-2000
et qui se terminera en 2002-2003.
La reconfiguration des processus académiques est largement
amorcée: limplantation du guichet électronique
a notamment obligé à une révision en profondeur
des façons de faire. La reconfiguration administrative, elle,
entreprise dans un contexte de réduction des personnels et
de fusions consécutives de services, reposera sur la révision
en profondeur et la transformation des processus, condition préalable
au remplacement des vieux systèmes informatiques de gestion
par des nouveaux. Lannée 2000-2001 sera donc mise à
profit pour amorcer la réingénierie des processus administratifs.
LUniversité établira les groupes de travail et
instaurera les modes dorganisation requis en vue du renouvellement
obligé des applications administratives principales. Enfin,
nous ferons faire un audit de la Direction des ressources humaines.
Lensemble de ces développements stratégiques est
requis pour accroître lefficience du soutien institutionnel
aux activités denseignement et de recherche.
Les communications et le développement
Pour accroître notre bassin détudiants potentiels
et de candidats aux postes de professeurs autant que pour augmenter
lapport de fonds de développement, il est essentiel que
la notoriété de lUniversité de Montréal
corresponde davantage à ses réalisations passées
et à son potentiel davenir. En somme, il ne sagit
pas seulement de bien faire, encore faut-il le faire savoir.
Depuis deux ans, nous travaillons au repositionnement de lUniversité
de Montréal en procédant notamment à une réorganisation
complète de notre service des communications et en augmentant
les ressources qui lui étaient affectées. Le travail
est loin dêtre terminé, malgré dindéniables
succès. Il faut comprendre que, parmi les grandes universités
de recherche du Québec et du Canada, lUniversité
de Montréal est encore celle qui consacre le moins de ressources
aux communications. Notre service, en collaboration avec les facultés
et les autres services, poursuivra donc son travail avec la même
efficacité, le même dynamisme et la même imagination
dans les trois années qui viennent.
La campagne Un monde de projets se poursuivra pendant au moins un
an et demi. Cette campagne a connu à ce jour un succès
que tous espéraient mais auquel peu croyaient. En sappuyant
sur lexpertise et le dynamisme des employés de notre
fonds de développement, sur la collaboration de tous les membres
de notre communauté et sur ladmirable engagement des
membres de nos cabinets de campagne, nous atteindrons rapidement notre
objectif de 125M$ et travaillerons par la suite à le dépasser
le plus largement possible.
Conclusion
LUniversité de Montréal est une institution de
calibre international qui sest donné un projet davenir
et des priorités daction à la mesure de ses acquis,
de son envergure et de son potentiel de développement.
Ensemble, chacun et chacune en fonction de ses responsabilités,
nous devons travailler au cours des trois prochaines années
à ce beau projet davenir en implantant systématiquement
les mesures nécessaires à sa réalisation.
En même temps, nous devrons poursuivre notre action auprès
du gouvernement et de la population pour nous assurer que ce premier
réinvestissement ne sera pas le dernier. En effet, il aura
tout juste réduit de moitié lécart qui
sépare lUniversité de Montréal des universités
de recherche canadiennes qui lui sont comparables. Nous en sommes
conscients à lUniversité de Montréal, il
faut nous assurer que lensemble de la société
le comprend aussi. Il en va de lavenir de nos jeunes.
1 M. McMillan et D. Datta, The Relative Efficiencies
of Canadian Universities, «Analyse de politiques»,
no 24, 1998, p. 485-511.